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A un larron l'autre lui emble : ...L'ung ravit, amasse et assemble, L'autre dissipe et gaste tout ; A ung larron larron luy emble : L'un pille ce que l'autre toult (ALECIS, ABC P.P., 1451, 76).

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Aise fait le larron V. aise

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Amour est larr= des coeurs V. amour1

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Flatteur vaut pis que larron V. flatteur

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Il convient que le larron rende ou pende : Vous volés les ciontises des chiés, des corps deffendre. Vous ne trouverés femmes qui là voellent entendre ; De vos vièses coustumes riens ne volons aprendre : Ch'est voirs que le laron rendre convient ou pendre (GILLES LE MUISIT, Poésies K., t.1, c.1347-1353, 180).

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Le larron n'aimera jamais celui qui le ramène des fourches : Et joust ce est une regle vraie, que toutes foiz que l'en a fait bien ou courtoisie a .I. homme, se il est ingrat, c'est certain signe que il n'estoit et n'est pas digne de bien, mais indigne. Car les mauvais sont telz et ingras. Et pour ce dit l'en que le larron ne amera jamés celui qui le ramaine des fourches. (ORESME, E.A.C., c.1370, 473). Mieux vausis que Richars les euïst fait tuer, Mais qui fait .I. laron de le hart escaper, Il voroit bien celui qui l'aroit fait sauver Veïr as fourques pendre (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 781).

Rem. Morawski 1048 : Lerres n'amera ja celui qui le respite des fourches, 1088 : Li leres ne meregie qui lo restore de penre ; Hassell 146, L20 ; DI STEF. 477a, larron ; Exemple proche : A ce propos dit Seneque : Qui multum debet multum ingratus est ; et selon le proverbe commun : ja homme n'aimera celui qui l'a repité de la mort (GERS., Discours roi Jean Petit G., 1413, 1008) ; autre exemple dans MACHO, Esope R., c.1480, 84 : Se tu ramaynes ung homme du gibet, jamays il ne te aymera, prov. illustré par la fable du serpent qui mord l'homme qui vient de le sauver de la mort.

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Le larron voudrait que chacun soit son frère : Ensément dist li briés que Bérart saiëla. Et li més s'emparti, que point n'i arresta, Il est venu en l'ost ; mais leus qu'il i entra, Il fu pris de chellui qui l'ost escargaita ; Mais ossitost qu'il dist que lettres aporta, Fu menés à Gaufroi, qui couchiés fu piécha. mais si tost qu'il oï le noise c'on mena, A cellui ammener, en estant se leva ; Cuida qu'il fust traïs, à poy qu'il n'esraga. car lères cuide adès, on le dist de piécha, Que tout soient si frère ; car nullui ne créra, Car jà de mauvais coer loyautés ne venra. (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 279). Mes en quieu que maniere qu'ilz soyent veneurs, croy je bien qu'ilz entreront en paradis, non pas ou milieu mes en aucun bout ou au moins seront ilz logiez es fors bourcs ou bassez courz de paradis, seulement pour oster cause d'oyseuseté, qui est fondement de touz maulx. Et aussi on dit : voudroit le lierre que chascun fust son frere. Pour ce voudroie je, quar je suis veneur, que chascun fust nices comme moy. (GAST. PHÉBUS, Livre chasse T., 1387-1389, 251).

Rem. Morawski 317 : Ce cuide li lierres que tuit soient si frere ; Hassell 146, L21.

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Les grands larrons mènent les petits pendre : ...mais pour quoy pillez tu tout le monde ? Pour ce on m'appelle larron qui n'ay que une petite nasselle, et tu qui as garnt exercitez es nommé empereur. Telle consideracion ot la bonne femme qui dit que les grans larrons menoient les petiz pendre. (GERS., Réf. roy. G., 1405, 1173). A ce jugement [où un tyran vient de condamner un larron à être pendu] estoit un philosophe qui de ceste sentence commença fort a rire. Cest risee veÿ le tyrant, pour laquelle il demanda au philosophe la cause d'icelle. Le philosophe dit : "Pour ce que je voy que les grans larrons jugent les petiz a pendre." (COLART MANS., Dial. créat. R., 1482, 205).

Rem. Hassell 146, L22 ; DI STEF. 477a, larron.

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Les larrons privés sont toujours les pires : Dont Clodoain le ber souffrira grant douleur Par sa femme qui fut en tres mauvaise erreur, Plus se fÿoit en luy ["elle"] qu'en tous ceulx de s'onnour. Maiz on dit ung parler dont vraye est le tenour Que ly privés larrons sont tousjours ly pïour. (Flor. Octav. L., t.2, c.1400, 392).

Rem. Morawski 977 : Ja ne verroiz si mal larron con le privé ; Prov. identique : Il n'est point de si mauvais ennemi que le familier. V.ennemi.

