Dictionnaire Étymologique Roman
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*/ˈmɪli‑u/ s.m. « plante de la famille des Poacées cultivée pour ses grains alimentaires et comme plante fourragère (Panicum miliaceum L.) » | I. */ˈmɪli‑u/*/ ˈmɪli‑u/ > dacoroum. mei s.m. « plante de la famille des Poacées cultivée pour ses grains alimentaires et comme plante fourragère ( Panicum miliaceum L.), millet » (dp. 1550/1580, DLR ; Tiktin3 ; EWRS ; Candrea-Densusianu n° 1079 ; Cioranescu n° 5194 ; MDA ; ALR SN 144, 145) 1, istroroum. melˈ ( MaiorescuIstria 133 [ meliu] ; Byhan,JIRS 6, 274 ; PopoviciIstria 124), méglénoroum. melˈ ( Candrea,GrS 7, 166 ; CapidanDicţionar ; AtanasovMeglenoromâna 134), aroum. melˈu (dp. 1770 [μέλλιου], KavalliotisProtopeiria n° 0584 ; DDA2 ; Pascu 1, 115 ; BaraAroumain), végl. mail ( BartoliDalmatico 280 § 93) 2, istriot. meio ( Rosamani), it. miglio (dp. ca 1205 [aitsept. meio], DELI2 ; AIS 1467), frioul. mei (dp. 1350 [ melg], Joppi,AGI 4, 189 ; PironaN2 ; GDBTF ; AIS 1467 p 318, 329, 338, 348, 357), mar. mëi ( VidesottMareo [vieilli]), romanch. megl (Widmer in DRG 14, 32 ; HWR), fr. mil (dp. fin 11 e s., FEW 6/2, 83a ; Gdf ; TL ; TLF ; DEAFPré s.v. mil2 ; ANDEl ; ALF 86 [type récessif : encore ouest, sud-ouest et extrême est]), frpr. orient. ˹[ˈmœ]˺ (dp. 1487 [ mit], GPSRMs ; FEW 6/2, 83a ; ALF 860 p 60, 954, 973 [type récessif : encore SRfrpr. sav.]), occit. ˹ milh˺ (dp. ca 1125 [ms. 13 e s. ; milh], DAO n° 801 ; FEW 6/2, 83a ; ALF 860), gasc. ˹ milh˺ (dp. 12 e s. [ milh], DAG n° 801 ; FEW 6/2, 83a ; ALG 1504). | II. */ˈmili‑u/*/ ˈmili‑u/ > istriot. miio s.m. « millet » ( Rosamani ; AIS 1467 p 397, 398), cat. mill (dp. 1176 [ miyl], DCVB ; DECat 5, 686-687), esp. mijo (dp. 1219, DCECH 4, 75 ; Kasten/Cody ; DME ; Kasten/Nitti), ast. miyu (dp. 1218 [ milio], DELLAMs ; AriasPropuestes 4, 280-281 ; DGLA), gal. millo/ port. milho (dp. 1056 [ millo], CODOLGA ; DRAG2 ; NDLP2 ; DDGM ; DELP3 ; CunhaVocabulário2 ; HouaissGrande). | III. Cas indécidable : */ˈmɪli‑u/ ou */ˈmili‑u/*/ ˈmɪli‑u/ ou */ ˈmili‑u/ > logoud. midzu s.m. « millet » ( Wagner,AR 20, 344) 3. Commentaire. – Tous les parlers romans sans exception présentent des cognats conduisant à reconstruire, soit directement, soit à travers un type phonologiquement évolué, protorom. */ˈmɪli‑u/ s.m. « plante de la famille des Poacées cultivée pour ses grains alimentaires et comme plante fourragère ( Panicum miliaceum L.), millet ». Les cognats romans ont été subdivisés selon les deux prototypes dont ils relèvent : */ˈmɪli‑u/ (ci-dessus I. : roum. végl. istriot. it. frioul. lad. romanch. fr. frpr. occit. gasc.) et */ˈmili‑u/ (ci-dessus II. : istriot. cat. esp. ast. gal./port.), une troisième subdivision mettant à part le cas indécidable du sarde (ci-dessus III.). L’aréologie des deux types laisse difficilement déterminer leur stratification historique, d’autant que le phonétisme du sarde n’est pas concluant. On peut penser avec REW3, Reinhard in FEW 6/2, 89a n. 40, DCECH 4, 475 et DECat 5, 687, et en l’absence d’une explication qui partirait de */ˈmili‑u/, que */ˈmili‑u/ représente une variante issue de */ˈmɪli‑u/ sous l’influence de protorom. */ˈmille/ num. card. « dix fois cent » ( cf. REW3 s.v. mīlle), en raison de la croyance selon laquelle le millet serait extraordinairement fertile 4. Le corrélat du latin écrit du type I. */ˈmɪli‑u/ s.m., mĭlius s.m. « id. », n’est connu que tardivement (Oribase latin [5 e/6 e s.], TLL 8, 971), tandis que l’on trouve durant toute l’Antiquité lat. mĭlium s.n. « id. » (dp. Caton [* 234 – † 149], TLL 8, 971 ; Ernout/Meillet4 s.v. milium; AndréPlantes 161 ; IEEDLatin). Pour ce qui est du type II. */ˈmili‑u/, le latin écrit de l’Antiquité ne lui connaît pas de corrélat. Bibliographie. – MeyerLübkeGRS 1, § 84, 308, 404-405, 514 ; REW3 s.v. mĭlium ; Reinhard 1967 in FEW 6/2, 83a-89a, milium ; LausbergSprachwissenschaft 1, § 167, 272 ; 2, § 299, 464 ; HallPhonology 81 ; SalaVocabularul 563 ; MihăescuRomanité 115, 257. Signatures. – Rédaction : Jan Reinhardt ; Kerstin Brüffer ; Carolin Grasi ; Julia Popp ; Miriam Schröder. – Révision : Reconstruction, synthèse romane et révision générale : Jérémie Delorme. Romania du Sud-Est : Wolfgang Dahmen ; Maria Iliescu ; Elton Prifti. Italoromania : Fabio Aprea ; Giorgio Cadorini. Galloromania : Jean-Paul Chauveau. Ibéroromania : Maria Reina Bastardas i Rufat ; Ana Boullón ; Ana María Cano González. Révision finale : Éva Buchi. – Contributions ponctuelles : Victor Celac ; Xosé Lluis García Arias ; Paul Videsott. Date de mise en ligne de cet article. – Première version : 31/08/2016. Version actuelle : 24/11/2023.
1. Dacoroum. meiuri s.n.pl. « semence de millet » ( DLR) semble représenter une évolution idioromane. 2. Pour végl. [ˈaj] < */ˈɪ/, cf. BartoliDalmatico 396 § 295 (à partir de */ˈi/ on attendrait [ˈe]). – Nous ne suivons pas ElmendorfVeglia, qui voit dans végl. mail un emprunt à it. miglio. 3. Wagner corrige la forme mizu du REW3, mais il ne recueille pas midzu dans le DES. 4. Pour une autre interprétation, qui fait l’économie de */ˈmili‑u/, cf. AriasPropuestes 4, 281 : "los continuadores de les vocales clásiques tóniques ĭ, ē [...] delantre de yod 2 a ufren una posible doble conducta, conservadora ya inflexonante". |
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