Dictionnaire du Moyen Français (1330-1500)

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     CONNAISSANCE     
FEW II-1 cognoscere
CONNOISSANCE, subst. fém.
[T-L : conoissance ; GD : conoissance ; GDC : connoissance ; AND : conoissance ; DÉCT : conoissance ; FEW II-1, 845, 847b : cognoscere ; TLF V, 1344a : connaissance]

A. -

"Fait d'être informé, de savoir qqc."

 

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Venir à la connoissance de qqn. "Lui être connu par une voie quelconque" : Lesquelles choses venues à la congnoissance de frère Jehan Soulaz, religieux, et de plusieurs varlez de ladicte abbaie (Ch. VI, D., t.2, 1388, 14). Il est venu à nostre congnoissance, que (...) vous avez fait aucunes aliances avec aucuns de nostre sang (Ch. VI, D., t.1, 1412, 352).

B. -

DR. "Droit d'instruire et de juger certaines affaires" : ...il est tenus à remettre ledite prinse en le main de le justice commune dou Chaisne, se le prinse est faite pour cas ou pour cause de quoy li cognissance puisse et doive appartenir à ladite justice commune dou Chaisne. (Trés. Reth. S.L., t.2, 1331, 13). ...plusieurs de noz autres justiciers et officiers se sont efforciez d'atraire a eulx la congnoissance desdites eaues par plusieurs voyes et en plusieurs manieres (Trés. Reth. L., t.4, 1341, 201). ...les contredisans, opposanz, rebelles et injuriateurs adjourner en nostre Parlement à Paris, ou par devant noz bailliz ou noz autres juges competens, à qui la cognoissance en devra appartenir, pour aler avant sur les diz debaz (Doc. Poitou G., t.5, 1377, 26). ...quant aucuns debteurs sont obligiéz soubz ledit seel envers aucuns leurs creanciers, le chancellier de nostre dit oncle, auquel la juridicion, execucion ou congnoissance appartient de tous les contractz et obligacions faiz soubz ledit seel, faire et parfaire sur les diz obligiéz les execucions des sommes des deniers et autres choses deues soubz ledit seel (Cout. bourg. glosé P.M., c.1380-1400, 141). ...les lectres pactentes dessus incorporées faisant mencion de la congnoissance et discucion des opposicions et adjudicacions de décretz des maisons et héritages (Aff. Jacques Coeur M., 1453-1457, 290). ...police, cognoissance, justice, judicature et seigneurie de l'eschevinaige de notre dite ville d'Arras (Hist. dr. munic. E., t.1, 1477, 448).

 

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Avoir la connoissance de. "Avoir le droit d'instruire et de juger une affaire" : ...et se par le temps avenir, il avenoit cas touchant haute justice en la dite lande, le premier occupant de chascune des dites parties et qui premier prendroit le forfaiteur, toutes fois que li cas avendroit, auroit la cognoissance du dit forfait et delit, sentence et execution de celui fait qu'il l'ocuperoit, et par samblable maniere de la moienne justice (Doc. Poitou G., t.3, 1353, 125). Des contens faiz en la ville de Beaune, le maire et les eschevins doivent avoir la congnoissance et de ceulx de la ville et dehors. (Cout. bourg. glosé P.M., c.1380-1400, 31). Le duc de Bourgoingne doit avoir la court et la congnoissance de toutes les choses où il doit avoir droit ; c'est à entendre que, se discension, est de fief ou d'arriere fief, nait entre parties, la congnoissance en appartient au prince et non à autre. La cause si est : car il est sires d'aleux, de fiefs et d'arriere fiefs ; et ceulx qui tiennent en fief ou es refiefs ne sont que seigneurs utiles. (Cout. bourg. glosé P.M., c.1380-1400, 198). ...vous, ledit mayeur, ou autres noz officiers, vous efforciez, d'avoir la congnoissance et amendes de tous cas d'exces et de delis qui ne sont pas criminelz (Trés. Reth. S.L., t.2, 1393, 383).

 

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Tenir cour et connoissance de qqn. "Établir une enquête sur qqn et le juger" : ...nienmoins, vous leur avez enterdit et deffendu que du dit Jaquemart ne tignent court ne cognoissance, disant que à vous appartient (Hist. dr. munic. E., t.2, 1368, 34).

 

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Mettre en connoissance de cause. "Mettre une affaire entre les mains d'un juge" : Car de mectre en congnoissance de cause par devant juge hors du royaulme se l'agait sur le chemin publique et prinse faiz es mectes de vostre royaulme, assavoir entre les villaiges de Beaumez, Caignicourt, Metz en Cousture et Queant, qui et les villaiges voisins sont notoirement de la conté d'Artois et prevosté de Peronne, contribuans à vos tailles que l'on dit l'ayde ordinaire et composition d'Artois, et de personnes, lesquelles soubz vostre trés noble grace doivent estre reputez non seulement ambassadeurs de moy et de mondict pays de Flandres, mais de vous, mon trés redoubté seigneur, n'eult esté et ne seroit garder vostre honneur, vostre droit ne le myen. (Lettres Ch. VIII, P., Pièces justif., t.1, 1483, 371).
 

Chartes et Coutumes Edmonde Papin


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