Dictionnaire du Moyen Français (1330-1500)

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     APPRENDRE     
FEW XXV apprehendere
APPRENDRE, verbe
[T-L : aprendre ; AND : aprendre1 ; DÉCT : aprendre ; FEW XXV, 49 : apprehendere]

Empl. trans. "Recevoir ou donner un enseignement"

A. -

[Du bénéficiaire de l'enseignement ; le compl. désigne la matière enseignée]

 

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Apprendre qqc., apprendre à faire qqc. "Acquérir la connaissance d'une chose" : ...j'ay voulu employer mon petit entendement à vous faire ce present Elucidaire, pour vous monstrer et donner clerement à congnoistre et à iceulx detracteurs, comment astrologie est vraye science, l'une des sept ars liberaulx et que elle a esté aprise, sceue et pratiquée et leue par plusieurs sains patriarches, prophetes, papes, cardinaulx... (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 1 v°). ...touteffois, congnoissant ses inclinacions, differé et m'en retourné ès montaignes de Savoye et voulu congnoistre des herbes, car j'avoit veu en Levant ce que l'on peut veoir de toutes especes de perrerie et aprins à icelles polir et tailler, sculper et graver et couré par toutes les montaignes dudit Savoye et de Almaigne, serchant les herbes desquelles traicte Aristote (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 156 v°). Jaques de la Forest, evesque de Paris, ayma aussi, en son temps, l'estude de astrologie et souvant l'en ay oy deviser bien haultement. Cestui fist fere deux astrolabes, l'un pour la chambre et l'autre portatif et une orloge sans contrepoix que je lui devisay ; lui fiz aussi ung introductoire pour aprandre à parler et à escripre lectre ebraïque. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 163 r°).

 

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Apprendre + art. partitif + notion abstr. "Acquérir quelques connaissances en, s'instruire en" : Cestui Enoch eut plusieurs disciples pour aprandre de ceste science, et, entre les autres, eut Abobac, le premier de ce nom et Aleius Sidrac. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 12 v°). Azaël Adaderez, roy de Sirye, ayma tant la science de astrologie qu'il recuillit et eut avecque soy tous les plus singuliers hommes qu'il peut trouver, pour en aprandre et pour soy en servir et, entre autres, en eut trois excellans, Matho, Lambes et Javam, par le bon advertissement et conseil desquieux, il fist choses chevalereuses, merveilleuses et dignes de grand memore, pourquoy il est allegué des docteurs de astrologie, comme très pur astrologien. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 35 v°).

 

Rem. Le en du 2e ex. est ambigu ; il peut se rapporter aussi aux "plus singuliers hommes".

B. -

Apprendre qqc. à qqn. "Communiquer un savoir à qqn" : Mais je cuide que on leur aprent plus de maulz que on ne pourroit croire. Qui le diroit, et quelz maulz, et qui les apprennent ? (GERS., Concept., 1401, 429). Le Saint Esperit l'envoyoit pour aprendre et enseignier plus parfaictement les secrez de la benoite Trinité en la Divinité a la sainte Ame (GERS., Trin., 1402, 170). On lit en vng liure dung docteur grec vng mot qui signifie autant a dire comme congnois toy mesmes. Il y ot vng saige romain qui aprist ce mot a vng papegault et le donna a lempereur, cestuy oyseau disoit souuent a limperateur : congnois toy mesmes. (CIB., p.1451, 196). ...le saint evesque Johannes Hyspalense le allegue souvant ou livre de ses Interrogacions, par especial en la septiesme maison, en laquelle il traicte du fait des guerres, des furs et choses absconses, et se treuve que les anges de Dieu lui aprinsent plusieurs secretz en ladicte science de astrologie. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 12 v°).

C. -

[D'une pers. qui détient un savoir ; le compl. dir. désigne le bénéficiaire] Apprendre qqn. "Instruire qqn" : Entre ses grandes prenosticacions, predist des grans vens qui coururent en France en son temps, à quoy plusieurs remedierent par apuïer leurs ediffices. Cestui aprint maistre Gervais de Viviers, medicin, qui puis, au moïen de la science des estoilles, acquist grant honneur et fist de moult notables cures. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 113 r°).

 

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Au passif. Estre appris. "Être informé, savoir" : Oste pechié et tout sera net ; et tu doys estre apris que pechié se oste pour dire a Dieu trois veritez. La premiere : j'ay pechié. La seconde : il m'en desplaist. La tierce : je m'en garderay et confesseray. (GERS., Déf., 1400, 230).
 

Littérature didactique Hiltrud Gerner


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