Dictionnaire du Moyen Français (1330-1500)
|
|
|
http://www.atilf.fr/dmf/definition/joie
|
|
|
JOIE, subst. fém. |
[DEAF, J422 joie ; AND : joie ; DÉCT : joie ] |
A. - | "Joie, émotion vive, agréable" : Anges, nous freres, Chantons en lïesse Joye es peres, Qui sont en tristesse ; Car es repaires Du Dieu qui ne cesse Va Jehan baptiste. ([Pass. Auv., 1477, 101]). |
| - | En grande joie : Jhesus en grant joye receu, Jhesus, vous donnés ad moy [Marie] vie ([Pass. Auv., 1477, 166]). |
| - | Perdre soulas et joie : Adieu ! Je pers soulas et joye. Je prens congié, adieu, adieu, Puis que dens ces blancs draps vous ploye ! ([Pass. Auv., 1477, 259]). |
| - | [Formule de souhait] : Dieu te veulhe joye eslargir, Appotiquaire, mon amy ! ([Pass. Auv., 1477, 235]). |
| - | Prov. : Tropt grant joye est fort nuyzible, Si charnalité dilicieuse La regit en mal appetible ([Pass. Auv., 1477, 106]). Grand tristesse abbat grant joye. ([Pass. Auv., 1477, 108]). |
B. - | "Cette émotion, considérée par rapport à une cause particulière" : Pour vous est ce doulx oignhiment. Jhesus, m'amour et ma plaisance, Ne prenés pas en desplaisance Ma seule joye, si vous touche. ([Pass. Auv., 1477, 152]). |
| - | Prendre plaisance et joie à qqn. "Éprouver une grande joie en compagnie de qqn" : O Jehan, mon filz, dy moy a qui Je prendrey plaisance ne joye ? ([Pass. Auv., 1477, 265]). |
C. - | Au plur. "Agréments, plaisirs" : Je pers toutes joyes et saulx Pour vous assaulz [l. assaulx]. ([Pass. Auv., 1477, 200]). Or laissés ces plaintes mondaines, Ma bonne seur ; pensés es cieulx, Ou Jhesus a joyes aultaines, Et nous farés le cuer joyeux. ([Pass. Auv., 1477, 254]). |
D. - | P. méton. "Ce qui est source de joie" : Hé, mon bon filz, Tous mes amis Et mes joyes me laissent bien ([Pass. Auv., 1477, 244]). |
| - | En appellatif. [À propos d'une pers.] : Plus ne vous pourroie dire mot, Si n'est "Adieu". Adieu, ma joye ; Adieu, mon bien ([Pass. Auv., 1477, 103]). |
E. - | P. antiphr. "Tristesse, douleur" : Que farey je, pouvre doulente ? Hé, mon filz, il a des ans trente. Quant jeune enfant vous norrissoye, Que j'estoys bien en aultre joye. Que maintenant Dieu soit loué ! ([Pass. Auv., 1477, 200]). |
| Rem. Cette déf. s'applique à l'anaphore implicite "que celle que j'éprouve maintenant" et non à l'antécédent explicite. |
Passion d'Auvergne |
Jean-Loup Ringenbach |
|
|
|
|
| © ATILF - CNRS & Université de Lorraine 2015 La présente ressource est produite et diffusée par l’ATILF à des fins de consultation pour l’enseignement et la recherche, à l’exclusion de toute exploitation commerciale. La citation d’un extrait de la ressource au sein d’une publication scientifique est autorisée sous condition de porter la mention suivante : DMF : Dictionnaire du Moyen Français (DMF 2015), http://www.atilf.fr/dmf, ATILF - CNRS & Université de Lorraine. |
|
|
|