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Dictionnaire du Moyen Français (1330-1500)
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B. - | [Le bien est une chose abstr.] : ...aucunes fois il [Dieu] se monstre courroucie a toy, maintenant il te donne consolacion, après affin que tu nen abuses il te laisse cheoir en affliction, et puis affin que tu ne desesperes il reuient a toy et te donne reconfort. ([CIB., p.1451, 189]). |
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Empl. trans. Accoler qqn. "Jeter les bras autour du cou de qqn pour l'embrasser" : ...ie ne suis pas digne estre appele ton filz ne de porter en moy ton ymage. Et lors nostre pere doulz et begnin nous accolera et baisera par sa grace et reformera cest ymage, et puis nous introduira en sa maison et nous fera le grant conuis sur la table de sa bonte. ([CIB., p.1451, 205]). |
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- | Accourir à faire qqc. "Venir en courant pour faire qqc." : ...la nourrisse auecques le petit enfant : maintenant luy rit, maintenant luy monstre la verge, maintenant luy promet aucune chose, maintenant le menasse, maintenant le maine, maintenant le tient par la main et laprent a aler et le soustient, et maintenant le laisse tout par soy, et sil aduient quil chee, elle acourt a le releuer. ([CIB., p.1451, 189]). |
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A. - | Empl. pronom. Soi accoutumer à + inf. "S'habituer à" + inf. : ...tu dois excerciter a vertu acquerir par frequentacion et excercite de bonnes operacions, comme tu te acoustumeras a bien faire en delaissant toutes tes mauuaises inclinacions. ([CIB., p.1451, 187]). |
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. | [D'une pers.] : Exemple en particulier celuy qui est ia acoustume de faire oeuures vertueuses comme viure humblement, viure actrempement et chastement ([CIB., p.1451, 179]). |
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- | Acquérir vertu. "Devenir vertueux" : ...tu dois excerciter a vertu acquerir par frequentacion et excercite de bonnes operacions ([CIB., p.1451, 187]). |
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- | Acquérir science. "Devenir intelligent, instruit" : ...par doctrine ouye en predicacion ou aultre maniere de instruction par la quelle lecon ou doctrine ton entendement acquiert science et appercoit qui est a faire et qui est à laisser. ([CIB., p.1451, 177]). Il fut natif de Samus, comme dit Justin et, pour acquerir science, ala en divers lieux, comme par toute Egipte, en Babillone, puis retourna en Crethe, puis en Lacedemone, pour sçaver de astrologie et des loix de Moïse et de Ligurgue. ([SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 45 v°]). |
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"Appropriation, convenance" : Considere quant au corps la matiere, la forme, la multitude des menbres et la connexion, lordre et adaptacion diceux, comment ilz seruent naturellement lung a lautre et secourent lung lautre ([CIB., p.1451, 185]). |
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- | Adresser les pieds (de qqn) en qqc. "Guider les pas (de qqn) vers qqc." : Sine me nichil potestis facere. Sans moy vous ne pouez quelque chose faire, demande par oroison que la grace de dieu qui ta preuenu en illuminacion de ton intelligence en te donnant congnoissance de ce qui est a faire vueille en ensuiuant adrecer tes piez tes affections in viam pacis, en la voie de paix et de justice et tellement que ce qui est en ta voulente par propos de bien faire tu le puisses mener a effect de bonne operacion. ([CIB., p.1451, 178]). |
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1. | [Le suj. est le plus souvent un mot tel que chose ou un terme abstr.] Estre advenir. "Devoir se réaliser" : En ce ciel dymaginacion se font les reuelacions qui sont nommees visions ymaginaires lesquelles ont et auoient les prophettes anciens quant soubz figures et semblances de choses materielles il leur estoit reuele ce qui estoit auenir ([CIB., p.1451, 214]). |
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2. | Estre advenir quelque part. "Devoir se réaliser quelque part" : La vie des iustes en ce monde est excercitee en cinq choses par les quelles ainsy que par degrez elle est subleuee a la perfection qui est aduenir en la vie mortelle. ([CIB., p.1451, 176]). |
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3. | Estre advenir à qqn. "Devoir arriver à qqn" : Et aucune fois en dormant, aucune fois en veillant comme nous lisons de ysaye ieremie ezechiel daniel et autres prophettes qui par vision de choses materielles en leur ymaginacion auoient congnoissance ou de la destruction de la cite de iherusalem ou de la reedificacion du temple, ou autres choses qui estoient aduenir au peuple de israel. ([CIB., p.1451, 214]). |
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A. - | Il advient que + ind./subj. "Il arrive que" : Je parle de nous, mondains, qui ne scavons que c'est fors d'amour mondaine, de quoy advient que nous jugons les autres amoureux de Dieu estre folz amoureux. Veons le en saint Pol qui estoit batus, huez et de crachié en mil manieres par les mondains comme ung fol ([GERS., P. Paul, a.1394, 515]). ...la matière Estant pesant plus que légière, En forme de pouldre ou de cendre, Lesqueles certes au descendre Se meslent et font mixtion Au bas air en sa région, De quoy lui affiert et avient Qu'il nous soit disconvénient, En quel forme print sa naissance La dicte faulse pestillence ([LA HAYE, P. peste, 1426, 27]). Et ainsi il aduient que combien que nous aions voulente de monter souuent iusques au souuerain eschelon de ceste eschielle, cest a contemplacion, nous est force et necessite que nous descendons. ([CIB., p.1451, 179]). |
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II. - | Empl. pronom. "Devenir plus faible, plus léger" : ...la flambe de lamour quelle [la personne contemplative] a des choses diuines la fait liquefier et fondre (...) comme la cire deuant le feu (...) et est comme toute resolue et satenuit et se affoiblit et se lieue en hault comme une fumee tant quelle est rendue defaillant en esperit. ([CIB., p.1451, 191]). |
