HIST. ROMAINE NUMISM.

A. -

Denier a charrette. "Monnaie dont l'empreinte était une charrette" : Deners a charretes estoyt une monoye de cuyvre de que l’en usoit a Rome jadis, qui valoyt pluseurs deners comuns ou estoyt la caractere et la figure d'une charete. (BERS., glossaire, c.1354-1359, ms. Paris, B.N.F., nouv. acq. fr. 27401, f° 160d). ...si aporta avant soy cent et trente mile deniers a charretez ; et oultre le nombre, dis mile et deus cens pondez d’argent, et d’or cent et vint et oyt pondez ["deniers a charretez" trad. lat. argentum bigatum] (BERS., XXXVI.21, c.1354-1359, ms. Paris, B.N.F., nouv. acq. fr. 27401, f° 74a). Deniers a charrectes estoient monnoie de cuivre de laquele on usoit jadis a Romme Et valoit un tel denier pluseurs deniers communs et avoit en la pile l’emprainte ou figure d’une charrecte (BERS. remaniement, glossaire, c.1400, ms. Paris, B.N.F., nouv. acq. fr. 264, f° 6b).

B. -

Denier d'airain pesant. "Monnaie de bronze ou de cuivre" : A la cité qui estoyt triste et dolente fut opposéz M. Postumius, coulpablez, qui avoyt esté a Veie tribun des chevaliers a poeyr consulayre, liquelz fut condampnéz en dis mile deniers d’arayn pesant [trad. lat. decem milia aeris grauis] (BERS., IV.41, c.1354-1359, ms. Paris, B.N.F., nouv. acq. fr. 27401, f° 266c). ...si que par tres mauvaiz exemple li innocent furent par eulz condampnez en .x.^m deniers d’arayn pesant [trad. lat. decem milia aeris grauis] (BERS., V.29, c.1354-1359, ms. Paris, B.N.F., fr. 263, f° 105b).
 

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Bonne est la maille qui sauve le denier V. maille2

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De deux deniers faux on ne peut avoir ni bon ni meilleur : [Un cardinal doit chosir entre deux religieux celui qui sera évêque ; il demande à saint Pierre de Clervaux lequel est meilleur] Lors le saint homme respondy : "De deux deniers faulx ne peult on avoir ne bon ne meilleur." (Renart contref. R.L., t.1, 1328-1342, 285).

Rem. Hassell 91, D29 : DI STEF. 237c, denier.

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Denier ne vaut dont s'ensuit perte : ...celluy doit tousjours de reste Qui de autruy rober labeure : Jamais la prinse ne demeure Qui ne soit d'aultruy recouverte ; Denier ne vault ["pas même un denier"] dont s'ensuit perte. (GAGUIN, Passe temps oisiv. T., 1489, 420).

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Il n'est ami si ce n'est dans denier V. ami

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Le denier est bon qui sauve la livre : Et donc est ce bonne chose de prendre garde que l'en ne viengne a ce point ; cr si comme l'en dit communement : "Plus depent aver que large" et "Le dernier est bon qui sauve la livre". (VIGNAY, Théod. Paléol. K., c.1333-1350, 83). [Autre ex. p. 111]

Rem. DI STEF. 237c, denier.

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Mieux vaut bonne aîe que deniers enfermés V. aïe

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Mieux vaut souffrir que denier d'or en coffre V. souffrir

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Mieux vaut un ami en chemin que denier en courroie/que l'or en arche... V. ami

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Tel est mescru ("soupçonné") plein de monnaie, qui n'a pas foison de deniers V. monnaie

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Tel dit qu'il a terres et rentes qui n'a pas un denier vaillant : Tel dit qu'il a terres et rentes qui n'a pas ung denier vaillant (ALECIS, Faintes monde P.P., c.1460, 101-102).

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Un denier en coffre vaut droit /trois en bourse d'autrui : Donc, comme argent est le seul souverain moyen par lequel on se peut munir et garantir contre telles doubtes, soy mettre sus et s'essourdre deffendeur de son honneur, avoit gens d'armes à prompt et à tost : un denier en coffre vaut droit, sy se dit, trois en bourse d'autruy. Et en prévient-on en temps à son meschief, et sy en sauve-l'on son honneur et son propre : ce que faire ne se pourroit, qui en seroit sans en avoir, et qui en seroit en autruy danger. (CHASTELL., Oeuvres K., t.7, c.1435-1475, 234).

