Dictionnaire du Moyen Français (1330-1500)

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     GRAIN     
FEW IV granum
GRAIN, subst. masc.
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Chaque grain a sa paille : Soit dur, soit mol, chascun grain a se paille, Mais le chemin des cieux est tant estroit Qu'a grand dangier entrerés en la baille (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 641).

 

Rem. Hassell 129, G46.

 

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Honneur est grain, richesse est paille V. honneur

 

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Moult vaut le grain qui porte médecine. "Le bon remède est le remède efficace" : Se avoit conquis [l'Espagne] sus mescreans mauldis Les fors taudis de la noble Grenade, Qui donne rude allegance au malade, Mieux que salade, herbe ou quelque rachine : Moult vault le grain qui porte medechine. (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 337).

 

Rem. Hassell 129, G47 ; DI STEF. 410c, grain.

 

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Pauvre amoureux se doit prendre à gros grain V. amoureux

 

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Plus point un grain de poivre que dix setiers de froment V. poindre

 

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Pour néant on jette le grain en terre non labourée. "On fait quelque chose qui ne sert à rien, on se donnerde la peine pour rien" : Comme dont dist Quintilien ou second livre : "Comme pour neant on gette le grain en terre non labouree ; ainssi ne peult science proufiter se elle n'est acompaignie de la concorde de chely qui le donne et de cheli qui le recoit". (DAUDIN, De la erudition H., c.1360-1380, 53).

 

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Trop mieux vaut le grain que la paille : Quar quant on les tenoit pour tels Qu'il estoient en fais mortels, Es batailles et es assaus, Fiers, hardis, puissans et vassaus, Sans riens doubter ne ressongnier Qui fust, eins s'aloient baignier En sanc, en sueur, en cerveles, Tels ouevres leur estoient belles ; C'estoit tout ce qu'elles voloient ; Autre chose ne demandoient. Et je m'i acort, car sans faille, Trop mieus vaut le grain que la paille. (MACH., D. Lyon, 1342, 217). Prenez le grain, laissez la paille, De vous toujours soit bien aymee La dame, qui les biens vous baille, Que j'ay devant icy nommee. (RÉGN., F.A., 1432-c.1465, 203).

 

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Un grain de millet sur une montagne est haut et cependant toujours petit : Et ne doit pas ung roy donner vaine gloire, supposé qu'il soit eslevé : car ung grain de milet sur une montaigne est bien hault et toutevoye tousjours est petit. (JUV. URS., Verba, 1452, 214).
 

Lexique de proverbes Pierre Cromer


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