I. -

[Idée de manque, d'absence]

A. -

"Manque" : L'EVESQUE. (...) C'un point n'y fault. PREMIER CLERC. Mon seigneur, en quoy a deffault Plaise vous leur faire savoir (Mir. ev. N.D., c.1348, 57).

-

[En cont. nég.] : Du savoir aray je tel cure Qu'il n'y ara point de deffault. (Mir. abbeesse, 1340, 93). Je suis tout prest ; riens ne me fault. En moy n'ara il nul deffault, Je vous promet. (Mir. fille roy, c.1379, 12).

.

Sans défaut. "Complètement" : ...vous serez delivres Du tout, filz, de voz mille livres Sanz nul deffault. (Mir. pape, 1346, 391). NOSTRE DAME. Dy li qu'il adresce et avoie Ses yex a regarder sa hault, Et il me verra sanz default (Mir. emp. Julien, 1351, 221).

.

Sans défaut. "Sans faute" : Appeller le vois sanz deffault (Mir. parr., 1356, 59).

B. -

"Ce qui reste (à dire)" : Un petit cy clignier me fault, Puis acompliray le deffault Que j'ay a dire. (Mir. chan., c.1361, 167).

C. -

"Besoin"

-

Avoir défaut (de qqc.). "Avoir besoin (de qqc.)" : Je vueil que nous l'alons veoir, Et si le voulray pourveoir S'il [l'ermite] a deffault. (Mir. ev. N.D., c.1348, 63). Vien a moy, tu n'aras deffault De chose dont aies mestier. (Mir. march. juif, c.1377, 199).

D. -

"Absence"

1.

Par le défaut de qqn. "En son absence" : Sire, pensez a quel meschief Voz gens sont par vostre deffault. (Mir. st Guill., c.1347, 39). LE ROY. Seigneurs, ains que par mon deffault Mon regne sanz hoir demourast (...) Je feroye ce que vous dites. (Mir. fille roy Hongrie, c.1371, 6).

2.

En partic. "Défaut en justice, non-comparution"

-

Avoir défaut. "Vaincre par défaut" : Chier compains, quant pour vous m'offri, Hardré devant le roy estoit ; Ja deffault avoir demandoit, Et disoit qu'heure estoit passée De venir a vostre journée (Mir. Amis, c.1365, 45).

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Estre en défaut : LE SERGENT. (...) Le procureur de saint Lorens Est en deffault. LE PROCUREUR DE SAINT LORENS. Ho ! vez me cy, par saint Thibaut. (Mir. prev., 1352, 237).

II. -

[Idée d'imperfection] "Péché" : ...encore n'a il pas telle Contriccion conme il li fault, Pour du tout purgier son deffault (Mir. pape, 1346, 377).