Rem. Cf. aussi Morawski 484 : De denier oublié ne los ne gré, 485 : De deniers mescontez ne graces ne grez et 528 : Deniers prestez ne doit on demender, 1882 : Qui dan Denier maine à son plait, quan(que) qu'il commande si est fait, 1902 : Qui deniers a en bourse si a vin en pot.
 

"Denier" : ...si n'ont maille, ne denier, Pain, ne vin, ne blé en guernier (CHR. PIZ., M.F., I, 1400-1403, 99).
 

A. -

"Denier" : L'un [des débiteurs] cinq cens deniers luy devoit, L'aultre cinquante a payer ; Tous deux n'avoient pas ung denier. L'usurier leur a tout donné. (Pass. Auv., 1477, 153).

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[Expr. d'une valeur minimale] : Mon seigneur, je suis son ancelle Et sa servante a le servir ; Pour ce amaroys mieulx morir Que si en prenoye ung denier (Pass. Auv., 1477, 237).

Rem. Il s'agit d'une marchande qui offre de céder gratuitement une pièce de toile destinée à l'ensevelissement du Christ.

B. -

[Valeur collective] "Argent, fortune" : Voulent augmenter mon repayre, Prendre ay cuidé l'autruy denier. (Pass. Auv., 1477, 119).
 

MONN. "Denier" : Donques est la monnoie ou le denier aussi comme la mesure par quoy l'en amaine a equalité les choses qui par ce sont mesurees. (ORESME, E.A., c.1370, 297). Si comme nous avon en l'Euvangile de la povre veuve donna deux petis deniers a l'euvre du temple. (ORESME, E.A.C., c.1370, 449). Et aussi dit l'en : "Mieulx vault amy en voie que denier en courroie." (ORESME, E.A.C., c.1370, 484).
 

MONN. "Denier"

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Loc.

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Deniers secs. "Deniers payés comptant" v. sec

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Ne denier ne obole. "Pas le moindre sou" : Mon trescher seigneur sil vous plaist Donnez moy regardez que cest Vostre aumosne pour enterrer Cest corps cy : car ie nay denier Ne obole dont luy puisse faire (Myst. st Martin K., a.1500, 340).

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Prov.

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Bonne est la maille qui sauve le denier. V. maille2 "On ne fait pas d'omelette sans casser les oeufs, il faut consentir des petits sacrifices pour obtenir de grands résultats"

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Qui denier perd mal se couvre. "?" : Tu vois entre mençonge et voir, Mais qui denier pert mal sequeure [l. se quevre]. (Myst. Adv. N.D. R., c.1360-1365, 69).
 

A. -

"Denier, monnaie valant un douzième du sou" : Pour mil denier ne mentiroie. (Mir. femme roy Port., c.1342, 197).

B. -

"Pièce de monnaie" : Tu aras ce denier d'or (Mir. Clov., c.1381, 205).

C. -

P. méton. "Somme d'argent"

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Au sing. : Car je n'ay maille ne denier (Mir. Theod., 1357, 108). ...il n'estoit nulz Qui denier lui voulsist prester (Mir. march. juif, c.1377, 197).

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Au plur. : Le roy m'a par ses tresoriers Fait baillier, pour vous, en deniers Mil livres (Mir. ste Bauth., c.1376, 96).
 

MONN.

A. -

"Monnaie romaine" : Mez Jhesuchrist, qui cognoiscet leur malice et ce que ilz avoient dedans le cuer, quant ilz luy monstrerent le denier duquel l'en poïet le cens et le tribut a l'Impereur, ouquel denier l'ymage du prince estoit enprainte, il leur respondi : "Reddite que sunt Cesaris Cesari" (Songe verg. S., t.2, 1378, 98).

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P. ext. "Unité monétaire quelconque" : ...ja soit ce que Plato fust povre d'argent, toutevoies il acheta troys livres de Pytagoras philosofe, diz mille deniers. (Songe verg. S., t.1, 1378, 227).