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Les petits larrons sont pendus, non pas les grands : Hostez justice hors d'ung royaume, que est ce, dist il [saint Augustin], fors grant larrecin. A ce fust dit le proverbe commun : les petis larrons sont penduz, non pas les grands. (GERS., Pent., p.1389, 439).

Rem. Hassell 146, L23 ; DI STEF. 477a, larron.

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Menteur est plus que larron à douter V. menteur

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Occasion fait le larron V. occasion

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Pis vaut menteur que larron V. menteur

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Tel est larron ou meurtrier que l'on ne s'en douteroit pas : Tel est larron ou meurdrier Que l'en ne s'en doubteroit pas. (ALECIS, Faintes monde P.P., c.1460, 89).

Rem. Cf. aussi Morawski 933 : Il n'est si biaus services comme de larron, 1047 : Lerres amble de legier là où il n'a garde, 1068 : Li criz pent le larron, 1180 : Mal se garde du larron qui l'enclot en sa meson, 1313 : Molt est lerres qui a larron enble, 1352 : Ne respite larron s'a droit pendre le peus, 1526 : On ne se puet garder de privé larron.
 

I. -

"Voleur" : Si se tappy comme larrons Le roy, par nuit, en recellee (CHR. PIZ., M.F., II, 1400-1403, 251).

II. -

"Pirate" : En ce temps, la mer estoit pleine De larrons (CHR. PIZ., M.F., IV, 1400-1403, 17).
 

"Voleur" : Et pour ce, comme seneschal, Je te condempne [Jésus] pendre en croix, Entre deux larrons moyenal, A Mont Calvaire ; c'est ma voix. (Pass. Auv., 1477, 176).

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En partic. Bon larron. "Le bon larron (un des deux larrons crucifiés aux côtés de Jésus)" : DISMAS BON LARRON (a la destre). (Pass. Auv., 1477, 218).
 

"Voleur" : Et semblablement peut .I. homme embler aucune chose et n'est pas pour ce injuste ne larron. (ORESME, E.A., c.1370, 299).

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Le bon larron : ...aussi comme le bon larron n'est pas bon, mais est mauvais. (ORESME, E.A.C., c.1370, 154).
 

"Voleur" : Se mauvais ou lierres estoie, Restabliz estre je devroye, Car ma longue prescriptïon M'acquerra ma possessïon, Et ceste veil je demander. (Myst. Adv. N.D. R., c.1360-1365, 65).

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Larron prouvé. V. prouver
 

"Brigand" : ...si en alons En ce bois la et secourons Mon ami q'un larron espie (Mir. march. larr., c.1349, 103). ...Mais que sanz plus sache ton nom : Je croy n'es murtrier ne larron Pour le celer. (Mir. st J. Paulu, c.1372, 97).

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[À propos des deux crucifiés de part et d'autre de Jésus, au Calvaire] : ...un Dieu (...) Qui tant par ce monde courut Qu'avecques deux larrons morut. (Mir. st Panth., 1364, 349).

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[Comme insulte] : TROISIESME BOURGOIS. (...) Gettons leur ces gros mengonniaux Et ces grans pierres. QUATRIESME BOURGOIS. Vuidiez, vuidiez, pillars et lierres ! (...) Fuiez, merdaille ! (Mir. Oton, c.1370, 332). OSTES. (...) Gehis, larron. BERENGIER. Mercy te pry, noble baron : Mon meffait tout regehiray (Mir. Oton, c.1370, 382).
 

"Voleur" : Amour d'argent commendera a ung larron soy lever au matin diligemment pour embler ou tuer : il y obeira (GERS., Concept., 1401, 411). Dit Seneque que telz ensuyvent le seigneur comme les mouches le miel, l'escouffle la charongne, le larron le mercier, c'est pour ravir et acquerir. (GERS., Noël, p.1404, 311). ...et predist sur ladicte conjunction l'infortune des scribes pour la presence de Mercure, Venus et la Lune ou signe de Gemini, (...) et que les voies et chemins seroient infestés par larrons, à la cause qu'il trouva Mars et Saturne en la IXe maison (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 31 v°). "Je porte ma science que larrons ne me sauroient oster". (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 62 r°).
 

"Voleur" : D'aulcuns larrons plains de seducyons Dedens ung boys premierement fus pris, Lesquelz, a voir leurs preparacions, De me tuer avoyent entrepris (LA VIGNE, S.M., 1496, 356).
 

"Voleur, brigand"

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Larron de mer. "Pirate" : Lisimacus, roy de Macedoine, estoit assiegié devant la cité de Ephese, laquelle avoit en son ayde ung archepirate, c'est a dire ung souverain larron de mer, qui avoit nom Mandrone. (LA SALE, Salade, c.1442-1444, 59).
 

