C.N.R.S.
 
Dictionnaire du Moyen Français (1330-1500)

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64 exemples
 1 Homme de fol courage Moustre le petit sens ; Souvent a son ouvrage Se voit par my cinq cens. Sans cause a telles gens La marote se baille ; Leurs fais sont evidens : A fol ne fault sonnaille. (Prov. rimes F.M., c.1485-1490, 54).
 2 Mais n'est pas voirs quan que fols pense. Encor y ot une cautelle Qui est de traïson ancelle, Pour mieux la fausseté couvrir, Que je vueil dire et descouvrir. (MACH., P. Alex., p.1369, 185).
 3 Qui vivre veult sanz grant peril avoir, Pour eschiver de ce monde l'envie, L'estat de court doit fuir (...) ; Regner un temps, languir l'autre saison Y voit on maint, cheoir soudainement De hault en bas ; pour quoy ne la fuit on pas ? Pour ce que foul ne doubte jusqu'il prant (DESCH., Oeuvres Q., t.5, c.1370-1407, 289).
 4 Ne soye mie tele, mon ame, comme ceulx desquelz dit le proverbe commun : fol ne croit jusques il prent (GERS., Mendicité G., 1400-1401, 271).
 5 ...aulcuns dient qu'iz ne se pourroient guarder d'aulcuns pechés pour Dieu et pour leur salut, comme de jurer et de luxure, Qui s'en garderoient bien ainçois qu'ilz pardissent ung franc, voir ung blanc pour cheschun deffault, comme aulcuns s'en sont guaedés par ceste maniere, si n'est que faintise de voulenté et deffault de vray foy des painnes d'enfer. Et ceulx sont comme le fol qui ne croit jusques il prent, lors se repent mais est trop tart. (GERS., 1406, Oeuvres complètes G., 205).
 6 ...il n'est rien plus veritable Que de morir, ne moing estable Que vie d'omme, on l'aparçoit A l'eul, pour quoy ce n'est pas fable : Folz ne croit jusques il reçoit. (Danse macabre C., 1485, 44).
 7 ...ainssi que icheulx perversement ou mauvaissement demandoient, ainssi Nostre Seigneur en destournant respondoit, c'est a dire obliquement, et non pas selonc leur demande, non pas toutefois frauduleusement mais prudentement ou sagement, selonc le dit de Salomon : "Respond au fol selonc sa folie, afin qu'il ne lui samble qu'il soit sage". (DAUDIN, De la erudition H., c.1360-1380, 155).
 8 [Estonné subit les moqueries d'un frère de Darnant ; il le tue] Sy tost que les chevaliers qui estoient aux fenestres sur les rues veirent ce, ilz dirent que c'estoit a bon droit, car a fol ne a yvre ne se fait pas bon jouer. (Percef. I, R., t.1, c.1450 [c.1340], 319).
 9 As tu point Aroés oÿ dire, dist Gadiffer, que le fol se retrait tousjours a sa massue et le saige aux bonnes oeuvres ? Aroés a voulu ressembler a Lucifer, qui fut creé au noble paradis le plus beau et le plus noble de tous les autres. (Percef. III, R., t.2, c.1450 [c.1340], 127).
 10 Et puis le chastel assaillirent. Mais vraiement il y faillirent, Car fors fu et bien deffendus. Si ne fu ne pris ne rendus ; Eins disoient en leur deffense : "Moult remaint de ce que fols pense." Si que de l'assaut se partirent, Et en leurs nés se retreïrent ; Et sans perdre sont retournez Au lieu dont il furent tournez. (MACH., P. Alex., p.1369, 122).
 11 L'ystoire dit que Glaudes s'esploicta moult fort pour yssir du cavain pour venir a temps a sauvetté ens ou fort de Sion. Mais de ce que fol pense remaint la plus grant part a la foiz. (ARRAS, c.1392-1393, 204).
 12 Cuidez vous, par dueil et courrouz, Ainsi gangner vostre vouloir ? Nennyl, ce ne sont que coups rouz Qu'Amours met tout en nonchaloir. De riens ne vous peuent valoir, Et se les couchez en despence ; Trop remaint de ce que fol pense. Voulez vous rompre vostre teste Contre le mur ? ce n'est pas sens. Il fault denser, qui est en feste (CH. D'ORLÉANS, Compl. C., 1433-p.1451, 273).
