Dictionnaire du Moyen Français (1330-1500)

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     AFFINITÉ     
FEW XXIV affinis
AFFINITÉ, subst. fém.
[T-L : afinité ; FEW XXIV, 251a : affinis]

A. -

[Domaine de la parenté]

 

1.

DR. CANON. "Lien juridique que le mariage établit entre le mari et les consanguins de la femme ou entre la femme et les consanguins de son mari, mais aussi lien créé par toute relation sexuelle même illicite entre chacun des deux partenaires et les consanguins de l'autre" : Car teles ordes discrasies Et telz puantes maladies Sont pour certain contagieuses En tout temps et moult périlleuses, Pour ce que de l'attraction Et fréquent inspiration Se corrompent les assistens, Si font mesmes les existens D'une ligne et affinité ; Car iceulx par droite amité Les hantent plus, à dire voir, Et servent, s'ilz font leur devoir, D'ont il avient, selon raison, Que les suppostz d'une maison Meurent volentiers en grant nombre, Quant le mal la maison encombre. (LA HAYE, P. peste, 1426, 140). Affinité est une proximité de personnes, venans et descendans de copule charnele, deffaillant de toute parenté. De copule charnele est notamment dit, car tant par copule charnele fornicaire que aussi copule charnele legitime est affinité contraite. (Sacr. mar., c.1477-1481, 74).

 

Rem. D'apr. Dict. de la foi chrét., t. 1, 1968, col. 300.

 

2.

"Parenté par adoption" : La premiere [espèce d'adoption] est attendue entre moy et le pere adopteur et ma fille ou ma niepce adoptee. La seconde est attendue entre mon filz naturel et ma fille adoptee. La tierce, c'est a scavoir legale affinité est attendue entre moy et la femme de mon filz adoptif, et samblablement entre mon filz adoptif et ma femme. (Sacr. mar., c.1477-1481, 60).

B. -

"Rapport de conformité entre les êtres et entre les choses concrètes ou abstraites (les corps célestes et le climat)" : ...car sur tous les oyseaulx qui sont, l'aigle vole le plus hault et le plus pres du ciel, en tant qu'il surmonte les nues, sy come dient les philosophes, et par ainsy il semble aucunesfoiz qu'il voit jusques au ciel et qu'il soit de l'afinité de Jupiter. (EVR. CONTY, Eschez amour. mor. G.-T.R., c.1400, 82). ...et [Mercure] disoit, entre ses plus communes choses, les ans devoir estre terriblement mauvais, quant le signifficateur se trouvoit retrograde en sa revolucion d'aucun an, et disoit vaincre le climat auquel il veoit Mars avoir plus de affinité et de puissance, et disoit, quand il y avoit aspect de la Lune à la queue du Dragon en l'ascendant, que l'année devoit estre froide et pestillencialle (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 23 r°).
 

Littérature didactique Hiltrud Gerner


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