"Carré"

I. -

Subst. masc.

A. -

HÉRALD. [À propos du blason] "Petite figure géométrique carrée" : Et neantmoins que le ieu des eschés se monstre aucune fois en carré aucune fois en losenge et se tressault si reuient il a nombre de poins comprins dedens vng carré et vng carrel seul se appelle point iusques au nombre de seize. (Best. hérald. H.E., c.1435-1450, 504).

Rem. FEW : «Mfr. nfr. carré "quadrilatère plan, qui a ses côtés égaux et ses angles droits" (seit Est 1538)».

B. -

MATH. "Produit d'un nombre par lui-même" : ...mettes donc le quarre de 4 qui est 16 et le quarre de 3 qui est 9, adiontes 9 et 16 sont 25 du quel queres la racine qui est 5 car autant de lances y a entre vostre pie et la haulteur de la tour. (FUSORIS, Gnomo, éd. G. Arrighi, c.1407-1412, 346).

Rem. FEW : «nombre carré, (...) carré m. (seit Corn 1694)».

C. -

ASTR. [Sur le dos de l'astrolabe] "Chacun des deux carrés qui, juxtaposés, forment un rectangle ou un demi carré, appelé carré des ombres, dont la graduation en douze parties égales permet de calculer la hauteur d'une chose" : Et en la basse partie par dedens a il un demy quarré de quoy les costés sont partis en 12 et vault pour mesurer la hauteur et longueur des choses. Et sur le quarré aucun astralabe tient cercles qui s'assemblent parmi le trou de l'instrument et sont appelés "cercles des heures". (PÈLER. PRUSSE, Astrolabe L.F., 1362, 38). Se nous voulons mesurer aucune chose haute (...), nous devons prandre le astralabe et nous dressier droitement et joindre nos piés ensemble et regarder parmi les pertuis, et donques de la riulle, diligenment la hauteur de la chose, et nous esloignier ou approuchier devers la chose tant de foiz comme la riulle passe parmi le dyametre d'un des quarrés de astralabe en regardant la hauteur parmy lé pertuis. (PÈLER. PRUSSE, Astrolabe L.F., 1362, 56).

-

Demi carré : Et en la basse partie par dedens a il un demy quarré de quoy les costés sont partis en 12 et vault pour mesurer la hauteur et longueur des choses. Et sur le quarré aucun astralabe tient cercles qui s'assemblent parmi le trou de l'instrument et sont appelés "cercles des heures". (PÈLER. PRUSSE, Astrolabe L.F., 1362, 38).

II. -

Adj. "Qui a la forme d'un quadrilatère"

A. -

[D'un morceau de bois, d'une poutre] "Rendu carré, équarri" : ...se ilz avoient prins boiz amendable par coustume en icelle forest et ilz l'eusse emporté en leurs maisons sans estre trouvés, et icelui boiz soit carrey et que la plate hache y ait couru ou que il soit converti en ediffice, la semonce en est hors. (HECTOR DE CHARTRES, Cout. R., 1398-1408, 256).

Rem. FEW II-2, 1398b : «bois carré "bois dont on fait des poutres" (Fur 1690 - Trév 1771)».

B. -

Pierre carrée. "Pierre d'angle" : Combien cuides tu que cest edifice doye durer puis que tu voys que le fondement, la pierre quarree et les pillers en sont et seront tost ostez (Horloge de sapience S., c.1389, 81). Au pié d'une tour sont ycy deux homes, l'ung aiant le visaige enflé et l'autre une gibesiere, qui minent au pié d'une tour et hotent la pierre quarree accouplant deux murs, qui signifie paix, pour faire cheoir l'edifice. (Déclar. Hyst. S., a.1449, 158).

Rem. Syntagme supra absent de FEW II-2, s.v. quadratus et FEW VIII, s.v. petra.

C. -

MATH.

1.

Nombre carré. "Nombre qui est le produit d'un nombre par lui-même" : Sy come quant on dit que .ij. foiz .ij. sont .iiij., quatre donc qui ainsy s'enssuient de .ij. foiz .ij. est un nombre quarrés et est le premier des autres, et .ij. est sa racine. (...) Et ainsy peut on dire de tous les autres nombres qui viennent ainsy et descendent de la multiplicacion d'un nombre en ly mesmez ; et sont ainsy ces nombres tous appellés quarrés (EVR. CONTY, Eschez amour. mor. G.-T.R., c.1400, 608-609).

2.

Figure carrée. "Quadrilatère dont les quatre angles sont droits" : ...ilz [les nombres carrés] representent aussi come figure quarree, et pour ce aussi qu'ilz servent a mesurer les superfices des figures quarrés tres proprement, car quant on multiplie une coste par l'autre, quelconque nombre soit a la coste bailliés, on scet precisement la quantité et la grandeur de toute la figure, quant a sa superfice (EVR. CONTY, Eschez amour. mor. G.-T.R., c.1400, 609).