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Dictionnaire Étymologique Roman
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*/maˈʦan‑a/ s.f. « variété de pomme (fruit d’un arbre de l’espèce Malus domestica [Suckow] Borkh.) cultivée de petite taille et au goût acidulé » | I. Sens « pomme sauvage »*/ maˈʦan‑a/ > lang. massano s.f. « fruit (rond, à pépins, à pulpe ferme, petit et acidulé) du pommier sauvage ( Malus sylvestris (L.) Mill.), pomme sauvage » ( Mistral [ massa, - ano adj. « sauvage (fruit) »] ; MâzucPézénas [ massános de Clarmoún loc. nom.f.pl. « chose de peu de valeur » (litt. « des pommes sauvages de Clermont »)] ; FEW 21, 44b), rouerg. mossono ( Vayssier [ mossó, - ono adj. « sauvage (fruit) » ; + /ˈari-u/ mossonié s.m. « pommier sauvage »] ; Durand,RLaR 24, 235 [ massana s.f. « pomme sauvage »] ; Mistral s.v. massan [ mossó, - ono adj. « sauvage (fruit) »] ; FEW 21, 44b ; cf. Chambon,MélCamproux 2, 879 ; BaldingerEtymologien 1, 56 ; cf. aussi ALLOr 293* p 12.31 [+ /-ˈari-u/ [mɔsɔˈɲɔ] s.m. « pommier sauvage »]) 1. | II. Sens « pomme (en général) »*/ maˈʦan‑a/ > cat. maçana s.f. « fruit (rond, à pépins, à pulpe ferme) du pommier ( Malus domestica [Suckow] Borkh.), pomme » (dp. fin 14 e s. [ massana], DECat 5, 341 ; DCVB ; ALDC 5, 1234 ; PALDC 775 ; cf. CorominesOnomCat 5, 115-118), arag. mazana (dp. ca 1205, Bernal/NagoreRazón 147 [ maçana] ; TilanderVidal 3, 181 ; NagoreEndize), aesp. maçana (1112 – 1518, DCECH 3, 830 ; Kasten/Cody ; DME ; Kasten/Nitti ; NTLE ; CORDE), ast. mazana (dp. 1272 [ maçanas pl.], DELLA ; AriasPropuestes 1, 78 ; DGLA) 2, gal. mazá/ port. maçã (dp. 13 e s., DDGM ; DELP3 ; DRAG2 ; CunhaVocabulário3). Commentaire. – (1.) Un ensemble continu de parlers de la Romania occidentale (occitan [langedocien et rouergat], catalan, aragonais, espagnol, asturien, galicien et portugais) présentent des cognats conduisant à reconstruire protorom. rég. et tard. */maˈʦan‑a/ s.f. « variété de pomme (fruit d’un arbre de l’espèce Malus domestica [Suckow] Borkh.) cultivée de petite taille et au goût acidulé ». L’aréologie des issues romanes incite à attribuer l’étymon à la strate (régionale et tardive) du protoroman italo-occidental, postérieure à l’individuation du sarde et à celle du roumain (3 e siècle [?], cf. RosettiIstoria 184 ; Straka,RLiR 20, 258), mais antérieure à celle du galloitalien, du francoprovençal et du gascon ( ca 600, cf. Chambon,RLiR 66, 489 ; Seidl,MélStotz 35 ; Greub,HSK 23/3, 2504). (2.1.) Reconstruction phonologique. – Du point de vue de la reconstruction phonologique, seul le segment consonantique intérieur est problématique : tandis que Meyer-Lübke in REW3 part de */‑tti‑/, Keller in FEW 6/1, 493a pose */‑ti‑/. Si le témoignage des cognats occitans, catalan et galégo-portugais, qui présentent la sourde /s/, est directement exploitable pour l’analyse, les données aragonaise, espagnole et asturienne contemporaines, qui présentent /-θ-/, phonème issu après la simplification de /-ʦ-/ (< */‑tti‑/) et /-ʣ-/ (< */‑ti‑/) en /s/ et /z/, leur fusion en /s/ et une dentalisation, sont indécidables. Toutefois, la totalité des attestations médiévales aragonaises et la grande majorité des attestations médiévales espagnoles (“tiene siempre ç sorda en la Edad Media”, DCECH 3, 830) et asturiennes ( DELLA) présentent le graphème <ç>, qui note l’affriquée sifflante sourde (/ʦ/) : arag. esp. ast. /-θ-/ est donc issu d’aarag. aesp. aast. /-ʦ-/. Or, l’ancêtre commun de /-s-/ et de /-ʦ-/ (> /-θ-/) ne saurait être que */‑ʦ‑/, protophonème à partir duquel /-s-/ s’explique aisément comme le résultat d’une