I. -

Empl. trans.

A. -

"Détruire, anéantir" : Le grant Dieu quil tout assouaige Et quil tout fit et deffera, Quant sa volenté sera, Vous gart Herode, mon cosin ! (Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 107). Les dieux qui ont le monde fait Et par qui il sera deffait Vous envoye honneur, noble sire ! (Myst. st Laur. S.W., 1499, 150).

-

"Abîmer, meurtrir" : Et ce fait, que tresdurement Pour le surplus l'on leur defface Du visage toute la face Et les bouches, tant que gastées Soient du tout et effondrées, Qui ont parler sans reverance Contre noz dieux et leur puissance, De gros caillos fors et cornuz (Myst. st Adr. P., c.1450-1485, 83).

B. -

"Défaire, changer une chose de manière qu'elle retrouve son état antérieur" : Parle SAINT JEHAN a Nostre Dame. Hee, tresdoulce Vierge Marie, Grant deul pourtés. Ma doulce amye, Ne debvés pas tel doleur trayre ! Se que est fait ne pouvés deffaire. Pour quoy vous prie, dame des cieulx, Que maintenent laissiés vous pleurs. (Pass. Autun Biard F., 1470-1471, 122).

C. -

Desfaire qqn de qqc. "Priver quelqu'un de quelque chose" : Cil m'a bien de joye deffait Et mis en dueil et en tristesse, Cil m'a bien toulu ma lÿesse Et mis en piteux desconfort. Faulx Juïfz, c'est de vostre sort, Car oncques jour bien ne luy feistes ! (Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 849).

II. -

Empl. pronom.

A. -

"Se dédire, se désavouer" : Conbien que puisse tout despecier et tout faire, Cy ne me pui ge pas de moy mesme deffaire. Je, quil suis verité, mentir je ne pouroie, Ce j'estoie menteur, Dieu pas je ne seroie. (Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 47).

B. -

"Se tourmenter, se tracasser" : Or parle JHESUS a seint Jam. Jeham, ne vous defestes si for ! Ansi serra que je le dist. (Pass. Autun Roman F., c.1400-1500, 176).

C. -

Se desfaire de qqc. "Se priver de" : Helas et nous fault il deffaire De [v](n)ostre compaignie ainsy ? S'il vous eust pleu la faire ycy, Nous en eussions fait meilleur chere. (Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 639).