Étymologie Histoire : II. B. — Adj. « qui est relatif à la religion de Mahomet ou religion musulmane ; de Mahomet ». Attesté depuis ca 1538 ().Cf. encore : [dans une traduction du portugais] Alvares, Ethiopie, 1558, page 36 : la doctrine du viel testament, sur le‑quel est fondée la loy Mahumetane, avec toutesfois additions nouuelles faites par le‑dit mahumet. - II. A. — Adj. « qui professe la religion de Mahomet ». Attesté depuis 1556 [dans une traduction] ().Cf. encore : Sauvage, Histoires de Paolo Jovio2, 1561, page 417 : (des trois rois) Celuy, qui est le plus puissant d'entre eux, est Mahometan, & de la race des Maures. - II. C. — Adj. Synon. de arabe. Attesté depuis 1890 (). - I. — Subst. « personne qui professe la religion de Mahomet ». Attesté depuis 1552 [dans une traduction du latin] ().Cf. encore : Sauvage, Second tome des histoires de Paolo Jovio, 1555, page 376 : & de là sont pris à la garde des Roys de Tunes : qui d'ancienne coutume trouvent meilleur & plus seur de se fier de leur vie aux estrangers & Crestiens, qu'aux Mahometans & Africans ; Alfonse, Voyages, 1559, page 60 : (en Éthiopie Australe) Les gens viuent comme Mahometans, & mangent assis. Ils adorent vers Occident la bouche en terre ; Belleforest, Roys, 1568, page 674 : Et le Roy de France sainct Loys fust en mesme peril en ses terres propres par un de ses galands mahometans, duquel ayant sceu l'entreprise, il le pardonna, & l'en renuoya en Egypte vers le Soldan, non sans luy faire des presens, en lieu de le punir de la trahison pourpensée ; Ménage, Origines2, 1694, page 521b : MUSULMAN. Nous appelons ainsi un Mahumétan. -
Origine : I. / II. A. Transfert linguistique : calque du latin médiévalMahometanussubst./adj., « (personne) qui professe la religion de Mahomet » attesté ds Ramminger, NLW depuis le 15e siècle, sous un grand nombre de formes orthographiques, cf.Valla, Gesta 1,11,7 [1445‑46] : Maomettani se in manibus habere uictoriam alacri uociferatione testabantur ; Tubero, Comm, 308 [av. 1527] : ex quo illa gens in Machomethanam sectam concessit. Il est vrai que le TLIO cite déjà un exemple italien antérieur de Bosone da Gubbio, contemporain de Dante, mais il est probable que cet exemple constitue aussi un calque du latin médiéval, étant donné que -ano n’était pas un suffixe productif dans la formation déonomastique italienne (seule la variante -iano est devenue productive). Pour l’espagnol, le CORDE donne un premier exemple d'av. 1444, chez Alfonso Martínez de Toledo. Quant au DMF 2020, il relève en 1497 une attestation isolée de Mahumecien [plutôt Mahumetien (?)] subst. masc. « partisan de Mahomet » (Rivière, Nef Folz D., 630). Pour sa part, l'OED2 enregistre la forme Machometanys subst. en 1529. — La variante mahumétan a été utilisée à côté de mahométan pendant les 16e et 17e siècles. Cf.von Wartburg inFEW19, 112b, mahometI1. II. B. Transfert linguistique : calque du latin médiévalMahometanusadj., « qui est relatif à la religion de Mahomet ou religion musulmane ; de Mahomet », amplement attesté au 16e siècle, cf. Turcicarum rerum commentarius Pavli Iovii Episcopi […] Argentorati : Rihelius 1537, s.p. : etenim Mahometanam legem nouis expositionibus interpretatus, nouam itidem religionem introduxerat […] ; Lonicer, Philipp, Chronicorum Turcicorum, […] Francfort 1578, p. 40r : Hi tres militum ordines ex Christianorum filijs, qui a parentibus abstracti in Mahometana lege informantur, sunt constituti ; Christophori Varsevicii Turcice Quattuordecim, Cracoviae : in officina Lazari 1595, p. 23 : Tua Mahometana lex et fex obruit omnia : […]. II. C. Formation française : issu par évolution sémantique de II. A./B.. À ajouter FEW19, 112b, MahometI1.
Rédaction TLF 1985 : Équipe diachronique du TLF. - Mise à jour 2022 : Franz Rainer ; Nadine Steinfeld. - Relecture mise à jour 2022 : Jean-Loup Ringenbach ; Jean-Paul Chauveau.