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A. - | [Gén. au plur. avec un adj. poss.] "Les actes (des hommes vus dans leur totalité et sous l'angle du jugement de Dieu)" : Car le Ciel est, fut et sera, Quoyque chascun y pensera, Après Dieu, la cause seconde Des naturelz effectz du Monde, Nommié des faiz ou affaires Des hommes qui sont voluntaires, Desquelz faiz trouverez aprèz Un pou touchié par moz exprèz ([LA HAYE, P. peste, 1426, 29]). Combien qu'aucuns par fol cuidance Veulent dampner ceste sentence, Qui mettent leur estude et soign à plus sentir qu'il n'est besoign, Et dient que tous noz affaires Si sont par force nécessaires Pour la prescience divine, Laquelle ainsi les détermine, Maiz n'est pas ainsi, sauf leur grâce. ([LA HAYE, P. peste, 1426, 69]). ...tu te leueras en pensee a mediter les benefices de dieu en toy, les bons desirs, les bons mouuemens, les secres conseilz quil te donne en tes affaires quant tu es en doubte et tu as recours a luy ([CIB., p.1451, 187]). |
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C. - | "Faculté d'aimer de l'âme humaine (avec l'entendement, l'affection est une des étapes vers la contemplation de Dieu)" : Car puis que la saincte Ame, qui va a Dieu, aura mis ung de ses piez, le pié de l'entendement, en la voye de Dieu en creant qu'il est comme raison enluminée de vraye foy crestienne lui a tesmoingnié, tout bon et tout amoureux et tout desirable (...), lors elle avance l'autre pié de affection par devocion amoureuse, et passe tout (...) car amour ne doubte riens, jusques a tant que elle [se] joingne a Dieu... [L. Mourin, éd. p. 141 définit : "Acte de tendre vers quelque chose, de la désirer, d'y aspirer, sans que cet acte soit nécessairement accompagné d'une disposition du sentiment"] ([GERS., Trin., 1402, 171]). Quant lame deuoste se sera excercitee a mediter les creatures et choses diuines elle en ara ycy double fruict. Lentendement sera illumine par congnoissance et laffection sera enflambee de amour et de leesse espirituelle. ([CIB., p.1451, 180]). |
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A. - | RELIG. "Épreuve douloureuse, humiliation envoyée par Dieu" : Les diuines comminacions sont diuisees en trois, car dieu menace les pecheurs de paines et afflictions temporelles, de obduracion de pensee qui est quant dieu laisse la creature vser de son sens reprouue ; il menace aussi de dampnacion pardurable. ([CIB., p.1451, 188]). ...maintenant il te donne consolacion, après affin que tu nen abuses il te laisse cheoir en affliction et puis affin que tu ne desesperes il reuient a toy et te donne reconfort. ([CIB., p.1451, 189]). |
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A. - | RELIG. "Épreuve douloureuse, humiliation envoyée par Dieu" : Les diuines comminacions sont diuisees en trois, car dieu menace les pecheurs de paines et afflictions temporelles, de obduracion de pensee qui est quant dieu laisse la creature vser de son sens reprouue ; il menace aussi de dampnacion pardurable. ([CIB., p.1451, 188]). ...maintenant il te donne consolacion, après affin que tu nen abuses il te laisse cheoir en affliction et puis affin que tu ne desesperes il reuient a toy et te donne reconfort. ([CIB., p.1451, 189]). |
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B. - | [Le compl. désigne l'âme] "Accabler, alourdir, rendre plus pesant (impliquant ici un mouvement vers le bas, vers les préoccupations terrestres p. oppos. aux choses spirituelles)" : Mais [l'âme] n'en puet pas demourer longuement en ceste presente vie pour la corrupcion du corps qui aggreve et appesantit l'ame qu'elle ne puet penser a ce que elle ayme, mais se descent a penser les choses terriennes ([Déclar. Hyst. S., a.1449, 174]). Or ie te pry considere se tu ne te dois pas humilier en ceste vraie congnoissance de toy quant tu vois clerement ton ame chargee de pechiez, aggrauee de la pesanteur de ce corps mortel, intriquee et enlassee de cures et sollicitudes terriennes ([CIB., p.1451, 198]). Et pour tant ilz doiuent eulx soustenir et ne se doiuent pas laisser cheoir ne aggrauer iusques aulx condicions de la terre qui sont froideur et secheur. Et se tu me demandes par quoy ilz se tendront en hault et ne cherront point en ceste tristesse melancolieuse, ie tay respondu deuant que ce sera par leesse spirituelle par laquelle ilz se soustendront. ([CIB., p.1451, 219]). |
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B. - | [Le compl. désigne l'âme] "Accabler, alourdir, rendre plus pesant (impliquant ici un mouvement vers le bas, vers les préoccupations terrestres p. oppos. aux choses spirituelles)" : Mais [l'âme] n'en puet pas demourer longuement en ceste presente vie pour la corrupcion du corps qui aggreve et appesantit l'ame qu'elle ne puet penser a ce que elle ayme, mais se descent a penser les choses terriennes ([Déclar. Hyst. S., a.1449, 174]). Or ie te pry considere se tu ne te dois pas humilier en ceste vraie congnoissance de toy quant tu vois clerement ton ame chargee de pechiez, aggrauee de la pesanteur de ce corps mortel, intriquee et enlassee de cures et sollicitudes terriennes ([CIB., p.1451, 198]). Et pour tant ilz doiuent eulx soustenir et ne se doiuent pas laisser cheoir ne aggrauer iusques aulx condicions de la terre qui sont froideur et secheur. Et se tu me demandes par quoy ilz se tendront en hault et ne cherront point en ceste tristesse melancolieuse, ie tay respondu deuant que ce sera par leesse spirituelle par laquelle ilz se soustendront. ([CIB., p.1451, 219]). |