 13 Et les chiens qui tenoyent le regnard le tuerent. Et, ainsi, le regnard fut tué et le chat fut saulvé. Et, pour ce, les saiges ne doivent point despriser les simples, car tel cuyde estre bien saige qui est ung fol naturel. (MACHO, Esope R., c.1480, 154).
 14 ...[Gérard] leur disoit "Avant, mes amis, j'espère que aujourd'huy nostre seigneur Dieu se combatra pour nous et nous luy aiderons de toutes nos noz forces : il lui plaise que ainsi soit par sa doulce et humble débonnaireté." Hélas ! non fut, et pour ce dit-on que ce que fol pense souvent demeure ; non point que je vueille dire que Gérard le noble conte feust fol, mais on le povoit bien tenir pour mal advisé que plustost n'avoit porveu à la besoingne, et que tant il avoit creu le roy Charles le Chauve (WAUQUELIN, Gir. Ross. M., 1447, 139).
 15 Mais on dist bien souvent : plenté va remanant De chou que li folz pense. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 268).
 16 Il jura et fist serment solempnel que jour qu'il aroit a vivre n'aroit paix ne acord au duc d'Attaines et que, volsist ou non, il aroit sa fille Ydorye pour sa volenté faire, et le tenoit comme sa soignante ; puis aprés le livreroit a ses cuisiniers pour leurs volemptés faire. Mais pluiseurs foys ay oÿ dire : "beaucop remaint de ce que fol pense..." (Hist. seign. Gavre S., c.1456, 90).
 17 «...Trop remaint de ce que fol pence ! Vous n'estes que deux cuidereaux Et deux tresmeschans truandeaux.» (RENÉ D'ANJOU, Cuer am. espris W., 1457, 77).
 18 ...souventefois on voyt advenir que moult remaint de ce que fol pense (LESEUR, Hist. Gast. IV, C., t.1, 1477-1478, 89).
 19 Se je voulloye frapper au blanc, Je diroye, par ma conscience, Moult remaint de ce que fol pense. (S. fol, c.1480-1490, 7).
 20 Mais comme l'experience du contraire nous soit manifeste, veons le plus de bons et cler engin mal fortunez es biens mondains. Et pour ce est voir le proverbe des Lombars qui dit : «A fol aventureux n'a lieu sens». Mais dit Boece que "plus prouffitable est la male fortune que la bonne." (CHR. PIZ., Avision R.D., 1405, 133).
 21 Quant par coup de fortune Ung fol se treuve heureux, Sans science quelq'une Est riche et plantureux ; Jamais n'est maleureux, Bien luy vient a tous sens : A fol adventureux N'est mestier d'avoir sens. (Prov. rimes F.M., c.1485-1490, 72).
 22 Une ancienne histoire (...) dit que, quant la destruccion de Jherusalem approuchoit, l'eclipse de la lune dura par .XII. nuys continuees et fut veue en très lointaines parties ; et par aventure elle senefioit que l'erreur de la fausseté des Juyfs et leur mauvaistié supersticieuse seroit destruicte, la quelle chose par Jhesucrist (...) très clerement adveint. Car il est escript que le fol se mue comme la lune et le sage demeure avec le soleil. (FOUL., Policrat. B., II, 1372, 137).
 23 Quant le vallet eut entendu son seigneur, il en fut esmerveillé. Mais quant il vey l'esperience, il dist : "Chier sire, faittes bonne chiere, car celui est fol qui ne prent le bien quant il luy vient. - Tu dy vray, dist le roy, je me serray au mengier. a bonne heure soit !" (Percef. III, R., t.3, c.1450 [c.1340], 169).
 24 Je ne sçay se c'estoit de paour Qu'el ne feist folie de son corps, Combien qu'elle s'abusoit, fors Qu'on ne la laissat point aller. Non pourtant, alors comme alors, Avecq les folz il fault foller. (COQUILL., Oeuvres F., 1478-p.1494, 32).
