Dictionnaire du Moyen Français (1330-1500)

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     AIGRE1          AIGRE2     
FEW XXIV acer1
AIGRE, adj.
[T-L : aigre ; DÉCT : aigre1 ; FEW XXIV, 94b : acer1]

A. -

Au propre. [D'une substance, en partic. du vin] "Qui provoque une impression piquante au goût" : Et conseille maint vaillant Maistre Quelque pou de vin aigre mettre, Ou user, à bon escient, De quelque fruit convénient Comme sont citrons ou grenades, Qui tant aux sains comme aux malades Pevent lors gramment proffiter Pour le mal de boce éviter (LA HAYE, P. peste, 1426, 100).

 

-

Grenadier aigre. "Espèce de grenadier dont les fruits sont employés en médecine pour leurs vertus calmantes et rafraîchissantes" : Aussi est une seure chose Syrop, composé d'acétose, Qui est assez commune et fine, O du juz de pomme citrine, Ou de pommes de quelque sorte Que l'aigre grenadier apporte, Car il donne moult d'asséurance Contre fièvres de pestillence, Et est à ce plus précieux En temps chault et malicieux (LA HAYE, P. peste, 1426, 137).

 

-

Lait aigre. "Petit lait" : Et faict grant mal qui lors n'abstine De toute chose lacticine, Fors de formage en fin de table, Duquel user est tolérable, Et sauf qui veult boire lait aigre, Trait du beurre poignant et maigre, Qui, par voie de médicine, Vault moult pendant ceste ruine (LA HAYE, P. peste, 1426, 95).

B. -

Au fig.

 

1.

[D'un son, d'une voix] "Aigu, perçant" : "...Dont il sera acomply en ta court royale le proverbe qui dit : Ceulx qui sont trop aigres au commaincement, en la fin se treuvent tous froissiz. Il vauldroit trop mieulx assez, Beau Filz," dist la royne, "au commaincement atremper la vielle d'une atrempeure doulce et moyenne que l'atremper si hault que en la fin de la chantiere elle perde son chant..." (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.2, c.1386-1389, 342).

 

Rem. FEW : «"aigu et rude, perçant (son, voix)" (seit Montaigne)».

 

2.

[D'une pers.] "Blessant, désagréable" : A aucuns il [saint Paul] estoit trop mol, aux autres aigre et cruel comme a celuy lequel il livra a Sathanas, et comme au cousin de Barnabé, lequel il ne voult point recevoir avec soy. (GERS., P. Paul, a.1394, 506).

 

3.

[D'une maladie] "Douloureux (?)"

 

-

Goutte aigre. V. goutte
 

Littérature didactique Hiltrud Gerner


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