C.N.R.S.
 
Dictionnaire du Moyen Français (1330-1500)

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     DIEU     
FEW III deus
DIEU, subst. masc.
[T-L : dieu ; AND : deu1 ; DÉCT : dieu]

A. -

[Dieu, dans les relig. monothéistes]

 

1.

[Dieu omniscient]

 

-

Prov. [Indique que Dieu sait reconnaître le bon fond, les bonnes intentions de qqn] Dieu sait qui bon pelerin est : ...n'y avoit ne roy ne duc qui n'en prist chescun couverte ymagination sur son compaignon et par quoy chescun se douloit et doutoit, dont Dieu scet toutevoiez qui bon pelerin estoit et net en sa cause, car a luy sont cogneues les consciences et les humains secretz. (CHASTELL., Chron. IV, D., c.1461-1472, 90).

 

2.

[L'homme devant Dieu]

 

a)

Le peuple de Dieu. V. peuple

 

b)

Aller à Dieu. "Mourir" : Cestuy Blanc donques allé ja a Dieu (CHASTELL., Chron. IV, D., c.1461-1472, 83).

 

c)

[Dans des moments partic. de dévotion]

 

-

Lever Dieu. "Élever l'hostie et le calice au moment de la Consécration" : ...lorsqu'on levoit Dieu et que les aultres l'aouroient devotement a genoux, ly [un ambassadeur d'Orient de la religion musulmane] n'en fit semblant et se tenoit ou assiz a terre sur ung tapis ou coucié des bras sur ung banquet (CHASTELL., Chron. IV, D., c.1461-1472, 287).

 

-

Rendre (les) graces à Dieu. V. grace

 

3.

[Par affaiblissement, dans des tournures d'humilité, d'exhortation, d'invocation]

 

a)

[Pour indiquer le fond réel, secret de la pensée de qqn] Entre Dieu et soi : Mes, entre Dieu et moy, ce fut a son tord et en estoit l'oppinion mal fondee (CHASTELL., Chron. IV, D., c.1461-1472, 261).

 

b)

Au plaisir de Dieu. V. plaisir

 

c)

[Pour repousser qqc. qui est condamnable, pour souhaiter que qqc. n'arrive pas] Ne plaise à Dieu que : ...ne plaise a Dieu que mondit seigneur le duc voulsist nourrir debat entre le pere et le filz (CHASTELL., Chron. IV, D., c.1461-1472, 50).

 

d)

Tenter Dieu. "Demander à Dieu des preuves de sa puissance" (Éd.) ; "se lancer dans des affaires périlleuses, surhumaines comme si on comptait sur l'aide de Dieu" : ...droit cy ont ouvré labeur et vertu de corps, diligence et aguet d'engin, force d'omme et proesse de cuer avecques sens, lesquelles toutes choses ensemble gisans en humain exploit, sans tempter Dieu, ont donné a ce roy victoire sans miracle, mes par nature. (CHASTELL., Chron. IV, D., c.1461-1472, 317).

B. -

[Un dieu/les dieux dans les relig. polythéistes] Jurer ses bons dieux que/jurer par ses bons dieux que. V. jurer
 

Chastellain Martine Moulin

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