Dictionnaire du Moyen Français (1330-1500)

Article complet 
FamilleStructureSans exempleCompletFormesExemplesTextesSourcesImpressionAide à la lecture
     ADRESSER     
FEW III *directiare
ADRESSER, verbe
[T-L : adrecier ; AND : adrescer ; DÉCT : adrecier ; FEW III, 84a : *directiare]

I. -

Empl. trans.

A. -

[Le compl. désigne un message] Adresser (la parole) à qqn. "Émettre (un discours), exprimer qqc. en direction de qqn" : Puis adreça sa parolle au conte de Rotheland et à ung nommé Arpihen : "Vous deux comme faulx et traictres je vous appelle devant la face de Jhesu Crist, pour respondre de la grande traïson que vous avez faicte contre nostre souverain, le roy Richard". (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 150 r°).

B. -

[Le compl. désigne un oeuvre]

 

1.

Adresser (un traité). "Redresser, rectifier" : ...car ce petit traitié, lequel sera le Songe du vergier appellé, povés corriger, suppleer et adrecer, ainsi, et par telle maniere que, en corrigent et en suppleant, plus grant gloire et louange vous soit deüe et donee que a moy (Songe verg. S., t.1, 1378, 11).

 

2.

"Dresser, établir qqc. (des calculs, des règles, etc.)" : Maistre Jehan de Sicille fut en ce temps moult aprecié. Ce fut lui qui adreça les canons et regles sur les tables de Azachel, dessus nommé, qui se commancent : "Cum inter cetera phisice documenta" (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 109 r°).

C. -

[Le compl. désigne un moyen de transport] Adresser qqc. par qqc. "Diriger, guider qqc." : Cestui Baxilliz donna congnoissance aux Pheniciens d'une estoille que nous appelons Mynor Ursa, par laquelle puis adrecerent leur navigage, plus adroit que n'avoient accoustumé. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 40 r°).

D. -

[Le compl. désigne une pers.]

 

1.

Au propre. [Le suj. désigne directement ou implicitement un corps céleste] Adresser qqn. "Guider qqn" : [L'un des pôles] est assez pres de l'estoille de nort, qui est aussy appellee souvent l'estoille des mariniers pour ce qu'elle les adresce de nuit par ce qu'elle ne se meut pas sensiblement. (EVR. CONTY, Harm. sphères H.P.-H., c.1400, 8). Salomon (...) fut très profond en la science de astrologie, comme appert assez par plusieurs tables qu'il en composa pour adressier les navigans qui aloient querir les cedres et autres bois precieux pour le Temple (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 33 v°).

 

2.

Au fig. Adresser qqn. "Le guider (au sens moral)" : Nul (...) ne si ne doit mie ajouster trop grant foy aux jugemens dez astrologyens ne a leurs elections quant au departement d'aucun lieu, mez doit reveler ses voies a Nostre Seigneur, car c'est celluy qui le puet adrecer et sauver (Songe verg. S., t.1, 1378, 406).

 

-

[Le compl. second désigne un inanimé abstr.] Adresser qqn à qqc. "Guider qqn vers qqc." : Cestui Pitagoras fut moult bon et devost et adreça plusieurs à la congnoissance d'un vray Dieu au moïen de ses prenosticacions et garda autres de estre ydollatres, qui fait moult à louer. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 45 v°).

 

-

Adresser les pieds (de qqn) en qqc. "Guider les pas (de qqn) vers qqc." : Sine me nichil potestis facere. Sans moy vous ne pouez quelque chose faire, demande par oroison que la grace de dieu qui ta preuenu en illuminacion de ton intelligence en te donnant congnoissance de ce qui est a faire vueille en ensuiuant adrecer tes piez tes affections in viam pacis, en la voie de paix et de justice et tellement que ce qui est en ta voulente par propos de bien faire tu le puisses mener a effect de bonne operacion. (CIB., p.1451, 178).

II. -

Empl. pronom.

A. -

Soi adresser à qqn : ...fut à merveilles erudicq en la science de astrologie et moult l'ayma et se y delecta et fut à cestui, selon aucuns, que ung alkymien s'adreça et lui presenta une couppe de verre infrangible et ductible au mertel, dont nouvellement avoit trouvée la science. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 71 v°).

B. -

Empl. abs. "Réparer ses torts (?)" : [Toute chose relaxative] Doit avoir en sa mixtion D'agaric quelque portion, Pour ce qu'il peut et si seult faire Purgacion familiaire Des humeurs grosses et nuisans, Qui sont dedens le corps jesans, Et pour cela que sa matière Triacale, plaisant et chière, Ministre au cuer joie et léesce, Notoirement quant il s'adresce. (LA HAYE, P. peste, 1426, 133).
 

Littérature didactique Hiltrud Gerner


Fermer la fenêtre