simplification (perte de l’élément occlusif). C’est donc un protolexème comportant */‑ʦ‑/ qui se recommande comme étymon de la série de cognats ci-dessus, séquence continuant */‑tti‑/ (réalisé *[-ttj-] devant voyelle) dans un état antérieur du latin global ( cf. MeyerLübkeGLR 1, § 504, 509 ; LausbergLingüística 1, § 452, 454 ; RonjatGrammaire 2, 11 ; WilliamsPortuguese § 89). (2.2.) On peut se poser la question de savoir s’il convient de reconstruire un second prototype, en */‑ʣ‑/ (< */‑ti‑/). Il est vrai que quelques attestations médiévales espagnoles et asturiennes présentent la graphie <z>, correspondant normalement à l’affriquée sifflante sonore /ʣ/, l’issue normale de */‑ti‑/ ( LausbergLingüística 1, § 453). Toutefois, certaines de ces attestations reflètent des cas d’hésitation graphique ( cf. le parallèle de la graphie double ast. manzanal ~ mançanal s.m. « pommier » dans un document du 13 e/14 e siècle, DELLA), tandis que d’autres témoignent peut-être d’une évolution idioromane, parallèle à des cas comme aesp. aast. pieça ~ pieza s.f. « partie détachée d’un tout, pièce » (< */ˈpɛtti‑a/, CORDE ; DELLA), de sorte que nous nous abstenons de reconstruire un second prototype, en */‑ʣ‑/ 3. (2.3.) À côté des issues régulières de */maˈʦan‑a/, l’espagnol et l’asturien (ainsi que le catalan, cf. n. 7) connaissent en outre un type en /-n-/ : esp. manzana s.f. « pomme » (dp. 1280 [ mançanas pl.], Kasten/Nitti ; OSTA [1200/1215 (ms. 14 e s.)] ; DCECH 3, 830 [“forma predominante desde el siglo XIV”] ; Kasten/Cody ; DME ; NTLE), ast. manzana (dp. 1403 [ mançanas pl.], DELLA ; DGLA) 4. Ce type est trop peu répandu 5 pour qu’on puisse y voir l’héritage d’un type protoroman secondaire : il s’analyse comme le résultat d’une innovation idioromane, dont l’explication phonétique 6 et l’origine géolinguistique posent problème. Quant au foyer originel du type manzana, on peut penser à le situer plutôt en domaine asturien : d’une part, le type y est attesté (indirectement, cf. n. 4) trois siècles avant de l’être en espagnol, d’autre part, les Asturies sont depuis très longtemps connues pour la culture de la pomme et la production du cidre ( cf. AriasPropuestes 3, 157-211) 7. (3.1.) Reconstruction sémantique. – Les cognats romans présentent soit le sens « pomme sauvage » (languedocien et rouergat, cf. ci-dessus I.), soit le sens « pomme (cultivée) en général » (catalan, aragonais, espagnol, asturien, galicien et portugais, cf. ci-dessus II.) ; cf. MercierFlore 307. Plutôt que d’imaginer une innovation sémantique, qu’elle soit protoromane ou idioromane, qui serait passée de « pomme sauvage » à « pomme » ou de « pomme » à « pomme sauvage », nous proposons de voir dans ces deux sémantismes le résultat d’innovations divergentes à partir d’un protosens qui n’est mantenu par aucun idiome roman. Sur la base du caractère d’économie et de naturalité maximales des changements de sens à postuler, on reconstruira leur ancêtre commun en « variété de pomme (fruit d’un arbre de l’espèce Malus domestica [Suckow] Borkh.) cultivée de petite taille et au goût acidulé ». À partir de ce sens originel, l’une des innovations (« pomme sauvage »), qui a pu intervenir en protoroman régional de la Gaule ou en occitan, aura maintenu les sèmes /petit/ et /acidulé/, tandis que l’autre (« pomme »), qui doit être attribuée au protoroman régional de l’Ibérie, se sera focalisée sur le sème /cultivé/. (3.2.) Par rapport au sens « variété de pomme » (“Art Apfel”, REW3 ; “eine Apfelsorte [...] bedeutungserweiterung im iberoromanischen”, Keller in FEW 6/1, 493b), retenu par l’étymologie romane