C.N.R.S.
 
Dictionnaire du Moyen Français (1330-1500)

Attestation dans les corpus textuels 
 Attestation de royaume dans 7FMR 
1762 attestations 
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[1] Et comme je recueillisse en ma souvenance la puissance et diligence des ennemis, la desloiaulté de plusieurs subgiez et la perte des princes et chevallerie, dont Dieu, par maleureuse bataille, a laissié ce royaume desgarny, qui me fait durement ressongnier l'issue de ceste infortune, je contrepensoye et pensoye à l'encontre la grandeur et distance des parties de ce dit royaume dont les ennemis ne suffiroient garder le quart, le merveilleux nombre des nobles et gens deffensables qui trouver s'i pourroient, les haultes richesses qui encores y abondent en pluseurs lieux, les subtilz engins, prudence et industrie de gens de divers estaz qui y ont naissance, estat et vie. (CHART., Q. inv., 1422, 6)
[2] Et comme je recueillisse en ma souvenance la puissance et diligence des ennemis, la desloiaulté de plusieurs subgiez et la perte des princes et chevallerie, dont Dieu, par maleureuse bataille, a laissié ce royaume desgarny, qui me fait durement ressongnier l'issue de ceste infortune, je contrepensoye et pensoye à l'encontre la grandeur et distance des parties de ce dit royaume dont les ennemis ne suffiroient garder le quart, le merveilleux nombre des nobles et gens deffensables qui trouver s'i pourroient, les haultes richesses qui encores y abondent en pluseurs lieux, les subtilz engins, prudence et industrie de gens de divers estaz qui y ont naissance, estat et vie. (CHART., Q. inv., 1422, 6)
[3] Ce sont ceulx qui se sont adjoins et aliez a voz desloiaulx et rebelles de ce royaume, dont a la desraison de leur querelle ilz ont adjousté desloiauté, en soustenant les oeuvres desloialles de leurs alliez et compaignons. (CHART., Q. inv., 1422, 18)
[4] Ce n'est pas guerre qui en ce royaume se mayne, c'est une privee roberie, ung larrecin habandonné, force publique soubz umbre d'armes et violente rapine que faulte de justice et de bonne ordonnance fait estre loisibles. (CHART., Q. inv., 1422, 21)
[5] Et pour faire une abhominable somme de mes males mescheances infinies, je ne voy autre demourant ou exploit des longues guerres de ce royaume, si non terres en fresche et pays inhabité, multitude de veufves et d'orphelins chetifz, mendians et desolez, et mutacion de biens, qui des mains de ceulx qui les ont gaignez sont transportéz aux plus fors et ravissans. (CHART., Q. inv., 1422, 22)
[6] Le peuple si est membre notable d'un royaume, sans lequel les nobles ne le clergé ne pevent suffire a fairecorps de police ne a soustenir leurs estas ne leur vie, et ne me puis trop donner de merveille qu'il doye si estre habandonné a toute infelicité et persecuté par les autres membres subgiez a son mesmes chief, ne je ne voy meilleur similitude a ce propos sinon que nostre police françoise est comme l'omme furieux qui de ses dens mort et dessire ses autres membres. (CHART., Q. inv., 1422, 23)
[7] Souviengne toy en combien grant ingratitude et voulenté injurieuse follement affectee tu as souffertet passé la grant doulceur de paix, la sceurté de justice et habondance de biens, qui depuis trante ans jusques a l'entree des guerres a duré en ce royaume; (CHART., Q. inv., 1422, 25)
[8] Et puis que l'adversité est commune a tout le royaume, il est force que chascun en sueffre ce que Dieu lui en envoie. (CHART., Q. inv., 1422, 33)
[9] Et puis qu'il fault comparoir mal a mal, cest avantaige ont les populaires que leur bourse est come la cisterne qui a recueilli et recueult les eaues et les agoutz de toutes les richesses de ce royaume, qui es coffres des nobles et du clergié sont amendriz par la longueur de la guerre, car la fieblesce des monnoies leur a diminué le paiement des devoirs et des rentes qu'ilz nous doivent, et l'outrageuse chierté qu'ilz ont mise es vivres et ouvraiges leur a creu l'avoir que par chascun jour ilz recueillent et amassent. (CHART., Q. inv., 1422, 34)
[10] Or ont vers eulx nostre chatel, et maintenant ilz crient contre nous et nous blasment que nous ne combatons a toutes heures, comme ceulx qui peu doubtent mectre en aventure, sans raison et ordre, la noblesce et le royaume, et qui feroient assez grant marchié du sang des nobles hommes dont, s'ilz estoient perduz, le royaume ploureroit la mort puis aprés. (CHART., Q. inv., 1422, 34)

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