 25 Et vous savez que l'effort de deux chevaliers ne puet pas porter le faiz contre bien de .LX. a .IIIIxx. mille Sarrasins, et ce fu la cause qui nous destourna de y aler, et vous devez savoir que cellui est moult fol qui souffle contre le vent pour le cuider tarir ne surmonter. (ARRAS, c.1392-1393, 82).
 26 Mal fait bouter en ung vessiau persé Quelque bon vin, car petit y demeure Et est perdu soudain et dispersé, Mais ou vessiau entier le vin demeure ; Semblablement, il est fol qui labeure Mettre scïence en pensee ebetee, Car trop a coup elle en peut estre ostee. (Paraboles Maistre Alain H., 1493, 63).
 27 Fol est qui d'autrui mesdit, si ne regarde à soy (E. LEGRIS, Anc. prov. fr., p.1400. In : Bibl. Éc. Chartes 60, 1899, 582).
 28 Quant le fol ce veult entremectre de faire ce que ne luy appartient et qu'il ne sçavroit ne pourroit faire et à quoy il n'est pashabille par nature, et il cuide plaire et il ne prent plaisir à chose qu'il face, mès ennuye à chascun, si luy en meschet il est bien emploié, et ne le doit nul plaindre. Celluy est fol qui s'entente et sa cure Met à avoir ce que luy vee nature. (Ysopet III B., c.1400-1500, 396).
 29 Fol est qui cuide tousjours vivre. (MIÉLOT, Prov. U., 1456, 194).
 30 Laboureur, qui en soing et painne Avez vescu tout vostre temps, Morir fault. C'est chose certainne. Reculler n'y vault ne contens. De mort devés estre contens Car de grant soussy vous delivre ; Approchez vous ! Je vous actens : Folz est qui cuide tousjours vivre. (Danse macabre C., 1485, 37).
 31 Voirs est que li nostre ennemi Sont plus de nous tant et demi. Quoi de ce ? Ne pensés as sommes, Car il sont gens si com nous sommes, Qui ne sont non plus asseür Ne conforté de leur eür Que nous, mes tant y a sans doubte ; Fols est qui son parel ne doubte. (FROISS., Pris. am. F., 1372-1373, 125).
 32 Fol est qui trop grant charge prent Sans ayde pour le supporter, Puis que souvent il en mesprent, Fol est qui trop grant cherge prent. (Paraboles Maistre Alain H., 1493, 58).
 33 Foulz est et fole Qui conchie sa conscience : Tien toudis vraie ta parole. (DESCH., Oeuvres Q., t.1, c.1370-1407, 127).
 34 Fol est qui quiert meilleur pain que de fourment (E. LEGRIS, Anc. prov. fr., p.1400. In : Bibl. Éc. Chartes 60, 1899, 582).
 35 Cil qui veult dire ou faire Besoigne redoubtant Se doit mettre en repaire, C'on ne l'aille escoutant, Et darriere et devant Entour soy regarder, Car de fol et d'enfant Se fait tresbon garder. (Prov. rimes F.M., c.1485-1490, 68).
 36 - Sire preudhomme, ce dist Troÿlus, combien je ne suis point sy sage que besoing me seroit, toutesvoyes ne suis je pas fol ! - Certes, nostre maistre, dist le preudhomme, je me repens de mon mot, car l'en ne doit tenir homme pour fol s'il ne fait follie. Mais je sçay de vray que hier du jour vous estiez sy ignorant et tant faisiez de simplesses que Zelland et sa famille à vous se jouoyent comme à ung fol (Percef. III, R., t.3, c.1450 [c.1340], 69).
 37 Et n'estoient donques assez folz amoureux au monde sans toy mettre en la tourbe ? N' avoit il qui les menast et aprist en leurs soties sans ce que tu te donnasses leur capitainne, ducteur et maistre ? Fols est qui foloie, et folie n'est pas sens. (GERS., 1402, Oeuvres complètes G., 305).
 38 On dit tousjours en remanbrance : "Li foul qui est de folie en voie Pert sa saison s'il ne folloie." Et moult de gens dïent souvent : "Li faoul ne doubte jucques il prent." (Liber Fort. G., 1346, 78).
