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CONNAISTRE, verbe |
[T-L : conoistre ; GD : conoistre ; GDC : connoistre ; AND : conoistre ; DÉCT : conoistre ; FEW II-1, 844a : cognoscere] |
I. - | Empl. trans. |
A. - | "Reconnaître (une pers. que l'on a déjà vue)" : Mon seignieur, mon frere et amy, Vous soyés le trés bien venus. Je vous ay bien de loing cognus, En veniant pour le grand chemin. ([Myst. st Bern. Menth. L., c.1450, 8]). Selond ce que je presupose, J'apperçoy cy venir Marie Qui retorne ; plus n'y varie, C'est elle, je la cognois bien. ([Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 175]). |
| - | Connaistre qqn à + subst. "Reconnaître quelqu'un grâce à (un détail dont on se souvient)" : Aprés LA CHAMBETIERE de l'ostés A saint Pierre a raconter : Je te cognoys a ta parole, Je te cognoist, tu es d'escole. ([Pass. Autun Biard F., 1470-1471, 87]). |
B. - | "Admettre l'autorité politique de (quelqu'un)" : Pour complaire a leur malefice, Je me suis mis en ung destroit Ou nul d'eulx ne me congnoistroit. ([Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 906]). |
C. - | "Juger, apprécier" |
| - | Prov. À l'ouvrage on connaist l'ouvrier. V. ouvrier |
II. - | Empl. pronom. Se connaistre en qqn. "Retrouver quelqu'un avec sa nature profonde, son caractère propre" |
| - | [En tournure nég.] "Être dérouté par le comportement inhabituel de quelqu'un" : Par ma foy, frere, tant que a mi, Je ne me cognois plus en vous. Je vous tenoye saige sur tous ; Mays vous monstré bien le contrayre. ([Myst. st Bern. Menth. L., c.1450, 92]). |
III. - | Part. passé en empl. prép. "Étant donné" : Povre et loyal exercité Est vertu de grant excellence ; Mais, congneu la diversité Du monde, c'est la consequence. ([Myst. jeune fille L., c.1413-1445 [c.1530], 83]). Or vous y portez tellement Que ne faillez a vostre emprinse, Car ce nous sera chere prinse De Josep ; cogneu son vouloir, Voulentiers nous feroit douloir. ([Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 778]). |
Mystères |
Jean-Loup Ringenbach |
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