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A. - | "Soutien moral ou secours matériel (que l'on apporte à qqn)" : Soies certain que se tu as monte ce pas de oroison que dieu te donnera sa grace et son aide, et ainsi ne reste si non que tu te donnes a operacion cest que tu par effect viues bien et faisant et mectant a effect ce que tu as apris par lecon ([CIB., p.1451, 178]). Gilles de Loyas, de Millan, predist à l'empereur Federiq la destrucion de Millan, qui fut l'an mil CLXII. Cestui vint à Paris et fut compaignon de Morise [de Sully], evesques de Paris, par lequel fut fondée l'eglise Nostre Dame de Paris en l'isle, environ trois ans après que ledit Millan fut destruit, moïennant l'aide du peuple. ([SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 115 v°]). |
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1. | [Des facultés mentales] "Fin, subtil, pénétrant, vif" : ...plus y perseuere [la contemplation] de tant est plus capable de plusieurs choses, et si est plus acu et plus subtil a penetrer plus auant a la chose contemplee. ([CIB., p.1451, 182]). |
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"Facilement" : Dilatacion de pensee est quant lentendement se extent et se espant en plusieurs choses mediter lesquelles on peult assez aisiement congnoistre comment, mais que on applique son engin et entendement. ([CIB., p.1451, 185]). ...predist la famine merveilleuse qui fut en son temps, au moien de laquelle predicion tous les marchans voyagerent à dilligence et par mer et par terre et firent si grandes provisions, que le païs supporta plus aisement l'infortune et sterillité de la terre. ([SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 37 r°]). |
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- | [De l'esprit ; avec valeur fréquentative] Aller et venir. "Divaguer" : Cogitacion est vague et incertaine et va et vient sans quelque fin ou determinacion, meditacion se efforce a determiner son entendement ([CIB., p.1451, 181]). |
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B. - | [En empl. inchoatif] "S'enflammer, prendre" : En meditacion y a labour et fruict et ce sauoit dauid qui disoit (...) en ma meditacion le feu se alume, cest charite qui se embrase par saincte meditacion. ([CIB., p.1451, 181]). |
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II. - | Adj. Qqc. est ami de qqc. "Qqc. est semblable à qqc., qqc. est de la même nature qu'une autre chose" : Le sanguin quant il est pur et net a bon sens subtil et chault mouuement pour les operacions corporelles et a lentendement bon et bien arreste, et si est le sang plus amy de vie naturelle..., car la vie se tient et est conseruee en chaleur et en moiteur. ([CIB., p.1451, 218]). |
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- | THÉOL. [Du Christ en tant que nourriture spirituelle dans le vocab. mystique] "Doux" : ...ainsi que disoit le psalmiste : Gustate et videte quia suauis est dominus. Goustez et congnoissez que nostre seigneur est souef et amiable. Et par ce tu vois ce que iay dit par auant que contemplacion treuue ce que oroison demande. ([CIB., p.1451, 179]). |
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1. | "Aimable" : Le sanguin de sa complexion est simple, ioyeux modere, doulx et amiable et liberal, et si est chault et moite, de corps bien dispose, bien couloure, et est la meilleur complexion car le sang est humeur conuenable a nature, et pour tant les philosophes dient que le sang est le siege de lame. ([CIB., p.1451, 218]). |
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1. | "Qui a vécu dans des temps fort éloignés" : En tous temps les docteurs instruis en la saincte Escripture ont auctorité de l'exposer, et declairer les veritez qui d'elle s'ensuyvent, et comme avoyent les docteurs anciens. Et se tu dis que ilz n'ont pas telle saincteté, je respon que cecy n'empesche point que ilz n'ayent telle auctorité, comme les prelas nouveaulz ont pareille auctorité aux anciens sur le peuple gouverner, jassoit ce que ilz n'ayent pas telle sainteté. ([GERS., Concept., 1401, 421]). Ilz arguent par grant fallace, Car divine provision Ne fait pas spoliation De la contingence ou franchise Qu'elle aroit en noz choses mise. Item les Sages anciens, Paiens et Juifz et Crestiens, Qui loiz et règles à délivre Establirent lors pour bien vivre, Rémunérèrent vertueux Et punirent les vicieux ([LA HAYE, P. peste, 1426, 70]). En ce ciel dymaginacion se font les reuelacions qui sont nommees visions ymaginaires lesquelles ont et auoient les prophettes anciens quant soubz figures et semblances de choses materielles il leur estoit reuele ce qui estoit auenir. ([CIB., p.1451, 214]). Jergis, le pur astrologien, fut en ce temps moult apprecié à Romme, pour l'experience de sa science. Cestui composa divers traictiez moult utilles sur toutes les parties de astrologie ; à cause de quoy il est allegué de tous astrologiens anciens et nouveaulx. ([SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 66 r°]). |
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B. - | "Saisir une chose abstraite par l'esprit, comprendre, se rendre compte" : ...car cuer doloreux sent bien et apparcoit que se il est yci batus par penitence, il eschevra la mort d'enfer ([GERS., Déf., 1400, 243]). Sy est certain que je ne puis riens congnoistre sans congnoistre nostre Dieu, au moins comme en umbraige, combien que je ne apparcoive mie tousjours ceste congnoissance ([GERS., Trin., 1402, 159]). Certes celuy est fait pire qui recoit, et est tousjours apresté de demander et recevoir. L'exemple est de ces chiens happelopins qui tousjours happent et tousjours beent. Et j'ay entendu, sire, que vous l'apparcevez bien et vous en complaingnez et blasmez vos gens des finances ausquelz vous vous attendez. ([GERS., Noël, p.1404, 311]). Des dangiers et des maladies, Lesquelz en diverses parties Aviennent pour la grant nuisance De mauvaiz air et pestillence, Il est tout vray, et le confesse Le translateur comme la Messe ; Car maintes foiz il a léu Et par effect appercéu Que pluseurs maulx, à dire voir, Aviennent bien de mauvaiz air Et de sa force vicieuse ([LA HAYE, P. peste, 1426, 159]). Et affin que tu puisses mieulx entendre tu dois sauoir que le premier pas ou degre cestassauoir lecon ou doctrine donne intelligence, soit par lecon leue ou liure ou par doctrine ouye en predicacion ou aultre maniere de instruction par la quelle lecon ou doctrine ton entendement acquiert science et appercoit qui est a faire et qui est à laisser. ([CIB., p.1451, 177]). |