 39 Quant Fausse Amour out dist son chant, Envie li dist : "Fausse Amour, je me merveille comment vous avés mis vostre cuer en si haulte dame comme la roine Ratio, qui point ne vous aime, et si ne vous a dit chose ne moustré par quoi vous deussiez estre si sommis a elle comme vous dites ; Mes l'en dist que fol qui ne foloye, si pert sa seson. (HENRI FERR., Modus et Ratio, Songe pest. T., c.1354-1377, 110).
 40 Fol ne voit riens que folie, pour ce n'y vault enseignement, et sermon qui n'a point d'ouye est si comme citolle en plomb. (CHR. PIZ., Paix W., 1412-1413, 170).
 41 Amys, ce dist Loÿs, tort avés de ce dire : grant mal faittes de celer ce que au ceur vous nuist. Ja soit ce que me veés de jone eage, pour tant ne me devés celer vostre couroux. Car on dist en ung commun proverbe que "aultre fois est advenu que le fol donne aulcunefois conseil ou advertissement au sage" (Hist. seign. Gavre S., c.1456, 14).
 42 Tousjours parle plus fol que sage, C'est une chose coustumiere ; Hors du propos si baille gaige, Ce n'est que du jeu la maniere. Se l'en me dit : "Vous contez rage", Blasmez ma langue trop legere (CH. D'ORLÉANS, Rond. C., 1443-1460, 483).
 43 ...mes pays ne sont pas si grands que nous faille autres lieutenans que nous ; d'autre part, le fol est mieux aux besongnes de sa maison que ne fait le sage en celle d'un autre. (LESEUR, Hist. Gast. IV, C., Pièces justif., t.2, 1470, 386).
 44 Tu [Fortune] tolz aux preudhommes et donnes aux mauvais ! Le folz metz en chayere, le saige au fumier, le rude et mal entendant tu mets a la pourtraiture et aux suibtivetez, et le subtil et ingenieux mets en la charrue charier les pierres et les chailloux. (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 1027).
 45 "...je deveroie estre bien joyeulx s'il m'estoit possible, quant je fay ce que un tel prince pourroit faire a son honneur. Mais vous sçavés que le saige dist qu'on mest bien le fol en chaiere par deffaute de saige : Ainsy advient il de moy, car par faulte de souffisant conducteur a tant excellent homme suis un meneur inhabille, mais c'est sans reprouche." (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 188).
 46 Salemon : Chastie le fol, il te herra, chastie le sage, il t'amera, et dist oultre : Fol ne voit riens que folie, pour ce n'y vault enseignement, et sermon qui n'a point d'ouye est si comme citolle en plomb. (CHR. PIZ., Paix W., 1412-1413, 170).
 47 Mais pour ce que je vous ay oÿ dire que je ne suis point digne d'avoir le amour de si haulte pucelle, sans faulte je le cognois, car pour ceste heure je ne cognois homme au monde qui en soit digne. Mais il advient bien que par faulte de saige maistre l'en assiet le fou en chaiere. (Percef. V, R., c.1450 [c.1340], 92).
 48 Mais quant a l'avantage, Point ne s'en trouve [de sages] ou guiere : Par deffaulte de sage, On met fol en chayere. (Prov. rimes F.M., c.1485-1490, 73).
 49 Prince, tant vit fol qu'il s'avise, Tant va il qu'aprés il revient, Tant le mate on qu'il se ravise (VILLON, Poèmes variés R.H., c.1456-1463, 53).
 50 Sovent ensi par sa presence [de Foldelit] Le fol corage d'omme ensense, Qui pardevant n'en ot desir ; Mais quant la femme assalt commence, Lors falt que l'omme ait sa defence, Dont fiert quant meulx ne poet garir. Quant fole vait un fol querir, Du fol trover ne poet faillir ; Car tost sciet fol quoy fole pense, Et tost se sont au consentir, Dont sovent au petit loisir Ferront la longue dieu offense. (GOWER, Miroir homme M., c.1376-1379,).
 51 Par foy, dist Gontacle, il est fol, qui gecte a ses piez ce qu'il tient a ses mains, et il ne venra jamaiz au tempz a estre roy (Apoll. Tyr Z., c.1400-1500, 110).
 52 Aussy avoie oy dire le dit du villain qui dist ainsy : Qui jette ce qu'en main tient(,) assez prez [var. a ses piedz] comme fol se maintient (WAVRIN, Chron. H., t.1, p.1471, 90).
