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ABANDONNER, verbe |
[T-L : abandoner ; GD : abandoner ; GDC : abandoner ; AND : abanduner ; DÉCT : abandoner ; FEW XV-1, 48b-49a : *ban] |
I. - | Empl. trans. |
| - | Qqc. est abandonné à + inf. "Qqc. est livré à" + inf. : Car pourreture est passion De corps qui a commixtion, Maiz le groz air mixtionné Est promptement abandonné à prendre la corruption Qu'on nomme putréfaction, Quant aucune chose non pure S'est meslée avec sa nature, Par tel forme, non autrement. ([LA HAYE, P. peste, 1426, 45]). |
| - | Estre abandonné. "Être délaissé (plus particulièrement par Dieu)" : Femme qui ot volentiers mal parler est comme tout abandonnee. L'angle trouva Nostre Dame, comme dit saint Bernard, toute seulette en sa chambre, non mie parlant a Berthe ou a Gaultier. ([GERS., Annonc., a.1400, 237]). |
| - | [D'un terrain] "Être disponible pour tel ou tel usage" : Le houx, la blanche espine hors lande, et le mort bois des tailles abandonnées, hors deffens. ([HECTOR DE CHARTRES, Cout. R., 1398-1408, 188]). |
| Rem. FEW : «abandonner ses prés "en permettre l'usage à autrui" Nic 1606». |
II. - | Empl. pronom. |
| - | Soi abandonner à + inf. "Se laisser aller à" + inf. : ...et quant Verité fault, Erreur et Fausseté s'i boute. N'est, a la foiz, si saige qui n'en soit deceu s'il s'abandonne a l'escouter. ([GERS., Annonc., a.1400, 234]). |
| - | Soi abandonner à + subst. : Aucuns pour echever le parler des gens, et afin que on ne les juge devos, se abandonnent a paroles et vie mondaine, et a boire et a mengier, et souvant trebuchent en pis. ([GERS., Pent., p.1389, 82]). |
Littérature didactique |
Hiltrud Gerner |
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