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B. - | "Rendre plus petit" : Cest voirement grant semblance que ta voulente a auecques leternite de dieu car ta voulente ou franc arbitre est incorruptible et immortelle et iamais ne fauldra, et pour quelconque misere ne peult estre destruit ne appetisse car lame est immortelle et incorruptible... mais aussi tu peulx veoir en ton franc arbitre moult expresse semblance et imitacion de la diuine maieste ([CIB., p.1451, 223]). |
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A. - | RELIG. [Événement réservé à un nombre restreint de pers.] "Manifestation d'un être surnaturel, vision" : Et pluseurs ont veu visions des ames dampnees, qui ne s'en sont pas amendez. Et telle convoitise de desirer telles apparicions est curieuse, et descent de petite foy. Ainsy se ung dampné yssoit d'enfer, par aventure que tu diroyes que aussy bien en pourroyes tu yssir, quant tu y seroyes, et ne t'en chauroit. ([GERS., Déf., 1400, 242]). ...nous lisons de ysaye (...) et autres prophettes qui par vision de choses materielles en leur ymaginacion auoient congnoissance ou de la destruction de la cite de iherusalem ou de la reedificacion du temple, ou autres choses qui estoient aduenir au peuple de israel. Et dois sauoir que toutes visions ymaginaires comme sont apparicions qui se font en dormant en songes ou mesmes en veillant se font par le ministere des anges... ([CIB., p.1451, 214]). |
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- | Comme (il) appert + compl. circ. de lieu. "Comme il ressort manifestement (de)" : Maiz il [le ton] est partie et y est neccessaire, et aussy est le demi ton mesmes. Car autrement on ne pourroit proceder en chantant par art ne par mesure selon nostre maniere de chanter dyatonique, si comme il apparra cy aprés plus a plain. ([EVR. CONTY, Harm. sphères H.P.-H., c.1400, 49]). ...voire le sang pur et ou quel il ny a point de corrupcion, mais le sang corrompu est inductif de totale corrupcion par tout le corps, comme il appert es febricitans et en la maladie de lepre. ([CIB., p.1451, 218]). [Dieu] Puet aussi faire une chose non complie complete, et ce par appropriation et adjoustement. Item puet muer une chose complete en une aultre, comme il appert en la transformation du pain ens ou corps de Jhesu Crist. ([Somme abr., c.1477-1481, 160]). De Troye yssirent deux fils, c'est assavoir Illus et Ganimedes, et de ceulx qui partirent de Troye furent peuplées plusieurs regions, comme apperra au descours de ce livre et au derrier volume, car Troye fut fondée IIImIIcXLVIII ans du commancement du monde ([SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 16 r°]). "...Hec dixit, sicut sibi olim Balaam, astrologia non vera pronunciante, sed Domino, per adversarios ea que sunt veritatis, signifficante, ut omnem impiis excusacionem adimeret", ce qui advint, quelque garde que l'on lui peust fere, comme apert ou livre de Vincent l'Istorial. ([SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 90 r°]). |
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- | [En insistant sur le mérite] Qqc. appartient à qqn. "Qqc. est le propre de qqn" : Autres signes sont qui apartiennent aux haux contemplatifs, desquelz parlent saint Benard et maistre Richart de Saint Victor et autres, mais je les laisse. ([GERS., Pent., p.1389, 82]). Le quint degre qui est le souuerain contemplacion appartient aulx parfais. Les moyens degrez comme meditacion oroison et vertueuse operacion appartiennent aulx prouffitans, et de tant que on en monte plusieurs de tant plus on approche a perfection. ([CIB., p.1451, 177]). Le premier, croire Dieu estre, et le tiers, croire a Dieu et a ses paroles, apartient et est commun aux bons et aux mauvais, mais le second, croire en Dieu en le amant et tendant en lui par amour, apartient seulement aux bons. ([Somme abr., c.1477-1481, 100]). |
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- | RELIG. Estre appelé à. "Être prédestiné à" : Pense la magnificence de dieu en gloire a la quelle compagnie tu es appele. ([CIB., p.1451, 189]). |
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- | Au passif : Car en ce temps, sans nulle faille Mars, appellé Dieu de bataille, Tint longuement sa mansion, Dedens le signe du Lyon ([LA HAYE, P. peste, 1426, 28]). ...iay deturpe ton ymage, et tant que en moy est lay dissipe, et tant que ie ne suis pas digne estre appele ton filz ne de porter en moy ton ymage. ([CIB., p.1451, 205]). "Moy qui donne generation aux aultres, demourray je brehaigne sans generation ?" Le nom de Pere s'entent et prend en pluseurs manieres. Le premier, Dieu le Pere est apellé Pere, pour ce qu'il engendre par generation eternele. ([Somme abr., c.1477-1481, 107]). Nabusgodonozor fut en ce temps appellé Main forte, pour ce qu'il fut incité de Dieu pour abaisser l'orgueil des Juifz en Babillonie, dont il tenoit le resne. ([SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 44 r°]). |
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- | [Le compl. désigne une chose abstr.] : Et ceste concepcion se appelle verbe et est ce de quoy parle saint iehan : in principio erat verbum, le verbe diuin estoit au commencement de toutes choses, cest au pere qui par telle congnoissance communique ce qui est en son entendement et produit une mentale parolle ou concepcion du tout equale et semblable a soy ([CIB., p.1451, 202]). |
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B. - | "Attention soutenue" : Dilatacion de pensee est quant lentendement se extent et se espant en plusieurs choses mediter lesquelles on peult assez aisiement congnoistre comment, mais que on applique son engin et entendement. Et ceste applicacion par aguisement destude et de vehemente meditacion est contemplacion par ceste maniere, par dilatacion de pensee. ([CIB., p.1451, 185]). |