B. -

"Monnaie occidentale en argent, valant la 240^e partie de la livre ou la 12^e partie d'un sou" : ...c'est contre nature que une chose artificiele, conme est un denier ou un flourin, puist de soy produire ou engendrer un aultre flourin ou un aultre denier (Songe verg. S., t.1, 1378, 355). ...pour païer pour chacune beste aumaille deux deniers, excepté cheulx que paient des deniers de VII livres [c'est-à-dire deniers d'une rente nommée les "sept livres" qui est due au roi]. (HECTOR DE CHARTRES, Cout. R., 1398-1408, 70). Notez que on souloit compter XII deniers pour reffaire les chausses ou soullers de la royne, et muer chapperon en manches. (GERS., Annonc., a.1400, 239).

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Plaid à deniers. "Assises des mois de février et mai de l'administration forestière à l'occasion desquelles les coutumiers doivent acquitter les redevances en argent" : ...par en poïant pour les ples à deniers chacun qui aura prins boiz douze deniers, et aux ples aux avoines un quartier d'avaine (HECTOR DE CHARTRES, Cout. R., 1398-1408, 315).

Rem. V. aussi appel .

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REDEV. Denier de saint Pierre. "Redevance annuelle payée au Saint Siège par les États ou les seigneuries qui se sont placées sous sa suzeraineté" (Éd., t. 1, 456) : ...et devent lez Angloys tribut à l'Eglyse de Ronme, lequel tribut est appellé lez deniers de saint Pierre. (Songe verg. S., t.1, 1378, 184).

C. -

"Pièce de monnaie prise comme unité de poids, égale à environ 2 grammes" : A home qui est enpoiseneis, medicinnez vraie : R. une herbe que on apelle simphoinnie, si en prendeis le pois d'on denier, si le destrenpreis d'orinne de feme, se li doneis a boire (Méd. nam. H., c.1400-1500, 196).
 

"Unité monétaire de faible valeur (douzième partie du sou)" : De tous mes debteurs denyer n'eu ge Trois ans a, ne aultre monnoye (LA VIGNE, S.M., 1496, 511).

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Denier ne maille. "Absolument rien" : Vendu n'ay pour denyer ne maille (LA VIGNE, S.M., 1496, 549).
 

"Monnaie française (douzième partie du sou)" : "Par ma foy, ma dame," dist il, "sauf vostre grace, il ne m'en est demeuré denier." (LA SALE, J.S., 1456, 57).
 

A. -

"Denier" : Garde qu'aus povres soit ouverte Ta main a gaaing et a perte, Et Dieus le te rendra a double, Adès pour un denier un double, Car le pechiet aumosne esteint, Si com l'iaue feu, quant l'ateint. (MACH., C. ami, 1357, 136).

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Prov. : ...mieulz vault amis en voie Que ne font deniers en courroie. (MACH., Voir, 1364, 480).

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Ni denier ni maille : Mais qu'il heüst lettres de lui N'il n'en vuet excepter nelui, Einsois vuet que chascuns y aille Sans paier ne denier ne maille. (MACH., P. Alex., p.1369, 174).

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[Désigne une toute petite valeur] : Estrange femme est d'omme appetit, Mais la privée est trestout le contraire, Qu'en une estrange prent on plus de delit C'on ne pourroit en cent privées faire ; Car la privée est de si rude afaire Qu'elle ne vault vers l'estrange .J. denier, Ce dient ceulx qui femme ont en grenier. (MACH., App., 1377, 643). Il puet bien crueusement Moy menacier, Mais ne le prise .J. denier, Quant à present. (MACH., Ch. bal., 1377, 627).

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En partic. "Taux d'intérêt d'une somme" : Nuls ne faisoit les chans arer, Les blez soier, ne vignes faire, Qui en donnast triple salaire, Non, certes, pour un denier vint, Tant estoient mort (MACH., J. R. Nav., 1349, 151).

B. -

"Argent" : Se tu vosisses or molu Mengier, ou pierres precieuses, Ou avoir robes curieuses, Joiaus, deniers, chevaus, destriers, Dont d'or fin fussent les estriers, Tu l'eüsses sans contredit (MACH., C. ami, 1357, 66). Et par ma foy, s'il avenist Qu'il heüst deus cens mille livres, Il en fust en un jour delivres, Qu'a gens d'armes les departoit, Et puis sans denier se partoit. (MACH., C. ami, 1357, 104). Et certainement, se je fusse Le plus parfais de tout le monde Et se tout l'or qui y habonde Fust miens en deniers tous contans, Devoie je estre bien contens (MACH., Voir, 1364, 296).
 

