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néo-latin, -ine, adj.

Étymologie
Histoire :
A. (philologie) « roman, dérivé du latin (idiome, langue, dialecte) ». Attesté depuis 1817 (ArchPhilPolLit, volume 1, page 510 : […] il est bon d'avertir, avant de passer outre, que par le nom de langue Romane primitive, M. Raynouard ne veut désigner proprement aucun des idiomes néo‑latins ; mais un idiome particulier distinct de ceux‑ci, antérieur à tous, et formant un intermédiaire entre eux et le latin, dont il est immédiatement dérivé). Cf. encore, ArchPhilPolLit, volume 4, 1818, pages 315‑316, Compte rendu de Franz Bopp, Über das Conjugations system der sanskrit Sprache [sic] : M. Raynouard a observé, dans ses intéressantes observations sur la grammaire romane, que le futur de toutes les langues néo‑latines était composé de l'infinitif du verbe être et du présent du verbe avoir ; Thierry, Histoire des Gaulois, 1828, page xiii : au milieu de tant de dialectes néo‑latins et néo‑teutoniques, on trouve dans quelques cantons de la France et de l'Angleterre les restes de langues originales ; Gazette littéraire, volume 1, 18 mars 1830, page 243 : Ces mots sont‑ils un débris des idiomes kimriques, teutoniques, basques, galliques ou des dialectes néo‑latins ? ; Bondil, Introd. langue latine, 1838, page x : la langue française est, comme on dit aujourd'hui, néo-latine. - 
B. (philologie) « (qui) écrit en latin à l'époque moderne (plus précisément depuis Pétrarque jusqu'au 19e siècle) ». Attesté depuis 1834 (Boiste8 : Néolatine, adj. f. langue, littérature qui s'est formée à l'imitation des Latins). Cf. encore, La Revue de Liège, volume 1, 1844, page 443 : Nous les trouvons également liés avec Basile Zanchi l'un des poètes néo‑latins de cette époque les plus renommés pour l'harmonie et l'élégance de la versification ; AnnUnivB, cinquième année, 1847, page 815 : l'importance de la poésie néolatine dans la littérature du monde moderne ; Le Roy, Liber memoralis, 1869, page 326 : D'ailleurs la littérature néolatine n'est nullement à dédaigner. - 

Origine :
A. Transfert linguistique : calque de l'allemand neulateinisch adj., attesté chez August Wilhelm Schlegel in Grimm s.v. : Neulateinisch, adj. : neulateinische (romanische) sprachen. A. W. Schlegel in der Jen. lit. zeitung 1796 nr. 262. L'adjectif neulateinisch n'est pas très utilisé dans l'allemand d'aujourd'hui avec le sens A, pour lequel on préfère romanisch, mais se trouve occasionnellement à l'époque où le calque a été effectué ; cf. encore Pauli, Die Sprachreinigkeit, 1811, p. 45 : Wenn von Sprachen, die so, wie die neulateinischen, beschaffen sind, Gebrauch und Wohllaut zu höchsten Gesetzgebern der Wortgestaltung erhoben wurden, […]. L'origine allemande est confirmée par l'attestation de 1818, étant donné qu'elle se trouve dans un compte rendu du fameux livre Über das Conjugations-System der Sanskrit-Sprache in Vergleichung mit jenem der griechischen, lateinischen, persischen und germanischen Sprache, publié en 1816 à Francfort‑sur‑le‑Main, par le célèbre philologue et linguiste allemand Franz Bopp [Mayence, 1791‑Berlin, 1867]. À ajouter FEW 5, 199b, latinus III .
B. Transfert linguistique : calque de l'allemand neulateinisch adj., attesté chez Johann Gottfried Herder en 1769, Herder, Kritische Wälder, t. 2, p. 62 : […] daß man also vielleicht von mehrern neulateinischen Versmachern das Urtheil fällen könne, was Hr. Kl. über Sannazaro fället : Praeter sermonis Latini elegantiam, nihil in iis carminibus, quod multa laude dignum sit, invenio. Cf. encore, Pauli, Vollständige Methodologie, 1785, p. 306 : Das Lesen neu lateinischer Schriften ist ebenfals theils Nebenzweck, theils Mittel ; Klose, Chrestomathie, 1795, in titre : Neulateinische Chrestomathie, enthaltend Anecdoten, Erzählungen, Briefe, Biographien, und andre lateinische Aufsätze aus neuern Lateinern. Le mot allemand, qui est amplement attesté après, a aussi été calqué en latin moderne ; cf. Breitkopf, Bibliothecae, 1795, p. 1 : Auctores veteres Graeci et Latini […] itemque Neo‑Latini ; Fuss, Carmina latina, 1822, in titre : De linguae latinae, cum universo ad scribendum tum ad poesin usu, deque poesi et poetis neolatinis dissertatio. Il est tout‑à‑fait possible que ce mot néo‑latin ait servi de chaînon intermédiaire dans la transmission de l'allemand au français. À ajouter FEW 5, 199b, latinus III.

En français, tout indique que l'adjectif néo-latin, pendant la première moitié du 19e siècle, reste un mot de la langue technique (cf. ci‑dessus Histoire A./B.).


Rédaction TLF 1986 : Équipe diachronique du TLF. - Mise à jour 2019 : Franz Rainer. - Relecture mise à jour 2019 : Jean-Paul Chauveau ; May Plouzeau ; Nadine Steinfeld.


Première mise en ligne : 23 septembre 2019. - Dernière révision : 22 octobre 2019. - Mise en ligne : 22 octobre 2019.