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B. - | [Le compl. second n'est pas exprimé] Appliquer (son esprit, ses pensées). "Concentrer" : Dilatacion de pensee est quant lentendement se extent et se espant en plusieurs choses mediter lesquelles on peult assez aisiement congnoistre comment, mais que on applique son engin et entendement. ([CIB., p.1451, 185]). |
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- | Puissance apprehensive : ...il y a trois puissances sensitiues apprehensiues cest a dire par lesquelles on congnoist les choses sensibles, et sont lymaginatiue qui est tout vng auecques la fantasie, la seconde puissance est la cogitatiue, qui est dicte es bestes estimatiue, la tierce est la memoire. ([CIB., p.1451, 212]). Des potences pour aprehender qui se dient aprehensives de l'ame sensible. ([Somme abr., c.1477-1481, 89]). |
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"Faculté de comprendre" : Le colerique communement et generalment est iracondeux cruel, sans doulceur, ingenieux et de legiere apprehension, agu, legier, instable, impetueux, de corps megre et sec, moult mengant, de couleur noir, et tenue de corpulence. ([CIB., p.1451, 219]). |
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B. - | Apprendre qqc. à qqn. "Communiquer un savoir à qqn" : Mais je cuide que on leur aprent plus de maulz que on ne pourroit croire. Qui le diroit, et quelz maulz, et qui les apprennent ? ([GERS., Concept., 1401, 429]). Le Saint Esperit l'envoyoit pour aprendre et enseignier plus parfaictement les secrez de la benoite Trinité en la Divinité a la sainte Ame ([GERS., Trin., 1402, 170]). On lit en vng liure dung docteur grec vng mot qui signifie autant a dire comme congnois toy mesmes. Il y ot vng saige romain qui aprist ce mot a vng papegault et le donna a lempereur, cestuy oyseau disoit souuent a limperateur : congnois toy mesmes. ([CIB., p.1451, 196]). ...le saint evesque Johannes Hyspalense le allegue souvant ou livre de ses Interrogacions, par especial en la septiesme maison, en laquelle il traicte du fait des guerres, des furs et choses absconses, et se treuve que les anges de Dieu lui aprinsent plusieurs secretz en ladicte science de astrologie. ([SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 12 v°]). |
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2. | "Être près d'atteindre (un idéal)" : Les moyens degrez comme meditacion oroison et vertueuse operacion appartiennent aulx prouffitans, et de tant que on en monte plusieurs de tant plus on approche a perfection. ([CIB., p.1451, 177]). |
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Libre arbitre/franc arbitre. "Pouvoir de choisir entre le bien et le mal" : Cest voirement grant semblance que ta voulente a auecques leternite de dieu car ta voulente ou franc arbitre est incorruptible et immortelle et iamais ne fauldra, et pour quelconque misere ne peult estre destruit ne appetisse car lame est immortelle et incorruptible... mais aussi tu peulx veoir en ton franc arbitre moult expresse semblance et imitacion de la diuine maieste ([CIB., p.1451, 223]). Mais prescience dit prealable congnoissance des mauvais sans causalité au regard de Dieu, mais est residente envers le franc vouloir, qui se dist libere arbitre. ([Somme abr., c.1477-1481, 168]). |
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"Avec ardeur, avec passion" : Et aussi ceulx qui trop ardanment et sans discrecion se mectent a trop longuement penser a quelque chose, ou par affection desordonne comme sont ceulx qui folement ayment ou charnellement, comme aucunesfois on voit quilz en deuiennent folz et sans raison ([CIB., p.1451, 213]). |
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C. - | Au fig. [D'une pers.] "Fervent, passionné" : ...et tant fut ce plus grant merveille digne de memoire, que luy [saint Pol], qui estoit tant ardant et fervent plus que feu enflammé de souffrir mort et passion pour l'amour de Jhesu Crist, se laissa conseiller et y obeir reveremment et humblement. ([GERS., P. Paul, a.1394, 500]). Telz coleriques doiuent fort et diligemment moderer la passion de ire... car ilz sont moult enclins et sont hastifz et ardans comme le feu du quel ilz ont les qualitez cestassauoir chault et sec. ([CIB., p.1451, 219]). David, roy et prophete en Jherusalem et tant ardant catholique, a bien monstré en ses euvres qu'il sçavoit de la science de astrologie ([SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 33 r°]). |
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B. - | Au fig. Ardeur de + subst./inf. "Désir violent de qqc." : Tu as beauté corporelle, mais saiches que trop plus belle, plaisante et desirable est celle de ton ame, a laquelle garder tu doys mettre toute ta cure, o ame devote, tellement que point tu ne soyes halee par l'ardeur de luxure, enflee par orgueil... ([GERS., Concept., 1401, 418]). Ainsy quant les filz d'Israel l'aourerent comme roy, et quant une fois par avant il sembla forcené, pour la grande ardeur qu'il avoit de garder l'onneur de Dieu, son pere, entre les juifs, ilz le blasmoyent ([GERS., Concept., 1401, 424]). Et après [meditacion ou contemplacion] il senflambe en ta voulente vng amour de dieu et te fais tant que tu peulx vng esperit auecques dieu par ardeur damour et de dilection. ([CIB., p.1451, 203]). |
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2. | [Dans le vocab. de la spiritualité] "Repos (de l'âme en contemplation)" : Et ainsi cest proprement contemplacion quant lame se delite et se arreste a veoir en admiracion ce quelle voit, et par ce elle differe de cogitacion la ou ny a point de plaisir ne darrest, et de meditacion la ou ny a pas si grant plaisir car il ny a pas si grant admiracion ([CIB., p.1451, 182]). |
