Dictionnaire du Moyen Français (1330-1500)

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     AMORTIR     
FEW XXIV *admortire
AMORTIR, verbe
[T-L : amortir ; GD : amortir ; AND : amortir ; FEW XXIV, 173b, 174a : *admortire ; TLF II, 813a : amortir]

Empl. trans.

A. -

DR. FÉOD. "Éteindre les droits et obligations attachés à un bien en permettant qu'il devienne propriété de gens de mainmorte, en échange d'un dédommagement ou à titre gracieux" : ...Bons de Singny, chevalier, jadiz fondast en son vivant, en l'église Saincte Croiz de Loudun une chapellenie, la quelle il doa de cent soulz de annuel et perpetuel rente, la quelle n'est encores amortie (Doc. Poitou G., t.1, 1330, 369). ...se aucun vent aucune chose à gens de religion ou à gens qui ne puissent acquerir sanz admortir, se le seigneur dessoubz qui la chose est assise y met la main pour celle cause et le souverain y assiet sa main par dessus icelle, elle se doit lever (Cout. bourg. glosé P.M., c.1380-1400, 131).

 

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Amortir qqc. à qqn : Lesquelles cinquante livres de rente ou terre nous avons amortiez et amortissons ausdiz religieux de noz et de noz successeurs. (Trés. Reth. S.L., t.2, 1347, 85). Des femme, hoirs et executeurs du testament de feu maistre Regnault Goubaut, jadiz conseillier et maistre des comptes de mondit seigneur, par la main de maistre Jehan Bonnost, l'un desdiz executeurs, la somme de sept vins dix livres tournois, pour l'admortissement de trente livres tournois de rente que mondit seigneur lui a admorties pour la fondacion et dotacion d'une chappelle en l'eglise de Saint Estienne de Dijon (Comptes Etat bourg. M.F., t.2, 1418, 80).

 

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Amortir de qqn. "Racheter les droits de mainmorte au suzerain" : ...l'eglise ne puet tenir aucune chose, soit de fief ou de franc lieu, plus hault d'un an, sanz amortir de cellui à qui l'amortissement en appartient ou doit appartenir (Cout. bourg. glosé P.M., c.1380-1400, 96).

 

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[Des gens de mainmorte] Estre amorti. "Être bénéficiaire d'un amortissement" : Si disoient les dis relligieus, pour avoir leur conclusion, qu'il estoient noblement fondé amorti soux le Roy en se sauve et especial garde et personnes en qui de droit commun manoit justice et seignourie, avoient pluiseurs villes esquelles et es terroirs d'icellez il avoient toute juridiction haulte, moienne et basse, exepté trois cas, rat, murdre et arsin appartenans à Madame d'Artois et le souveraineté au Roy no sire (Hist. dr. munic. E., t.1, 1374, 387).

B. -

CONSTR. "Faire l'amortissement d'une construction" : Despense pour recouvrir d'escaille et later ce qui estoit à faire ou pignon dessus l'osteau nuef et ou faulx toit qui ont été dressés pour faire les alours des massons pour amortir la vis et le pilier des deux pignons de costé l'ostiau nuef A Simon Grivel, espicier, pour IIIIXXIII l. de plonc en table, pour plomber la voye autour de l'amortissement de la viz et du pilier dessus le dit ostiau (Doc. cathédr. Troyes A., 1409-1410, 239).
 

Chartes et Coutumes Edmonde Papin


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