Dictionnaire du Moyen Français (1330-1500)

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     FRÈRE     
FEW III frater
FRÈRE, subst. masc.
[T-L : frere ; AND : frere ; DÉCT : frere ; FEW III, 763b, 765 : frater]

A. -

[Domaine de la parenté]

 

1.

"Celui qui est né du même père et de la même mère qu'une autre personne"

 

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Frère besson/frère jumeau : Appolo Delphicus fut, selon aucuns, seconds filz de Jupiter et de Latone et frere besson de Dyane. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 24 r°). Polistratus et Ypodides, freres jumeaux, nez en une ventrée, lesquelz furent en leur vivant grans philozophes et souverains astrologiens (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 52 r°).

 

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Frère germain : Cestui fut moult en grace et familier du roy Philippe le Long, XXXVIe roi de France, second filz de Philippe Ve et frere germain de Loys 35e. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 140 v°).

 

2.

"Celui qui est né du même père qu'une autre personne"

 

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Frère bastard. V. bastard

 

3.

"Celui qui est frère par alliance"

 

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Frère en loi. "Mari de la soeur, beau-frère" : Le conte de Paniche, frere en loy du marquis, manda un chevaucheur devant certifier le jour qu'il seroit a Saluce et amenoit avec lui la vierge que le marquis devoit espouser et son frere aussy (MÉZIÈRES, Vertu sacr. mar. W., c.1384-1389, 373).

B. -

"Membre d'un ordre religieux"

 

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Frère prescheur. "Religieux de l'ordre des Dominicains" : Naguieres je lisoie d'un frere precheur, qui fu penancier en l'eveschie de Cambray, qui recite de II ou III personnes, lesquelles il oÿ en confession (GERS., Pent., p.1389, 77). Cy commence le prologue de ce present volume qui se dit le somme abregiet de theologie fait et composé par tres excellent docteur en theologie de l'ordre des freres prescheurs, Albert le grant archevesque de Ratispone comme on dist. (Somme abr., c.1477-1481, 98).

 

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Frère mineur. "Religieux de l'ordre de saint François d'Assise" : Frere Vincent, de l'ordre des Freres Mineurs, notable theologien et grant astrologien, fut en ce temps. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 113 r°).

C. -

"Enfant du même Dieu ; enfant de la grande famille humaine" : Le second remede ou consideration est penser a la povreté de ses propres subgietz et freres, quant a nature, et seigneurs souvent, quant a bonté de grace. (GERS., Annonc., a.1400, 238). ...nous vous supplyons, par iceluy digne salut, par icelle amour naturele qui doit estre entre freres et seurs tout d'un sang, d'une char, en quoy vous participez avecquez nous - tant soyons povres, chetifs, en prison ou en exil, toutesfoiz sommez nous voz freres et suers (GERS., Annonc., a.1400, 239). Messeigneurs et mes freres, nous avons tous desservi la mort pardurable, nous qui avons pechié mortelment. (GERS., Déf., 1400, 242).

 

-

Frère chrétien/frère en Jésus-Christ. "Membre de la famille chrétienne, de la religion chrétienne" : Qui est celui catholique crestien qui a la poitrine ferree et le cuer dur comme pierre, qui ne soit esmeus a pitie et profundement larmoier oiant la dolour et affliction de noz freres crestiens et le vitupere de la foy catholique. L'apostre saint Pol dit que nous sommes tous freres en Jhesu Crist. Il s'ensuit donques que a nos freres susdis en telle necessite nous doions aidier et sousvenir et vaillaument les secourre a present (MÉZIÈRES, Sustance H., 1396, 55).

D. -

"Compagnon, associé"

 

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Faux frère. "Celui qui trahit ses compagnons, traître" : Ilz veillent jour et nuit en plusieurs perilz : en peril de mer, en peril de fleuve, en perilz dez pons, en perilz dez mons, en peril de faulx freres et en plusieurs aultres perilz innumerables. (Songe verg. S., t.1, 1378, 233).

E. -

ASTR. Les deux frères. "Constellation des Gémeaux" (synon. gemini, lesjumeaux) : ...tant que vous puissies veoir par le trou du mylieu de la dicte espere une estoille qu'on appelle transmontaigne et par le bout de la dicte espere le plus clere de deux qu'on appelle le deux frères qui sont asses loing de la transmontaingne. Et est veant la dicte transmontaigne par le dicte tru et le plus cler de deux freres par le bort, comme dit est, menes la languette de vostre espere tant qu'elle soit en droit le frere du coste ou est la plus longue. (FUSORIS, Maniére de trouver l'heure, éd. G. Arrighi, c.1407-1412, 348).
 

Littérature didactique Hiltrud Gerner


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