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- | [Dans le vocab. de la spiritualité : de l'état de l'âme] "Contempler, s'absorber (dans l'admiration)" : Et ainsi cest proprement contemplacion quant lame se delite et se arreste a veoir en admiracion ce quelle voit, et par ce elle differe de cogitacion la ou ny a point de plaisir ne darrest, et de meditacion la ou ny a pas si grant plaisir car il ny a pas si grant admiracion ([CIB., p.1451, 182]). |
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- | Arroser qqn (ou son ame) (de qqc.). "Prodiguer qqc. à qqn" : Tiercement la pensee ou lame contemplatiue est leuee sur soy et alienee de soy mesmes par grandeur de iocundite et de exultacion desperit, et est quant lame arrousee et refectionnee de la consolacion et aussi comme enyuree de la suauite des choses diuines quelle gouste ou a gouste dedens soy par la grant leesse desperit elle se oublie du tout et ne luy souuient quelle est, ne quelle a este. ([CIB., p.1451, 191]). ...en ceste trinité il y a ung loyen, qui ne se puet bonnement dire ne exprimer, lequel pas n'est gendré, mais une souefveté et doulceur du Pere et du Filz respargissant et arrousant par tres grant largesse toutes creatures selon leur capacité et leur pouoir de le recepvoir. ([Somme abr., c.1477-1481, 115]). |
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RELIG. "Point de la croyance" : Il nest pas de puissance a entendement humain veoir ou entendre parfaictement ceste saincte et benoiste trinite tant que on est en ceste mortelle vie, car cest article ou articles de foy mais de loing et aussi comme en vne vmbre on en peult parler a la semblance deuant dicte ainsy que on congnoist la cause par leffect. ([CIB., p.1451, 201]). |
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B. - | Au fig. RELIG. [Vocab. de l'expérience mystique ; le compl. d'obj. désigne Dieu ou un bien spirituel] "Goûter avec plaisir" : ...il plaise a dieu nous regarder par illustracion de sa grâce par laquelle nous sommes alleuiez et soullegiez en contemplant sa grant bonte et la grant multitude de ses benefices et par ce nous assauourons et goutons par experience que dieu est souef et begnin ([CIB., p.1451, 179]). |
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Empl. trans. indir. Assourdre à qqc. "S'élever à (un degré supérieur dans l'échelle de la spiritualité)" : ...il se fault drecier et assourdre au tiers degre, cest oroison et demander laide et la grace de dieu sans le quel tu nas puissance de faire quelque bien ([CIB., p.1451, 178]). En ceste maniere par la congnoissance de toy tu monteras a la congnoissance de dieu et renoueras lymage de dieu en toy, tu assourdras a la congnoissance de dieu. ([CIB., p.1451, 199]). |
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Empl. trans. indir. Assourdre à qqc. "S'élever à (un degré supérieur dans l'échelle de la spiritualité)" : ...il se fault drecier et assourdre au tiers degre, cest oroison et demander laide et la grace de dieu sans le quel tu nas puissance de faire quelque bien ([CIB., p.1451, 178]). En ceste maniere par la congnoissance de toy tu monteras a la congnoissance de dieu et renoueras lymage de dieu en toy, tu assourdras a la congnoissance de dieu. ([CIB., p.1451, 199]). |
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Empl. trans. [D'un mal] Assubjecter qqn. "Soumettre qqn" : Et puis encore en quantes miseres nature humaine est trebuchee et asubiectee par le pechie originel. ([CIB., p.1451, 197]). |
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2. | Empl. trans. indir. [Le compl. désigne un savoir difficile ou inaccessible] Atteindre à qqc. "Parvenir, accéder à qqc." : Nous scavons que une chose de petite congnoissance ne puet attaindre a ce que puet congnoistre la vertus, qui est de plus haulte congnoissance, comme l'oyeil corporel ne pourroit veoir ce que congnoist l'imaginacion par dedans ([GERS., Trin., 1402, 158]). ...entre toutes les créatures la consideracion et congnoissance de toy mesmes est tresprofitable pour venir à la congnoissance tant des creatures incorporelles et spirituelles comme sont les anges que aussi pour actaindre a la congnoissance de dieu. ([CIB., p.1451, 195]). L'escripture sainte [...] l'explique et declaire, combien qu'il est inestimable [...] sans mesure, par laquelle puissance tant soit grande et vertueuse on ne puet attaindre a lui, car il est inaccessible par faulte de chemin. ([Somme abr., c.1477-1481, 149]). Fut celui qui deffendit l'usage du pavot, en tant que touche les maladies qui peust venir aux yeux et aux oreilles. Cestui experimenta moult de choses pour actaindre à la vertu des gommes, racynes et herbes et predist plusieurs choses dont il fut moult estimé. ([SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 74 r°]). |
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B. - | "Modestement, simplement" : ...viure humblement, viure actrempement et chastement ([CIB., p.1451, 179]). |
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- | Attendre qqc. "Aspirer à qqc." : ...par la quelle [matière de sainte méditation] la personne deuote et humble pourra passer iusques a la ioyeuse et delectable contemplacion de dieu et des choses diuines en actendant au cours de ceste vie mortelle par telles consolacions spirituelles la plaine et parfaicte vision et tresdelectable fruicion de dieu en gloire pardurable. ([CIB., p.1451, 192]). |
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Empl. pronom. "Diminuer" : ...la flambe de lamour quelle [la personne] a des choses diuines la fait liquefier et fondre et decourir hors de soy comme la cire deuant le feu et se transporte de son premier estat et est comme toute resolue et satenuit [l. s'atenuit] et se affoiblit et se lieue en hault comme une fumee tant quelle est rendue defaillant en esperit. ([CIB., p.1451, 191]). |