Larron de mer. "Pirate" : ...avint que ce pendant les escumeurs et larrons de mer, qui ont tousjours eu en haine le repos, pilloyent soudainement les pescheurs (JUV. URS., T. crest., c.1446, 147). [Ce mot figure dans une interpolation.]
 

"Larron" : A Famagosse a une crois, Que tu yes fos, se tu ne crois Que c'est la crois dou bon larron, Car sus siege ne sus perron N'est assise, mais purement Est en l'air, sans atouchement ; Et C. mil hommes l'ont veü, Qui l'ont aouré et creü. (MACH., P. Alex., p.1369, 10).
 

Voleur : On n'a riens perdu, se chil esqumeurs de mer sont mort et peri. Il n'estoient que larron : il ne laisoient point de poisson venir par de deça (FROISS., Chron. D., p.1400, 410). Bahuces fu pris en vie ; et pour tant que il avoit esté tousjours fors lerres et roberes sus la mer, li amirauls de la mer d'Engleterre le fist sachier amont a une polie et pendre a .I. mas et estrangler. (FROISS., Chron. D., p.1400, 408). "Ha ! chier signour, li larron nous ont ars et pris et desrobé le nostre, et s'en vont selonch la marine." (FROISS., Chron. D., p.1400, 539). ...mesires Gautiers de Manni (...) estoit pris et mis en prison en Chastellet, la ou on met et boute les larrons (FROISS., Chron. D., p.1400, 756).
 

"Voleur" : ...le pouvre larron qui vous desroba, il sera bien damné si son meffait ne luy est pardonné par Dieu (C.N.N., c.1456-1467, 400).

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Larron de + subst. "Celui qui a volé qqc." : ...tout est pardonné a ce pouvre larron de chemises (C.N.N., c.1456-1467, 401).
 

"Voleur"

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[En cooccurrence avec meurtrier, traitre, espion] : Veus lesqueles confessions, les dessus diz conseillers furent d'oppinion (...) que icellui prisonnier, comme traytres du roy et larron, fust punis, c'est assavoir : trainé, decolé, et le corps et teste d'icellui pendu à la justice du roy nostre sire. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 125). ...c'estoit un très-fort larron et espieur à chemin (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 136). ...ycellui Adenet estoit un très fort murdrier et larron, et (...) il estoit dignes d'estre, pour ses demerites, trainé et pendu. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 144). Tous lesquelz, veu ce present procès, delibererent et furent d'oppinion qu'il feust executez comme murdrier et lerres, c'est assavoir trainé et pendu. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 289). ...et audit disner ledit Sardain trouva ladite tasse qui avoit esté emblée à Molins, laquele tasse ledit Sardain print, et dist qu' il l'avoit païée la valeur qu'elle valoit et que ledit Pierre estoit lierres et traitres (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 444).

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Très fort larron : ...tous lesquelx furent d'oppinion que ycellui prisonnier estoit un très fort larron (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 8).

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Estre executé/justicié/pendu comme larron : ...il fu deliberé que ledit Gervaise, pour les causes et confessions par lui faites, cy dessus escriptes, feust comme larron executez à mort, c'est assavoir pendu. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 40). ...[ils] delibererent et furent d'oppinion que l'en ne le pouvoit espargnier qu'il ne feust excecuté comme lerres, et qu'il estoit un très-fort larron, et avoit desservy estre pendu comme tel. (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 368). Oyes lesqueles oppinions et tout consideré, ycellui mons. le prevost, par l'oppinion de tous yceulz conseilliers, condempna ycellui Pierre de Vailledoli à estre justicié et pendu comme larron. (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 455).

REM. À noter des occurr. du cas suj. lerres.
 

"Voleur"

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Prov. Il ne faut point estre larron à sa bourse : ...vous entendez bien que en tel cas il ne fault point estre larron à sa bource (Lettres Ch. VIII, P., t.2, 1488, 3).
 

"Celui qui commet un vol, un larcin ; voleur" : ...l'en n'ose venir à Paris, tant pour gens d'armes proprement appellez larrons et pillars, que pour brigans et compaignes qui se sont miz sus pour rencontrer et piller lesdiz larrons, et autres larrons, espieurs de chemins (BAYE, I, 1400-1410, 338).
 

"Larron, voleur"

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En partic. Le bon larron. "Un des deux larrons crucifiés en même temps que le Christ" : Atant en laissent le parler et s'en vont singlant tant par la mer, voile tendue, que ilz virent une abbaye sur la mer, qui seoit sur une montaigne, et y adouroit on saint Andrieu. Et dit l'en que la est la potence ou le bon larron fu mis quant Nostre Sire, par sa saincte grace, fu mis en la croix sainctisime pour nostre redempcion. (ARRAS, c.1392-1393, 91).