"Un certain type de pièces de monaie" ou "argent", en gén. : Et quidoit bien li contes de Hainnau ces deus terre avoir açatees ; et estoient li denier tout prest pour le paiier. (FROISS., Chron. D., p.1400, 255). ...Alemant sont convoitous et ne font riens, se li deniers ne vont premierement devant (FROISS., Chron. D., p.1400, 263). ...il li convenoit servir le roi d'Engleterre, puisque il prendoit ses deniers (FROISS., Chron. D., p.1400, 345). ...et se rafresqirent li compagnon, pour lors deniers, de vivres et de vins (FROISS., Chron. D., p.1400, 398). ...il ne pooient avoir point d'audiense. Mais les faisoit on la (...) despendre lors deniers (FROISS., Chron. D., p.1400, 622). Si venoient (...) pour gaegnier lors saudees et deniers. (FROISS., Chron. D., p.1400, 685). ...vous voliés par nuit embler ce que j'ai si comparet et qui m'a coustet tant de deniers. (FROISS., Chron. D., p.1400, 874).

A mes deniers. "A mes frais" : Entendés à moi ; je ai leué à mes deniers ceste nef, pour faire sus ce voiage ma volenté et pour aler où je voel. (FROISS., Chron. R., XI, c.1375-1400, 178).

La chambre aux deniers : ...li dus de Braibant (...) avoit sa chambre aux deniers où on paioit (FROISS., Chron. R., X, c.1375-1400, 243).

Qualificatifs

Appareillé : ...vous finerez quant vous vouldrez, en deniers appareilliez, Cm frans. (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 34). ...il vendi le chastiel (...) et en ot en deniers tous apparilliés .XXIIII. [mille] esqus (FROISS., Chron. D., p.1400, 858).

Comptant : ...à leur departement on comptoit à eulx, et estoient paiet en deniers comptans (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 110).

Petit : "Oïl, dist li rois, vous leur dirés que dedens quinse jours au plus tart je les ferai paiier et delivrer tous leurs gages, jusques à un petit denier." (FROISS., Chron. R., X, c.1375-1400, 190).

Grand : Chil quatre kat furent fait, à le devise et ordenance des deux maistres, en quatre fortes nefs. On y mist longement, et coustèrent grans deniers. (FROISS., Chron. L., III, c.1375-1400, 127).
 

MONN. "Monnaie de petite valeur équivalant à la douzième partie du sou" : ...en buvant ensemble, ilz li changerent deux blans en petiz deniers. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 162). ...[il] avoit un chapperon, ne scet de quelle couleur, qui ne valoit pas deux deniers. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 427). ...[ils] compterent leur escot, qui monta à XV deniers, dont ledit marchant ou ledit prisonnier, ne scet lequel, bailla deux blans doubles, et demanda ledit marchant à avoir un denier, et pour ce que elle ne l'avoit point, ledit marchant lui respondi que il lui querroit IIJ deniers, et les queroit en sa bourse (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 559).

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Denier parisis. "Pièce d'un denier frappée par l'atelier monétaire royal de Paris ; valeur de cette pièce" : ...et là [ils] lui baillerent un petit sachet de toile, ouquel avoit dedens V frans en blans de quatre deniers parisis pour piece, sy comme ilz disoient ; car pas ne les compta. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 423). ...[ils] burent vin vermail à quatre tournois la pinte, et despendi chascun quatre deniers parisis. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 427).

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Chambre aux deniers. V. chambre

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Loc. [En tournure nég.]

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N'avoir ne denier, ne maille. "N'avoir pas d'argent" : ...iceulx biens il avoit prins samedi darrenierement passé (...) en l'ostel d'un escuïer (...) en soy païant de son salaire qu'il lui devoit, ne scet quel somme d'argent ; et que, pour ce que il n'avoit denier ne maille, avoit iceulx, oudit jour d'ier matin, prins et aportez à Paris, et mis et exposez en vente (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 120). ...lesquieulx se complaindrent à lui qui parle de ce qu'ilz ne povoient avoir denier ne maille de ce qui leur estoit deu par Jehannin d'Estouteville, seigneur dudit lieu de Villebon. (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 405).