 53 ". Et, certes, se ilz [les hommes] ne sont bien fermes, trop leur est lait d'acuser autruy de leur meismes vice ou d'y demander la vertu que ilz ne scevent avoir. Responce. Belle doulce amye, n'a tu pas toujours ouy dire que le fol apperçoit trop bien la petite buschete en la face de son voisin, mais il ne se donne de garde du grant tref quy [lui] pend a l'ueil..." (CHR. PIZ., Cité dames C., c.1404-1407, 891).
 54 [Dans la conclusion du I>Pastoralet/I>] Mais s'aulcuns dist pour moy blasmer Et pour mon oevre diffamer Par parole commune et voire : "Avant chante folz que prouvoire, Car Bucarius voelt celer Par maniere de faint parler Et par fables pour soy couvrir Ce que cestui voelt descouvrir Et demonstrer apertement," Je respons amiablement Que je sui cilz qui me vorroie Garder au miex que je porroie De dire chose qu'on deüst Celer et que nul ne sceüst (Pastor. B., c.1422-1425, 259).
 55 [La femme du procureur trompe son mari avec le clerc. Un jour le jeune enfant de la maison les entend prononcer une phrase qu'il rapporte à son père. Celui ci n'y comprend rien, parce qu'il ne connaît pas le contexte, où elle a un sens très précis] Le procureur oyant son filz (...) ne scet que penser. Car il luy alla souvenir que folz, yvres et enfans ont de coustume de vray dire ; mais non pourtant il n'en fist pour ceste heure nul semblant. (C.N.N., c.1456-1467, 153).
 56 Ou il y a de biens largesse Orgueil se boute et esmeut noise. Peu chault a fol ou le bruit voise. (GAGUIN, Passe temps oisiv. T., 1489, 404).
 57 Et nous le veons ung chascun jour que fol ne voit que sens en sa folie, et cuide estre tout le plus saige en devotions soit en aultre chose ; de quoy vient qu'il n'est conseil que tel veule ou puisse croire. (GERS., St Michel G., 1393, 627).
 58 Quant fole vait un fol querir, Du fol trover ne poet faillir (GOWER, Miroir homme M., c.1376-1379, 108).
 59 Nuls ne me poet le dous penser tollir, Qu'il ne me soit tousjours en ma presence, De vous, ma dame, en tous estas servir, Nuls ne me poet le dous penser tollir, Ne nul plus grant je ne voel conquerir, Car qui bien est, fols est qui ailleurs pense. (FROISS., Rond. B., c.1365-1394, 76).
 60 Jadiz joyeusement fumoye Pour joye en moy constituer, Mais la liesse qui fut moye Ne puet mon bien restituer. Ainçois me chassent pour tuer Viellesse et Povreté ces deux : Qui craint folz il se garde d'eulx. (TAILLEV., Passe temps D., c.1440, 154).
 61 Celluy qui transmet son message, Pour besoignier bien et a droit, Doit garder qu'il soit homme sage, Ou aultrement rien en vauldroit, Car certes suyvir le fauldroit Pas a pas et tenir de pres ; Pour ce dit on et a bon droit : Qui fol transmet, s'y aille aprés. (Prov. rimes F.M., c.1485-1490, 75).
 62 Fol ne voit en sa folie se bien non. (E. LEGRIS, Anc. prov. fr., p.1400. In : Bibl. Éc. Chartes 60, 1899, 582).
 63 On dit tousjours en remanbrance : "Li foul qui est de folie en voie Pert sa saison s'il ne folloie." Et moult de gens dïent souvent : "Li faoul ne doubte jucques il prent." (Liber Fort. G., 1346, 78).
 64 Ces plaies vit [Pharaon], et chascun les doubta, A Moyse fist supplimacions De les oster, dit qu'il s'amendera Et au peuple fera remissions. Dieu lui osta, mais plus d'affliccions Faisoit après au peuple et de tourment, Dont, au derrain, fu sa destruccions : On dit que fol ne doubte jusqu'il prent. (DESCH., Oeuvres Q., t.3, c.1370-1407, 145).
Lexique de proverbesPierre Cromer
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