traditionnelle sur la base du témoignage du latin écrit ( cf. ci-dessous 4.1.), la reconstruction comparative est donc en mesure de le préciser par les sèmes /petit/ et /acidulé/. (4.1.) Comparaison avec les données du latin écrit. – Le corrélat du latin écrit, Mattiana/ Matiana s.f. « variété de pomme », n’est connu que depuis l’agronome Columelle (* 4 – † 70, OLD8 ; Lewis/Short ; cf. TLL 8, 491 [“ mattiānus v. s. Matius”]) 9, 10. (4.2.) Même si une innovation sémantique postérieure à l’emprunt ne peut jamais être exclue, il n’est peut-être pas interdit de tirer argument d’afr. ˹ maciene˺ s.f. « variété de pomme cultivée au goût acidulé » (2 e qu. 13 e s. [“pomes macienes (…) ou (…) autres fruits constrictives”], ANDEl11 ; 1413 [éd. 1516, dans une traduction de l’italien : “pommes maciennes et aigres”] ; 1426 [“pommes, qui des grans et des savans hommes furent maciaines nommées” ; “une espèce de pommes qui sont de froide et sèche nature et ont vertu à conforter et resjouir et veulent aucuns dire que ce sont pommes de boiz, que je ne croy pas”], DMF 2020 ; cf. Delboulle,R 33, 568-569 ; Gdf s.v. macien), qui est emprunté à lat. Mattiana ( cf. FEW 6/1, 493a, Matianus II 1), pour préciser le sens de lat. Mattiana/ Matiana en « variété de pomme cultivée au goût acidulé ». (5.1.) Étymologie de l’étymon. – Du point de vue pré-protoroman, protorom. */maˈʦan‑a/ ~ lat. Mattiana représente le résultat d’une ellipse (ou compression/condensation lexico-sémantique) de lat. global **/ˈmal‑a matˈtian‑a/ 12 ou **/ˈmel‑a matˈtian‑a/ ou **/ˈpom‑a matˈtian‑a/ loc. nom.f. « variété de pomme nommée en l’honneur de Caius Mattius » ( cf. REW3 ; Ernout/Meillet4 ; DECat 5, 341), figement de * */ˈmal‑a/ ou **/ˈmel‑a/ ( cf. */ˈmel‑u/1 II.a.γ.) ou **/ˈpom‑a/ ( cf. */ˈpom‑u/2) s.f. « pomme » + **/matˈtian‑u/ adj. « relatif à Mattius » ( cf. Gaffiot s.v. Mātĭānus). (5.2.) Selon Pline, Caius Mat(t)ius, un ami de l’empereur Auguste (* 63 av. J.-Chr. – † 14 apr. J.-Chr.), avait jeté quelque 80 ans avant la rédaction de l’ Histoire naturelle (publiée vers 77 apr. J.-Chr.) les bases de l’horticulture (“primus C. Matius ex equestri ordine, Divi Augusti amicus, invenit nemora tonsilia intra hos LXXX annos”, Naturalis historia, livre 12, paragraphe 13 [ cf. PlinioStoria 3, 12]), ce qui permet de situer le terminus ante quem non de la formation du déonomastique vers la naissance de Jésus-Christ. Pline témoigne qu’à son époque, la dénomination dés variétés de pommes (et d’autres fruits) d’après le nom propre de leur inventeur ou découvreur était une coutume reçue 13, ce qui confirme que le type de pomme analysé devait être une variété cultivée, ainsi que la reconstruction romane l’a établi ( cf. ci-dessus 3.1.). Bibliographie. – MeyerLübkeGLR 1, § 221-223, 302-305, 349, 404-405, 450, 504, 509 ; REW3 s.v. mattiānum (pomum) ; Ernout/Meillet4 s.v. mat(t)iānum (mālum) ; AebischerEstudios 97-129 ; RohlfsDiferenciación 33 ; LausbergLingüística 1, § 173, 253, 272-273, 299, 405, 452-454 ; 2, § 601 ; Keller 1961 in FEW 6/1, 493ab, Matianus ; StefenelliVolkssprache 112 ; Chambon,MélCamproux 2, 879 ; DOLR 6 (1996), 47-48. Signatures. – Rédaction : Claudia Elena Menéndez Fernández. – Révision : Reconstruction, synthèse romane et révision générale : César Gutiérrez ; Pierre Swiggers. Romania du Sud-Est : Victor Celac. Italoromania : Michela Russo ; Maurizio Virdis. Galloromania : Jean-Paul Chauveau. Ibéroromania : Maria Reina Bastardas i Rufat ; Ana María Cano González ; Steven N. Dworkin ; José Antonio Saura Rami ; Mário Eduardo Viaro. Botanique : Michel Chauvet. Révision finale : Éva Buchi. – Contributions ponctuelles : María Olga Álvarez Huerta ; Christiane Balthazar ; Günter Holtus ; Ursin Lutz ; Piera Molinelli ; Francho Nagore Laín ; Philippe Olivier. Date de mise en ligne de cet article. – Première version : 07/03/2022. Version actuelle : 31/07/2024.