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Ne payer denier ni maille. "Ne payer rien du tout" : ...il a prins en plusieurs lieux et à diverses fois grant quantité de vivres, denrées, pain, vin, oës, poulles, poussins, pigons, moutons, fain et avene, ès hostelz des bonnes gens demourans au p[lat] pays, sanz ce qu'il en païast oncques denier ne maille. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 3).
 

[Pour désigner la plus petite somme d'argent possible, la moindre somme] Un denier (vaillant) : Furent deffroiéz de toutes choses jusqu'a ung denier vaillant (CHASTELL., Chron. IV, D., c.1461-1472, 226). ...lequel, par tous les lieux ou il passa durant la terre dudit duc, fut festoié et receu a tout honneur, et sans que homme de ladicte terre osast onques prendre ung denier vaillant du duc clevois ne de ceulx tous de sa compagnie. (CHASTELL., Chron. IV, D., c.1461-1472, 247). [Les ambassadeurs d'Orient] Ne demandoient ne argent ne autre chose, fors seullement attente a leur priere. Mesmes se disoient furnis de tout et leurs maistres estre puissans et non indigens de riens. Non obstant ce, le duc par hault magnifique corrage ne leur souffroit despendre ung denier, mes paioit tout et furnissoit leurs despens (CHASTELL., Chron. IV, D., c.1461-1472, 290).
 

A. -

MONN.

1.

"Monnaie de cuivre ayant cours pour la douzième partie du sou" : ...vingt-quatre tenanz dehors chacun XII deniers, qui valent vingt-quatre souls (Cartul. Laval B., t.2, 1335, 188).

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Chambre aux deniers. V. chambre

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Gagne denier. "Manoeuvre qui gagne sa vie au jour le jour" : ...à ung gaigne denier, pour avoir mis hors du chantier du Corbeau 400 de carreaux, qui y avoient esté mis par emprunt, 16 d. p. (Comptes Paris M., t.2, 1458-1460, 201). ...Pierre Bruneau, gaigne denier (Comptes Paris M., t.2, 1484-1485, 385).

2.

Denier d'or à l'ange. "Monnaie d'or frappée sous Charles IV à l'effigie d'un ange posant la hampe de la croix divine dans la gueule du dragon terrassé" : ...furent bouli (...) Estienes de Saint Germain (...) et Henri Foynon, (...) pour ce qu'il avoient fait tailler coinz à faire brulez et coinz à faire deniers d'or à l'ange (Conf. Jug. Parlem. Paris L.L., 1348, 175).

B. -

"Imposition prélevée à certaines occasions" : ...en enquérant aussi de toutes amendes, quinz, deniers, reliefz, rachaz et autres droitz deubz ou recélez audit seigneur, selon la forme et teneur desdictes lettres royaulx (Cartul. Hôtel-Dieu Cout. L., 1409, 228). ...que toutes et chacunes venues, descharges, recharges, ventes en groz et autres choses pertinentes ou fait et conservacion du denier d'icelluy assis seront arrestéz et mises par escript par bonne declaracion par le dit clerc, present le dit eschevin, et signé de la main d'icellui eschevin en certain cayer qui aura et gardera vers lui icelluy clerc, contre lequel sera veu pour contre rolle le pappier de notre receveur au dit lieu de Hesdin, qui en fait registre pour le droit et porcion que avons et prendrons au dit assis (Hist. dr. munic. E., t.2, 1447, 627). ...et se estendent les dites pastures es huutes et ainsi qu'elles sont limitées et bornées par les fosséz qui pour ceste cause sont faiz entre icelles pastures et les nostres et noz prés et terres, sauves toutesfois les coustumes de nostre dite eglise d'ancienneté gardées, et leur quittons et remettons les deniers que l'en dit des pourchiaux et le waterpain. (Hist. dr. munic. E., t.1, 1469, 246).

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Lever des deniers. "Prélever des impositions" : À Guillaume Planterose, qui li estoient deuz pour la despense de li et Guillemin Gieffroy, sergent de Monseigneur, faicte par XIIII jours à II chevauls en alant du commandement de Monseigneur à Gavray, à Avrenches et à Mortaing, pour faire lever es diz lieux certains deniers et aporter à Carenten pour poier les gens darmes qui de par Monseigneur estoient à la deffense du païz (Compte Navarre I.P., 1367-1371, 377).

