Dictionnaire du Moyen Français (1330-1500)

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     AFFECTION     
FEW XXIV affectio
AFFECTION, subst. fém.
[T-L : afectïon ; AND : affection ; FEW XXIV, 247a : affectio]

A. -

"Sentiment, intention, manière d'être de l'âme" : ...Dieu seulement scet lez choses avenir et cognoit lez volantés dez gens ; car lez choses avenir ne lez condictions ou lez affections dez gens ne sont point causees des estellez ne dez corps celestes [Ds l'éd. ce sens a été classé par erreur dans les "Elements d'un vocabulaire technique : médecine", sens que FEW XXIV, 247b atteste seulement dep. 1539]. (Songe verg. S., t.1, 1378, 377). Maiz ceste supplication, Sourdant de bonne affection Très singulièrement s'adresce à Messeigneurs, de grant prouesce, Maistrisez sans difficulté En la très noble Faculté De doctrine médicinale (LA HAYE, P. peste, 1426, 166).

B. -

"Sentiment ; impression passive, non réfléchie" : ...[Les détracteurs de l'astrologie] à faulte de sçavoir la differance des bons ars et des mauvais et sçavoir aussi separer le vray du faulx, le blanc du noir et le pur de l'impur, mais jugeans de ce à travers, comme aveugles font de couleurs, suivans seullement leur affection desordonnée (...) ont pretendu et se sont efforciez icelle tant excellante et utille science et la principale et doyenne des sept ars liberaulx, astrologie, villipender, abollir et destruire (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 2 r°).

C. -

"Faculté d'aimer de l'âme humaine (avec l'entendement, l'affection est une des étapes vers la contemplation de Dieu)" : Car puis que la saincte Ame, qui va a Dieu, aura mis ung de ses piez, le pié de l'entendement, en la voye de Dieu en creant qu'il est comme raison enluminée de vraye foy crestienne lui a tesmoingnié, tout bon et tout amoureux et tout desirable (...), lors elle avance l'autre pié de affection par devocion amoureuse, et passe tout (...) car amour ne doubte riens, jusques a tant que elle [se] joingne a Dieu... [L. Mourin, éd. p. 141 définit : "Acte de tendre vers quelque chose, de la désirer, d'y aspirer, sans que cet acte soit nécessairement accompagné d'une disposition du sentiment"] (GERS., Trin., 1402, 171). Quant lame deuoste se sera excercitee a mediter les creatures et choses diuines elle en ara ycy double fruict. Lentendement sera illumine par congnoissance et laffection sera enflambee de amour et de leesse espirituelle. (CIB., p.1451, 180).
 

Littérature didactique Hiltrud Gerner


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