1. “Arouerg. massanna f. « pomme sauvage » (1472, DocAubrac 2, 647)” ( FEW 6/1, 493a ; > DAO n° 591 ; DAOSuppl n° 591) est un mot fantôme. “DocAubrac 2, 647” renvoie à RigalAubrac 647, où on lit : “A M e P. Canceris a été donnée la partie du village comprise entre le chemin de la Peyrade aud. village [...] ; et de là à un pommier sauvage [dit massanna, dans le factum]”. Il n’est guère imaginable qu’une pomme sauvage ait servi de point de repère pour délimiter une terre : le sens « pommier sauvage » retenu par Rigal est bien plus satisfaisant (en dépit de la note 1 dans FEW 6/1, 493b, qui ne repose sur aucun argument). Un retour au manuscrit édité par Rigal (Archives départementales de l‘Aveyron, cote E 1171) fait apparaître que l’attestation en question ne se trouve pas dans le texte occitan de 1472, mais dans un factum rédigé, en français, vers la fin du 15 e siècle, qui expose les faits survenus en 1472. Deux passages contiennent le lexème en question : le premier se lit “ung arbre appellé pomier saulvaitge sive massanié”, le second, qui semble être la source de RigalAubrac 647, “ung pomier saubage dict massa…”, les trois points symbolisant trois jambages suivis d‘un <a> ou d‘un <e> (donc soit “massania” soit “massanie”). “Arouerg. massanna f. « pomme sauvage »” est donc à corriger en afr. massanié (aussi massaniá ?) s.m. « pommier sauvage » (Rouergue fin 15 e s.), qui s’analyse comme un emprunt à l’ancêtre de lang. massanié s.m. « arbre fruitier sauvage » ( Mistral), dérivé idioroman du cognat languedocien ci-dessus. – Nous remercions vivement Madame Christiane Balthazar et Monsieur Philippe Olivier pour les précieux renseignements qu’ils nous ont fournis à ce propos. 2. Dès 1238 en emploi anthroponymique ( DELLA) ; cf. aussi n. 6. 3. On ne saurait tirer argument de la tradition écrite latine, qui connaît Matiana à côté de mattiana ( cf. ci-dessous 4.1.). 4. Cf. déjà le témoignage indirect du dérivé ast. manzanares s.pl. « pommiers » (943, DELLA). 5. Thomas,R 36, 280 (> REW3 [avec point d’interrogation]) envisageait d’y rattacher encore fr. mancienne s.f. « type d’arbuste à fleurs blanc-crème, viorne commune ( Viburnum lantana) » (dp. 1562 [ maussane], TLF), mais ce nom de plante remonte plutôt à un protorom. */manˈtian‑a/, issu d’un croisement de */ˈmatti‑a/ s.f. « viorne commune » (collectif ; < « lait caillé ») et de */lanˈtan‑a/ s.f. « id. » ( cf. von Wartburg 1963 in FEW 6/1, 525ab, mattus). 6. Selon DCECH 3, 830, la variante en /-n-/ s’expliquerait par la propagation de la nasalité de la consonne initiale, analyse tout à fait possible si on s’en tient à ce cas précis. Mais le phénomème frappe aussi des lexèmes où un transfert de nasalité ne peut pas être invoqué, qui restent alors inexpliqués, ainsi esp. cerrojo s.m. « dispositif fixe qui commande la fermeture d’une porte, verrou » ~ [θeˈroŋxo] ( ALPI 44 p 350, 353, 357, 359), esp. chichón s.m. « enflure due à un choc, bosse » ~ chinchón s.m. « id. » (dp. 13 e s., Kasten/Cody), ast. embarazada ~ embaranzada adj. f. « qui est en état de grossesse, enceinte », estrechu ~ estrenchu adj. « qui a peu de largeur, étroit », ast. folgazán ~ folganzán adj. « qui répugne au travail, paresseux » ou encore ast. peca ~ penca s.f. « petite marque cutanée de couleur roux clair, tache de rousseur » (tous AriasGramática § 250-251). García