C.N.R.S.
 
Dictionnaire du Moyen Français (1330-1500)

Article complet 
FamilleStructureSans exempleCompletFormesExemplesTextesSourcesImpressionAide
     ADORER     
FEW XXIV adorare
AORER, verbe
[AND : aurer ; DÉCT : aorer2 ]

"Adorer"

A. -

"Rendre un culte divin" : S'il y a si fol ne si fole Qui einsi n'aoure l'idole, Nous commandons que sans atendre Il soit bruïs et ars en cendre Et gettez en l'ardant fournoise. (MACH., C. ami, 1357, 19). ...Daniel communement Aoure son dieu a genous Trois fois le jour. (MACH., C. ami, 1357, 38). A Famagosse a une crois, Que tu yes fos, se tu ne crois Que c'est la crois dou bon larron, Car sus siege ne sus perron N'est assise, mais purement Est en l'air, sans atouchement ; et c. mil hommes l'ont veü, Qui l'ont aouré et creü. (MACH., P. Alex., p.1369, 10).

B. -

P. anal.

 

1.

"Aimer passionnément en rendant une sorte de culte" : Toi seule appel, toi seule aeure (MACH., Voir, 1364, 640). Dame, faite à droit compas, Riens n'aim tant n'aour Com vous (MACH., L. dames, 1377, 26).

 

-

[Le plus souvent dans des phrases plus ou moins stéréotypées] : [Ma dame] Que j'aim, aour, criem et desir (MACH., Voir, 1364, 468). Dame, que j'aim, crien, desir et aour (MACH., L. dames, 1377, 170). Dame, que j'aim, ser, desir et aour (MACH., L. dames, 1377, 234).

 

-

Aorer qqc. : Vo fine biauté que j'aour (MACH., Ch. bal., 1377, 584). C'est vo bonté que j'aour (MACH., Ch. bal., 1377, 629).

 

2.

"Honorer" : Adont li rois moult honnoura Daniel et si l'aoura Et li fist faire pour son scens Sacrefice d'oiste et d'encens. (MACH., C. ami, 1357, 17). Tant fu receüs à grant joie, Tant aourez [var. honnourez], tant conjouis, Que depuis le temps saint Loys, Quant en France revint de Tunes Et qu'il ot rapaisié les dunes De la mer, ne fu telement Roys veüs, ne si richement. (MACH., P. Alex., p.1369, 34).
 

Guillaume de Machaut Noël Musso

Fermer la fenêtre