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Receveur des deniers. "Collecteur des impositions" : À Jehan le Roy, receveur des deniers pour la fortiffication de la dicte ville de Carenten (Compte Navarre I.P., 1367-1371, 305).

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Denier à Dieu. "Contribution qui se paie sur tous les marchés et accords (pour servir à un acte de charité)" : Et bailla denier à Dieu des dites choses, à quarante livres de rente à paier perpetuelment au receveur du roy, qui sera pour le temps avenir, à deus termes de Touz Sains et de l'Ascension, à chascun terme vint livres de bonne monnoie courant. (Doc. Poitou G., t.2, 1334, 107). ...il avoient et ont vendu bien et loyalment, à tous jours, hiretablement, pour certain et juste pris de deniers, est assavoir : trois frans d'or au coulletier, trois frans de carité, deux gros pour le denier à Dieu et trois cens frans d'or pour le gros du marquiet (Hist. Lille T., t.2, 1391, 471). Et ce propre jour, Bertram de Larse se trahist devers moy et me bailla un denier à Dieu et mist les diz deux fiefs à la somme de cent livres tournoys et dix solz au vin (Doc. Poitou G., t.7, 1404, 18). ...icelluy vendage et transport fait pour et parmi le pris et somme de ung denier a Dieu de douze deniers par. (Trés. Reth. L., t.3, 1451, 316). Ce present vendaige fait moyennant et parmi seze s. par. pour le denier a Dieu (Trés. Reth. L., t.4, 1472, 361). ...pour une paire de lunettes clouans pour Mondit Seigneur le Prevost, pour ce qu'il n'en avoit eu que une paire qui n'estoient pas clouans, 6 s. p., et pour un denier à Dieu pour l'achapt fait par Mesdits Seigneurs, le 16e jour de novembre ensuivant, de 33 pieulx de chesne acheptez ce jour 8 d. p. (Comptes Paris M., t.2, 1473-1474, 367).

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Denier-Dieu : Et deveront tout li couletier de cascun markiet qu'il feront prendre un denier-Dieu, et mettre en le boiste de le halle. (Drap. Valenc. E., 1344, 272). ...la somme de 361 livres 18 solz 4 deniers parisiz monnoye dicte, laquele ilz ont payé pour et ou nom de monseigneur, à cause de certaines haulces, deniers Dieux, et menuz frais faiz au bail des assiz (Comptes Etat bourg. M.F., t.3, 1416-1418, 291).

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Quint denier. "Cinquième du prix d'une acquisition dû au seigneur du fief en cas de revente" : Or avient que le vendeur et acheteur sont à accord que le marchié se deffait et reprend le vendeur son fief ; assavoir se le seigneur de qui est le fief tenuz y aura point de quint denier ? (Cout. bourg. glosé P.M., c.1380-1400, 222).

C. -

MES. "Unité de poids valant 24 grains utilisée en orfèvrerie" : ...les balaiz, saphirs et autre pierrerie ostée des chatons desdictes salières, comprinse une faulse pierre vermeille qui est encores enchassée en ung chaton d'argent doré qui pendoit au col du cerf, poisent ensemble une once 3 gros ung denier et pour cire, terre (...) qui estoient dedens les chatons, 6 gros 17 grains. (Aff. Jacques Coeur M., 1453-1457, 34).
 

I. -

"Unité monétaire d'argent, équivalant à la douzième partie du sou" : ...ledit maistre Jehan me dit que onques n'en avoit baillié denier ne onques n'avoit veu l'obligation (BAYE, I, 1400-1410, 2).

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Denier tournois. "Denier frappé à Tours" : Lors furent fais gros de XX deniers tournois (FAUQ., II, 1421-1430, 30).

II. -

"Rapport indiquant l'aloi des monnaies d'argent" : Lors furent fais gros de XX deniers tournois à V deniers VIIJ gros de loy, et sont de VJ sols VIIJ deniers de pois au marc (FAUQ., II, 1421-1430, 30). Lors furent fais gros à la fleur de lis de XX deniers tournois, à IIJ deniers VIIJ gros de loy. (FAUQ., II, 1421-1430, 30).
 