Arias in DELLA propose de voir dans les variantes en /-n-/ de ces paires de lexèmes le résultat d’un phénomène de palatalisation : si cette hypothèse peut s’appliquer à la grande majorité des cas mentionnés (mais pas à peca ~ penca), le rapport entre la palatalité et le développement de /-n-/ reste inexpliqué. Pour sa part, Ohala,RdL 7 propose d’attribuer la raison de ce fait à un phénomène de phonétique acoustique, par rapport aux caractéristiques aérodynamiques des consonnes qui nécessitent un fort courant d’air pour leur production et la fonction jouée par la glotte dans le processus. Cette explication est peu convaincante : s’il faut un fort courant d’air, on n’aura pas recours à une consonne nasale, qui nécessite une division du courant d’air, passant par les deux cavités, nasale et buccale. On pensera peut-être plutôt à un processus de resyllabification, avec introduction d’une structure CVCn (consonne – voyelle – consonne nasale). 7. L’emprunt à l’espagnol est, en revanche, évident dans le cas de cat. mançana s.f. « pomme » (dp. fin 15 e/déb. 16 e s. [ mansana], HuertaTeatre 108 [“probable castellanisme”] ; DCVB ; DECat 5, 341 [minoritaire] ALDC 5, 1234 ; PALDC 775), sur le statut héréditaire ou emprunté duquel les dictionnaires ne se prononcent en général pas : premièrement, la documentation historique est tardive et extrêmement réduite (le DCVB, par exemple, ne fournit qu’une attestation de 1600 et une autre du 20 e siècle) ; deuxièmement, la distribution dialectale contemporaine montre une concentration de ce type dans la frange la plus occidentale du domaine catalan et dans certains points du sud, zones où l’influence de l’espagnol est la plus forte ; enfin, on ne relève quasiment pas de noms de lieux remontant au type en /-ns-/, tandis que le type en /-s-/ est fortement implanté dans la microtoponymie catalane ( cf. CorominesOnomCat 5, 115-118). En raison de leur isolement, nous faisons la même hypothèse pour arag. manzana s.f. « id. » ( NagoreEndize) et port. mançãa s.f. « id. » (hapax 15 e s., CunhaVocabulário3). 8. Le lemme de l’ OLD, “ Matiānus ~ a ~ um, a.”, oriente vers un adjectif. Mais la définition se lit “the name of a variety of apple”, et la citation fournie atteste bien le nom : “malorum genera. Scaudiana, Matiana, orbiculata”. 9. L’attestation attribuée à Cloatius Verus ( OLD) ne peut pas être considérée comme antérieure : il s’agit d’une citation dans les Saturnales de Macrobe (déb. 5 e s.). 10. Cf. aussi matianum s.n. « id. » ( Gaffiot). 11. ANDEl définit « pomme sauvage », ce qui ne semble pas adapté au contexte. 12. Cf. lat. malum Matianum, qui rend toujours gr. μῆλον dans la traduction de Dioscoride ( AndréPlantes 152). 13. “Reliqua cur pigeat nominatim indicare, cum conditoribus suis aeternam propagaverint memoriam, tamquam ob egregium aliquod in vita factum ? nisi fallor, apparebit ex eo ingenium inserendi nihilque tam parvum esse quod non gloriam parere possit. ergo habent originem a Matio <C>estioque et Mallio, item Scaudio” (« pourquoi serait-il mal de donner aux choses les noms de leurs inventeurs, dans le but d’immortaliser leur mémoire, en raison de quelque chose d’illustre qu’ils ont fait de leur vie ? Si je ne me trompe pas, cela fera apparaître les qualités intrinsèques de la culture, et montrera que rien n’est trop petit pour pouvoir procurer de la gloire. Ainsi [les noms des variétés de pommes] tirent leur origine de Mattius, Cestius, Mallius et aussi Scaudius », Naturalis historia, livre 15, paragraphe 49 [ cf. PlinioStoria 3, 306]). |
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