Dictionnaire du Moyen Français (1330-1500)

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COEUR
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20 exemples
 1 Il n'est nul cuer, il fust de marbre, Plus dur a ploier que gros arbre, Se ces mots cy ot regehir Qui plorer ne doive et gemir. (MARCADÉ, Myst. Pass. Arras R., a.1440, 155).
 2 Filz, vostre mort le cueur me casse (Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 222).
 3 Or parle SEINT PIERRE. Or suis je bien deseperé ! De malle heure suis je né, Quar pour mon grant peché Mon segnieurs ay renyé. Mes non pas de ceur ! (Pass. Autun Roman F., c.1400-1500, 187).
 4 Quant au regard de vostre emprise, Elle est licite et raisonnable Que vous la devez sans faintise L'acomplir de cueur agreable, Ne vous n'avez riens plus notable. (Myst. siège Orléans H., c.1480-1500, 99).
 5 Roy souverain, a vous je viens Vous faire service et honneur, Ainsi comme il vous appartient Et a mon souverain seigneur, Dont je suis prest, du bon du cueur, Faire vostre commandement. (Myst. siège Orléans H., c.1480-1500, 223).
 6 Monseigneur, sachez fermement Que de bon du ceur le ferons, Et ne le croyez autrement, Que, s'i vous plaise, y entendrons ; Ne autre desir nous n'avons Fors aquerir louenge et gloire Encontre Anglois faulx et felons, Espoir d'avoir d'eux victoire. (Myst. siège Orléans H., c.1480-1500, 302).
 7 Il doit avoir cuer de lyon, Hardi et preux, ou sans raison Nom de chevallier est donné. (MARCADÉ, Myst. Pass. Arras R., a.1440, 231).
 8 Mon compere, il vous fault avoir Ung cuer d'omme, non pas de femme. (Myst. st Bern. Menth. L., c.1450, 91).
 9 Je vous prie pour Dieu mercy, Tres doulce dame, cuer prendez Et en santé vo recoillez. (MARCADÉ, Myst. Pass. Arras R., a.1440, 197).
 10 Je vous pry que prenez bon cueur, Que s'il y a venent, j'é coraige De leur faire telle rigeur Qu'i ne l'aront pas daventaige. (Myst. siège Orléans H., c.1480-1500, 532).
 11 Frere, prenez cueur desormais : Gary serés, je vous prometz, Briefment, ce Jhesus est venu (Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 488).
 12 Frere, il n'est main qui peust escripre, Cuer d'omme ne pourroit pensser, Oreille oïr, langue parler, Les grans aises ou ceulz seront Qui Dieu de bon cuer ameront Sur toutes choses sans faintise. (Mart. st Pierre st Paul R., c.1430-1440, 146).
 13 A Dieu ! pere. Le cueur me pasme, Quant icy vous voy mort gisant, Vous qui estiez le plus puissant Qui fust en l'universel monde. (Myst. st Laur. S.W., 1499, 184).
 14 Rommain, le soleil est levé, Allons au lever de mon sire. Le cueur au ventre me souspire ; Je ne sçay que je puis avoir. (Myst. st Laur. S.W., 1499, 183).
 15 De paour ay le cuer noirci, Helas ! a li parler je n'os (Jour Jug. R., c.1380-1400, 244).
 16 Mon seignieur, [or] il vous fault dire A Bernard s'il y az son cuer. (Myst. st Bern. Menth. L., c.1450, 15).
 17 Dictes moy, sans attandre plus, Ce qu'en avés sur vostre cueur, Car l'emperere mon seigneur Le veult savoir, Et pour ceste cause de voir M'a cy devers vous envoyer. (Myst. st Adr. P., c.1450-1485, 93).
 18 Parle LE VALET a Cayphas. Syre Caÿphas, entendés : Vecy celuy que demandés. Saichés que bien est vostre amys, A vous servir a son cueur mys. (Pass. Autun Biard F., 1470-1471, 131).
 19 Le grant Dieu, pas ne demorra Que je ne le mainne de cueur ; Je ne le lairay a nul feur Tant comme il sera en vie. (Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 192).
 20 Honny soit quil l'espargnera ! Reguarde comment du cueur j'ovre, La peaul de son dox se desepvre. Tel ovrier doit on aloer. (Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 196).
MystèresJean-Loup Ringenbach

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