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I. - | Empl. trans. Attribuer qqc. (une qualité) à qqn. "Prêter à qqn une telle qualité" : Pourquoy on atribue au Saint Esperit clemence et bonté ? ([GERS., Pent., p.1389, 84]). Le premier represente la puissance diuine qui est actribuee au pere. Le second cestassauoir congnoissance represente la sapience diuine qui est actribuee au filz. Le tiers cestassauoir voulente represente la bonte diuine qui est actribuee au saint esperit. ([CIB., p.1451, 203]). Il est dont a tenir certainement que en Dieu proprement a parler, n'est ne longueur, ne layeur, ne haulteur, ne parfondeur, mais sont en Dieu ces quantités a parler par maniere de methafore, c'est a dire en attribuant a Dieu par transport des mots ce que proprement apartient aux creatures et choses corporeles et temporeles. ([Somme abr., c.1477-1481, 131]). |
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Au fig. "Degré de gloire qui distingue les saints martyrs dans la hiérarchie céleste" : Pense apres la gloire des corps quilz aront apres la resurrection, pense les douaires du corps et de lame, pense apres lestat glorieux et les aureoles des sains martirs, des sains docteurs et des saintes vierges, comment ilz aront speciale ioye que les autres sains naront pas. ([CIB., p.1451, 189]). |
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B. - | [Acquise] : ...qui a commencement il a grant aduentaige de paruenir plus oultre car en toutes choses on seult trouuer grans difficultez au commencement. ([CIB., p.1451, 178]). |
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I. - | Adj. "Avide, cupide" : Mais selon la verité ce estoit avaricieuse rapacité qui ne espargnoit homme, ne femme, ne petis enfans, que tout ne fust ravis, rifflé, maintenant par fraude renardique, maintenant par violence loupine, maintenant par occision leonine. ([GERS., Noël, p.1404, 309]). Le melancolique a les condicions et qualitez de la terre qui sont froideur et secheur. Et est auaricieux et conuoiteux, triste, morne et sommilleux. ([CIB., p.1451, 219]). |
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. | "Peut-être" : Ainsy se ung dampné yssoit d'enfer, par aventure que tu diroyes que aussy bien en pourroyes tu yssir, quant tu y seroyes, et ne t'en chauroit. ([GERS., Déf., 1400, 242]). Et se nous nous rendons dignes de lamour de nostreseigneur en si grant degre, il nous enlumineroit par auenture nos intelligences de si grant clarte et enyureroit et embraseroit le désir de nos cueurs sur nous de la suauite et grant doulceur de sa bonte ([CIB., p.1451, 191]). ...vous ne puissiez plus estre adverty des faulses et perverses entreprinses, qui contre vous ou vostre royaume se pourroient bien faire ou machiner, à quoy par advanture il [le détracteur de l'astrologie] se sent incliné et ses fauteurs, car par le moïen de ceste science de astrologie et principallement en ses dictes parties, plusieurs choses secrectes sont souvent descouvertes et precongneues ([SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 5 r°]). |
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B. - | Au fig. RELIG. [D'une passion] "Qui trouble le discernement, qui empêche de voir" : O tu, aveugle charnalité, se tu pouoyes ouvrir les yeulz de ta pensee, et regarder en la lumiere de vraye foy le bien, le louyer, le royaume et la gloire en laquelle sont entrés saint Pierre et saint Pol ([GERS., P. Paul, a.1394, 490]). Or ie te pry considere se tu ne te dois pas humilier en ceste vraie congnoissance de toy quant tu vois clerement ton ame chargee de pechiez, aggrauee de la pesanteur de ce corps mortel, intriquee et enlassee de cures et sollicitudes terriennes, infecte et corrompue de desirs charnelz, aueugle ? courue, enferme, impliquee en plusieurs erreurs, exposee a mille perilz, en dangier de las infinis ([CIB., p.1451, 198]). |
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C. - | Donner avis sur. "Conseiller sur" : La seconde cestassauoir meditacion donne aduis et conseil sur ce que on a apris par lecon, oroison demande, operacion quiert le louyer, et contemplacion le treuue. ([CIB., p.1451, 177]). |
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B. - | [Le compl. désigne un inanimé concr. ou abstr.] Aviser qqc. "Découvrir, distinguer, reconnaître qqc." : Reviens avec moy et me regarde moy, qui suis chose espirituelle et sans parties, se d'aventure tu en oïras aucunes nouvelles. Mon Ame, je l'ay desja ainsy fait. J'ay regardé et advisé du tout en tout quelle tu es, comme grande est ta memoire, clere ton intelligence, franche ta voulenté, ton essence immortelle, ta vie espirituelle ([GERS., Trin., 1402, 157]). Derrainement, le second point, Qui en la fin du Livre est joint, Enseignera les medicines Assez suffisantes et dignes, Selon que humain entendement Les peut aviser bonnement, A préserver et asseurer, Délivrer, guérir et curer, De la boce ou de pestillence ([LA HAYE, P. peste, 1426, 73]). ...cest que tu par effect viues bien et faisant et mectant a effect ce que tu as apris par lecon en la maniere que tu as aduise par saincte meditacion, auecques laide de dieu que tu as impetree par oroison ([CIB., p.1451, 178]). |
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a) | RELIG. [Le compl. désigne une récompense ou une punition] "Accorder qqc. ; infliger qqc." : Dy pourquoy Jhesu Crist ne baille plain pardon a tous, comme pape a sa creacion ? ([GERS., Annonc., a.1400, 230]). La Xe question : Se je fais me [l. ma] penitence qui me sera baillee en confession, en seray je quitte ? Response : Se elle est bien baillee et discretement, oy, et se elle est faicte en estat de grace ([GERS., Déf., 1400, 237]). Je demande a Justice, puisque elle veult les loys estre gardees, se nostre Dame sera point comprise en la generale loy et maudisson que bailla Dieu aux femmes pour le pechié de Eve, c'est que en tristesse enfenteront et en engoisses ? ([GERS., Concept., 1401, 402]). Pense quelle cure il [Dieu] a de toy, comme il te baille les remedes salutaires. ([CIB., p.1451, 188]). Le sacrement de foy qui est une fois baillié, n'est jamais perdu. ([Sacr. mar., c.1477-1481, 66]). |
