*/ˈmεnt‑a/ > sard. ˹mènta˺ s.f. « plante odoriférante de la famille des Lamiacées (à fleurs roses ou blanches) poussant dans les lieux humides des régions tempérées (Mentha spp.), menthe » (DES)1, it. menta (dp. 1282, TLIOCorpus ; Merlo,RIL 85, 43 ; DELI2)2, lad. mënta (dp. 1879 [menta], Kramer/Thybussek in EWD)3, 4, fr. menthe (dp. ca 1200 [mente], TLF ; Gdf ; FEW 6/1, 730a ; TL ; ANDEl s.v. mente ; ALF 837), frpr. ˹menta˺ (FEW 6/1, 730a ; ALF 837), occit. menta (dp. déb. 13e s., DAO n° 1071 ; Raynouard ; FEW 6/1, 730a ; Pansier 3 ; ALF 837), gasc. ˹menta˺ (dp. 1517, DAG n° 1071 ; CorominesAran 568 ; ALF 837), cat. menta (dp. 13e s., DECat 5, 586 ; DCVB), aesp. mienta (1250 – 15e s., CORDE ; DME ; DCECH 4, 41 [encore Santander])5, ast. mienta (DGLA ; DELLAMs s.v. menta)6, gal./port. menta (dp. 15e s., CunhaVocabulário2 ; DELP3 ; Houaiss ; DdD ; DRAG1).Commentaire. – À l’exception du roumain ( cf. n. 1), du végliote, du frioulan ( cf. n. 3) et du romanche ( cf. n. 4), toutes les branches romanes présentent des cognats conduisant à reconstruire protorom. */ˈmεnt‑a/ s.f. « plante odoriférante de la famille des Lamiacées (à fleurs roses ou blanches) poussant dans les lieux humides des régions tempérées ( Mentha spp.), menthe » 7. Le corrélat du latin écrit, menta/ mentha s.f. « id. », est connu durant toute l’Antiquité (dp. Caton [* 234 – † 149], TLL 8, 772 ; Ernout/Meillet4 s.v. menta [“nom de plante d’une langue méditerranéenne à laquelle le grec a aussi pris μίνθη”] ; AndréPlantes 159). Bibliographie. – MeyerLübkeGRS 1, § 150, 302, 404-405, 485 ; REW3 s.v. měnta ; Ernout/Meillet4 s.v. menta ; von Wartburg 1968 in FEW 6/1, 730ab, menta ; LausbergSprachwissenschaft 1, § 171-172, 272-273 ; 2, § 299, 415 ; HallPhonology 237 ; SalaVocabularul 546 ; MihăescuRomanité 479. Signatures. – Rédaction : Julia Richter ; Jan Reinhardt. – Révision : Reconstruction, synthèse romane et révision générale : Valentin Tomachpolski. Romania du Sud-Est : Wolfgang Dahmen ; Maria Iliescu ; Nikola Vuletić. Italoromania : Giorgio Cadorini. Galloromania : Jean-Paul Chauveau. Ibéroromania : Maria Reina Bastardas i Rufat. Révision finale : Éva Buchi. – Contributions ponctuelles : Xavier Gouvert ; Peter Nahon. Date de mise en ligne de cet article. – Première version : 30/10/2015. Version actuelle : 30/06/2020.
1. Il paraît impossible d’établir le caractère héréditaire (avis de Puşcariu in EWRS, suivi par REW3 et FEW 6/1, 730b) ou emprunté (avis de Cioranescu n° 5311) de dacoroumain mintă s.f. « id. » (pour les différents résultats de protorom. */ˈɛ/, cf. TiktinElementarbuch 24, 30-31). Quant à mentă s.f. « id. », il s’agit d’un emprunt au latin ou peut-être au français ( cf. Tiktin3 ; EWRS ; DLR ; Graur,BL 5, 105 ; Cioranescu n° 5311 ; MDA). Aroum. mentă s.f. « id. », enfin, représente un emprunt à l’italien ( cf. DDA2). 2. Nous ne suivons pas DELI2 pour considérer it. menta comme un latinisme, cf. RohlfsGrammStor 1, § 88 : “nel dialetto toscano ę in posizione chiusa rimane generalmente conservata [...], però nel gruppo fonetico - ment- la vocale si chiude in ẹ : cfr. [...] mẹnta”. 3. En dépit de FEW 6/1, 730b, frioul. mente ( PironaN2) n’est pas héréditaire (on attendrait -int-). 4. Nous suivons HWR, malgré REW3 et FEW 6/1, 730b, pour analyser romanch. menta ( LRC) comme un italianisme. 5. Esp. menta (dp. 1380/1385, CORDE ; DCECH 4, 41) est à considérer comme un latinisme. 6. Ce lexème semble bien être héréditaire (“podría ser popular”, DELLAMs s.v. menta), tandis qu’ast. menta ( DGLA ; DELLAMs) constitue un latinisme ou un castillanisme ( cf. n. 5). 7. Nous ne suivons pas MeyerLübkeGRS 1, § 70, qui part de lat. * minta, étymon sur lequel Meyer-Lübke lui-même ne revient pas dans le REW3. |