MONN. "Denier" : Et donna Vaspasien, emperiere de Romme, XXX. Juifs pour un denier, en remembrance qu'ilz orent achaté le precieux corps Jhesucrist XXX. deniers. (ARRAS, c.1392-1393, 237). Lors vint uns homs que vostre pere n'avoit oncques mais veu (...) qui lui conseilla que, le derrenier jour d'aoust, meist XXX. pieces d'argent, dont chascune vaulzist IIIJ. deniers, en une bourse (ARRAS, c.1392-1393, 296).

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[Comme expression d'une valeur minimale]

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Ne ... denier. "Ne ... pas un sou" : Et les paioit Melusigne tous les samediz, si qu'elle ne leur devoit denier de reste. (ARRAS, c.1392-1393, 46). Par mon chief, je n'en paieray jamais croix, ne homme pour moy. Et lors yst de la chambre tout courrouciez, et ses gens aprez qui n'osoient mot sonner. Et lors leur dist Gieffroy : Gardez que vous ne soiez si hardiz que jamais en paiez denier [de cette redevance], car je vous courreceroye du corps. Je verray qui sera cellui si hardy qui vouldra avoir treuage sur moy. (ARRAS, c.1392-1393, 297).

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Ne ... vaillant un petit denier. "Ne ... pas la moindre chose" : Et sachiez que moy ne mon frere ne sommes pas venus vous aidier comme soudoyer pour argent, mais pour droit soustenir, et aussi que tous chevaliers doivent aidier les vefves, les orphelins et les pucelles en leur droit gardant. Et on nous avoit bien informez que le roy vous tenoit guerre a son tres grant tort, et pour ce y sommes nous venus. Et ne vous doubtez, car du vostre ne voulons nous vaillant un petit denier, mais que vostre bonne amour sans villenie. (ARRAS, c.1392-1393, 166).

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Ne ... de la vaillissance d'un denier. "Ne ... pas le moins du monde" : Et cil qui estoit grant et fort, trait l'espee et fiert Gieffroy sur le bacinet de toute sa force. Mais le bacinet fut dur, et l'espee glissa aval de grant randon. Mais oncques ne empira Gieffroy ne son harnoiz de la vaillissance d'un denier. Et Gieffroy empoingne l'espee a deux mains et le fiert sur la coiffe d'acier si grant coup qu'elle ne le pot garantir, mais lui embat l'espee jusques a la cervelle et le rue mort. (ARRAS, c.1392-1393, 200).
 

"Homme de peine" : ...le roy mist tout sur mer. Aussi fist il, patrons et marinniers, Vieilz notonniers, pillotes, canonniers, Chauderonniers, fondeurs d'artilleries, Soubdeurs, basteurs, serreuriers, charbonniers, Grans boucaniers, charpentiers, pïonniers, Gaigne deniers, hotteurs, porte paniers, Cordiers, lainiers, vendeurs de droguerie. (LA VIGNE, V.N., p.1495, 134).
 

"Celui qui travaille à la journée (en général en faisant le métier de portefaix)" : ...à ung gaigne denier, pour avoir mis hors du chantier du Corbeau 400 de carreaux, qui y avoient esté mis par emprunt, 16 d. p. (Comptes Paris M., t.2, 1458-1460, 201).
 

"Moitié d'une somme"

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"Somme due au conjoint survivant par les héritiers de l'autre conjoint décédé, pour les améliorations faites des deniers de la communauté" : Mais si celuy des deux conjoincts qui n'est seigneur de fief au dedans duquel auront esté faiz lesdiz acquestz sourvist, posé que on luy rende le midenier par quoy tout l'acquest soit consolidé en propriété avecques le fief, il joyra de la moictié des fruiz desdiz acquestz sa vie durant (Cout. instit. Anjou Maine B.-B., t.1, 1411, 506). ...sy celuy des deux conjoings qui n'estoit seigneur du fié au dedens duquel avoient esté faiz lesdiz acquestz sourvit, pousé que om luy rende le my denier par quoy tout l'acquest soit consolidé en proprieté avecques le fié, il joyra de la moitié des fruitz des acquestz sa vie durant, pour ce que le sourvivant de deux conjoincts a droit de tenir les acquestz moictié comme heritier et moictié comme usufrutier. (Cout. instit. Anjou Maine B.-B., t.3, 1463, 360).