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b) | [Le compl. désigne un savoir] "Enseigner, transmettre" : Pour tant disoit il [saint Paul] que il avoit esté comme la nourrice qui gouverne ses enfans en toute doulceur et humilité en baillant doctrine selon leur capacité. ([GERS., P. Paul, a.1394, 507]). Le premier enseignement est lequel bailla saint Louys, vostre predecesseur, a son ainsné filz : Monstrez vous tel que on vous ose dire verité, sans ce qu'il faille que on use de dissimulacion entour vous. ([GERS., Noël, p.1404, 310]). Ce néantmains lesdiz Seigneurs, Qui lors estoient des greigneurs, Nous baillèrent tele doctrine Qu'elle est assez certaine et digne Pour largement et bien cognoestre D'ont (sic) pestillences pevent naistre ([LA HAYE, P. peste, 1426, 19]). Ie pourraye dilater ceste matiere qui est moult plaisant a ceulx ou celles qui quierent les choses qui sont en hault (...) mais ce nest pas chose qui ne requist grant escripture, pour ce a present souffise auoir baillie la matiere de saincte meditacion sur soy mesmes ([CIB., p.1451, 192]). Il avoit mal estudiée la leçon que bailla Aristote à l'empereur Alexandre le Grant, son disciple, par laquelle il l'admonestoit de non riens faire, s'il lui estoit possible, sans le conseil de quelque homme expert en la science des estoilles ([SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 7 v°]). Cestui fut le premier qui, selon les loix des estoilles, congneut estre neccessaire mectre loy en terre entre les hommes, et pour ce fut il premier qui bailla loy aux Grecs. ([SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 19 v°]). Pithagoras, homme moult renomé en son temps, lequel sceut de geometrie, de arismetique et de astrologie à souffisance, et fut le premier qui bailla aux Grecz les mesures et poix. ([SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 43 r°]). |
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- | "En signe d'affection" : Lors Verite la royne, par le conseil de sa suer Sapience, print l'espee de la main [de] Bonne Adventure et la bailla en la main dextre du jeune Moyse, en lui baisant et donnant la collee, en la vertu de la forge de verite inflexible et de vraye justice [empl. du pron. prédicatif avec le part. prés.] ([MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.2, c.1386-1389, 465]). Si convient que quant on chasse hors justice, que paix avec s'en aille : paix ne pourroit demourer sans justice et sans la baisier et embrassier chastement ([GERS., Noël, p.1404, 302]). Et lors nostre pere doulz et begnin nous accolera et baisera par sa grace et reformera cest ymage, et puis nous introduira en sa maison et nous fera le grant conuis sur la table de sa bonte. ([CIB., p.1451, 205]). |
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- | Au fig. : ...contemplacion vole partout et va par dessus en considerant toutes les qualitez et condicions contemplees de la chose contemplee et va aucunes fois hault, aucunes fois bas selon ce que lesperit la conduit. ([CIB., p.1451, 181]). |
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2. | "En-dessous" : Lieue tes yeux et regarde du lieu ou tu es et espans ta veue et regarde a destre et a senestre, hault et bas, et tu verras que toute la terre (...) c'est a dire ton corps qui est de terre et tout ce qui est dedans, ie la tay donnee ([CIB., p.1451, 185]). |
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3. | Au fig. [Dans une hiérarchie de valeurs spirituelles] "Au niveau inférieur, terrestre (impliquant l'éloignement de Dieu)" : ...d'Alixandre qui cuida estre filz de Dieu ; de Nabugodonosor qui voult estre Dieu appellé ; de pluseurs femmes qui cuident estre belles, et on s'en moque ; de Lucifer qui pour ce trebucha de si hault en bas. ([GERS., Annonc., a.1400, 235]). Et puis a la fois elle [l'âme] est deiectee en bas sur soy et sur sa misere et de tant plus se congnoist de tant elle est reuerberee et renuoiee sur soy par plus vehemente admiracion et par plus grant ferueur et amour ou vehement desir des choses celestielles. ([CIB., p.1451, 191]). |
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- | (I)ci-bas. "(En ce) bas monde (p. oppos. à Dieu, au ciel, aux étoiles)" : Pour ce, donques, que la vertu dez corps celestes si euvre a la qualité et la mixtion dez conplexions, pour ce est il que, par consequant, elle euvre aucunement a la qualité dez meurs, mez ce n'est mie moult de pres, mez assez de loingz, car la vertu de la nature de cy de bas si fait trop plus a la qualité de la conplexion humaine que la vertu dez estelles. ([Songe verg. S., t.1, 1378, 378-379]). ...ce sont les choses qui font exceder lame et yssir hors de soy mesmes par feruent amour de dieu du quel on specule la grant excellence en bonte, en sapience et en puissance de faire choses tant magnifiques et tant glorieuses auecques creature humaine qui tant est ycy bas enferme. ([CIB., p.1451, 190]). ...et finablement, par longues experiences, congneut reallement les choses de cy bas estre totallement gouvernées par celles d'en hault ([SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 13 v°]). |
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b) | [D'une chose concr. ou abstr.] "Inférieur" : On ne requerroit pas de ung roy mortel une telle chose, que sans moyen des autres, qui sont ses subgets, il publiast ses loys et ses decrés ; comme dit saint Denis de France que les choses basses se ramenent aux haultes par les moyennes. ([GERS., P. Paul, a.1394, 497]). Et affin que nous ne perdons le degre ou nous sommes nous est necessite retourner aulx plus bas et a ceulx qui sont dessoubz. ([CIB., p.1451, 179]). Par la souveraine est representé Dieu le Pere. Par la moyenne ordre est representé le Filz, par la plus basse le Saint Esperit. ([Somme abr., c.1477-1481, 125]). |
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C. - | Au fig. "Punition" : Mais qui plus est, voiant que tu es enferme, foible et enclin a pechie, il [Dieu] te fait paour par ses menasses et te propose les verges de quoy il bat ses enfans, et non pas seulement ses enfans, mais aussi les bastons et fleaux desquelz il punist les mauuais rebelles ([CIB., p.1451, 189]). |
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