Dictionnaire du Moyen Français (1330-1500)

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     APPARTENIR     
FEW XXV appertinere
APPARTENIR, verbe
[T-L : apartenir ; AND : apurtenir ; DÉCT : apartenir ; FEW XXV, 34a : appertinere]

I. -

Empl. trans. indir.

A. -

[D'une pers.] Appartenir à qqn. "Être lié à qqn par parenté" : ...tous les maris de mes consanguines me sont affins et parents au premier genre d'affinité et en ces degrés en quelz leurs femmes me attiennent et apartiennent. Car s'aucune m'est affine au second degré de consanguinité, son mari m'est affin au premier genre d'affinité et au second degré. (Sacr. mar., c.1477-1481, 74).

B. -

P. ext. [D'une chose abstr.]

 

-

[En insistant sur le mérite] Qqc. appartient à qqn. "Qqc. est le propre de qqn" : Autres signes sont qui apartiennent aux haux contemplatifs, desquelz parlent saint Benard et maistre Richart de Saint Victor et autres, mais je les laisse. (GERS., Pent., p.1389, 82). Le quint degre qui est le souuerain contemplacion appartient aulx parfais. Les moyens degrez comme meditacion oroison et vertueuse operacion appartiennent aulx prouffitans, et de tant que on en monte plusieurs de tant plus on approche a perfection. (CIB., p.1451, 177). Le premier, croire Dieu estre, et le tiers, croire a Dieu et a ses paroles, apartient et est commun aux bons et aux mauvais, mais le second, croire en Dieu en le amant et tendant en lui par amour, apartient seulement aux bons. (Somme abr., c.1477-1481, 100).

 

-

[En insistant sur la responsabilité] Qqc. appartient à qqn. "Qqc. est imputable à qqn" : Cestui dist que à ung fol nulle euvre ne lui appartient pour ce que de riens ne scet bien user. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 60 v°).

 

-

Qqc. appartient à qqc. "Qqc. fait partie de qqc. ; qqc. convient à qqc." : Chose pareille est de l'Esté, Qui change sa propriété Et trop froit et moiste devient ; Plus de raison n'y appartient. Autretant sentez par raison De tout autre temps et saison ; Car toute rien chiet en décours Qui trespasse son propre cours (LA HAYE, P. peste, 1426, 51). Ypostasis selon le grec et subsistence selon le latin dist et signifie une chose distinguibile, c'est a dire une chose qui se puet distinguier et estre separee et a par elle, mais point n'est distincte ne determinee par aucune proprieté [...] apartenante a la dignité d'elle, come Pierre, qui est ung nom propre. (Somme abr., c.1477-1481, 129). "Aux aucuns est donné le sermon de sapience" pour parler des choses contemplatives et espiritueles. Aux aultres est donné "le sermon de science" pour parler des choses temporeles et actives apartenans a la vie active. (Somme abr., c.1477-1481, 147).

II. -

Empl. impers.

 

-

Il appartient que + subj. "Il convient que" : Et pou me muet ce que allegue Nature, que brehaings et steriles ilz sont, car ta puissance est infinie, et mieulz appartient ce semble, que celle qui doit estre la plus merveilleuse des autres en toute beauté et bonté soit de toy formee merveilleusement et par miracle, que seulement par Nature. (GERS., Concept., 1401, 397). Et pour tant il affiert et apartient que la paine soit infinie a perpetuité. Item la mauvaise voulenté des reprouvéz est eternele, pour quoy la paine doibt estre tele. (Somme abr., c.1477-1481, 177). "Pour ce que tu es le mieulx croyant en la loy de Machomet et le plus honnoré des hommes, il n'appartient pas que tu soies nourry de mesme viande que les hommes communs. Pour ce veez cy devant toy la viande que je ordonne de laquelle tu soiez servi et non d'autre". (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 121 r°).

 

-

Il appartient à qqn faire qqc. "C'est le privilège, le droit de qqn de faire qqc." : Lui seul congnoist toutes choses subjectes au franc vouloir, qui se dist le "liber arbitre", et les cogitations des hommes lui seul congnoist soy mesmes. Item a lui seul apartient par tout estre present, creer les choses de neent, faire et ouvrer en ung moment et en ouvrant estre en repoz (Somme abr., c.1477-1481, 149).
 

Littérature didactique Hiltrud Gerner


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