C.N.R.S.
 
Dictionnaire du Moyen Français (1330-1500)

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FEU1
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14 exemples
 1 ...ilz sont aucuns qui dient qu'ilz servent leurs dames quant ilz font beaucoup de choses, soit en armes ou en autres fais. Mais je dy que ilz servent eulx mesmes quant l'onneur et le preu leur en demeure et non mie a la dame ! Encore, ma dame, se vous ou autre vous voulez excuser en disant : " Je ay diverse partie qui pou de loyauté et de plaisir me fait ; pour ce puis, sans mesprendre, avoir plaisir en aucun autre pour oublier merencolie et passer le temps" - mais certes, telle excusacion, sauve vostre bonne reverence et de toutes autres qui ce dient, ne vault riens, car trop fait grant folie cil qui met le feu en sa maison pour ardoir celle de son voisin. (CHR. PIZ., Duc vrais amans F., a.1405, 176).
 2 [Une jeune fille est sollicitée pour épouser le vieux roi de Sicambre.Elle dit...] ... Et trop plus de deport, de joyes et de soulas ay je intencion de avoir en mon jeune mary, qui sera riche d'honneur et de haultes proesses et chevaleries, que avecq le roy de Sicambre et sa richesse ! Et aussi il est trop ancien et n'est point chose faisable de adjoindre le feu et l'eaue enssamble. (Percef. V, R., c.1450 [c.1340], 178).
 3 Car main et tart Son dolent cuer de sa dame ne part, Eins la compaingne en tous lieus sans depart ; Et cils qui est plus près dou feu, plus s'art. (MACH., J. R. Beh., c.1340, 122).
 4 J'entens ensi selonc la teneur de vostres lettres que vous estes atains et enamourés de vostre dame par le sougneusement et volentiers regarder. Je le croi bien, car com plus est on priés dou feu, mieuls se caufe on. (FROISS., Pris. am. F., 1372-1373, 61).
 5 L'en dist ensi communement, "Retrai le fieu bien sagement Et la fumée exteinderas" (GOWER, Miroir homme M., c.1376-1379, 209).
 6 Pourquoy ne ving, las, quant tamps fu ? Pourquoy ne ving ? Tart vient au fu Qui souffle quant il est estains. (Pastor. B., c.1422-1425, 84).
 7 De hacquebuttes et de rudes froars De toutes pars froissiés nos bastillons (...) :Il n'est si grand feu qu'on n'estaingne. (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 61).
 8 D'Ève sa femme il ne put se deffendre. D'où vient cela ? D'amour qui prend dedans son coeur naissance. Nous doncq conçus en carnelle plaisance, Que ferons nous ? car feu, le feu engendre. Quoyque raison nous en veulle reprendre, Force nous est dancer en ceste dance : D'où vient cela ? (CHASTELL., Oeuvres K., t.8, c.1435-1475, 310).
 9 Et quant a dire, "Ce ne sera mie mal, puis que fait de pechié n'y sera", helas, ma dame ! ne soit nul ne nulle si asseuree de soy qu'elle se rendecertaine, quelque bon propos que elle ait, de garder tousjours mesure en sifaicte amour et qu'il ne soit sceu. Comme j'ay ci devant dit : certes, c'est chose impossible, car feu n'est point sanz fumee, mais fumee est souvent sans feu. (CHR. PIZ., Duc vrais amans F., a.1405, 176).
 10 Et quant a dire ce ne sera mie mal puisque le fait de pechié n'y sera, helas ! Madame, ne soit nul ne nulle nul[le] si asseure de soy qu'elle se rende certaine de soy, quelque bon propos qu'elle ait de garder tousjours mesure en si faicte amour. Et qu'il ne soit sceu, comme j'ay devant dit, certes c'est chose impossible : car feu n'est point sans fumee, mais fumee est souvent sans feu. (CHR. PIZ., Trois vertus W.H., c.1405, 115).
 11 Onquez feu ne fut sans fumee, Ne doloreus cueur sans pensee, Ne reconfort sans esperance, Ne joyeus regart sans plaisance, Ne beau soleil qu'aprez nuee. (CH. D'ORLÉANS, Rond. C., 1443-1460, 309).
 12 Et cy commenceray la fin de ce compte, priant, requerant et suppliant a toutes dames et damoiselles, bourgoises et autres, de quelque estat que soient, que toutes prenent exemple a ceste si tres noble dame oiseuse qui par druerie se perdist, et veullent bien penser au dit commun qui dist: Onques ne fut feu sans fumee, tant fust il en terre parfont. (LA SALE, J.S., 1456, 307).
 13 Parler boute feu en maisons Et destruit paix, ce riche avoir : On aprent a taire et a veoir, Selon les temps et les saisons, Sauves toutes bonnes raisons. (CH. D'ORLÉANS, Rond. C., 1443-1460, 376).
 14 Que vault aler de deux en trois Et le hoc en l'eaue tenir ? Monstrés aucune cause entrois Que vous avés temps et loisir, Car nostre maistre a grant desir D'en avoir la fin et le bout : Plus y a feu, plus tost pot bout. (TAILLEV., Prise Luxemb. D., 1443, 169).
Lexique de proverbesPierre Cromer
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