C.N.R.S.
 
Dictionnaire du Moyen Français (1330-1500)

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     AIDE1          AIDE2     
FEW XXIV adjutare
AÏE, subst. fém.
[DÉCT : äie1 ]

"Aide, secours, assistance" : Si doit bien estre cherie [Amour] Et servie, Quant elle puet assevir Chascun qui li rueve et prie De s'aïe, Sans son tresor amenrir. (MACH., R. Fort., c.1341, 106). N'il n'estoit nuls si vrais amis, Qui ne fust adont arrier mis Et qui n'eüst petit d'aïe, S'il fust cheüs en maladie. (MACH., J. R. Nav., 1349, 149). Si retournerent Et raporterent rochefort, Qui estoit bleciez si très fort Qu'il ne se pooit soustenir Ne sans aïde revenir (MACH., P. Alex., p.1369, 157).

 

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Loc. verb.

 

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Promettre aïe : L'empereur, tout premierement, Respondi bien et sagement, Et promist aïde et confort Et faveur de tout son effort, A ce saint voiage parfaire (MACH., P. Alex., p.1369, 40). Mais si dous oueil me promettent aïe, Et aussi fait son debonnaire vis. (MACH., L. dames, 1377, 188).

 

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Querir/requerir aïe : Mais il ne fu pas esbahis De li requerir humblement Confort et aïde ensement, En li disant tout son affaire Et tout ce qu'il avoit à faire. (MACH., P. Alex., p.1369, 28). En querant aïde et confort (MACH., P. Alex., p.1369, 37).

 

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Faire aïe à : Là le secouri vitement Messire Jehan de Rochefort, Qui li fist aide et confort (MACH., P. Alex., p.1369, 147). Et au partir leur commanda Qu'il li deïssent qu'il venist, Et que couvenant li tenist, Et venist à tout son effort Pour li faire aïde et confort (MACH., P. Alex., p.1369, 216).

 

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Avoir aïe de : Or vous ay dit la maniere comment Amours me fist estre loial amant, (...) Comment je n'ay aïe de nelui (MACH., J. R. Beh., c.1340, 90).

 

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Loc. prép.

 

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À l'aïe de : Moult bien m'en pos tenir atant, Car j'en apris après assés Tout par moy, sans estre lassés, A l'aïde d'un trés gentil Esprivier cui je par soutil Engin l'amay et le tins près. (MACH., D. Aler., a.1349, 245). Mais n'aiés de ce doubte, car j'en cuide bien chevir a l'aide de vous (MACH., Voir, 1364, 576).

 

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À l'aïe : A l'aïde Nostre Signour (MACH., P. Alex., p.1369, 83).

 

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Sans aïe de : Ne cure n'ay par nul tour Des yeux argus ne de joie gringnour, Car pour plaisance et sanz äyde d'ame Je voy assez, puis que je voy ma dame. (MACH., Bal., 1377, 561).

 

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[Sous forme exclam.] : Adont a haute vois s'escrie Susanne : "Aïe ! aïe ! aïe !" (MACH., C. ami, 1357, 7). Proserpine a haute vois crie : "Aïe, dieus ! Aïe ! Aïe !" (MACH., C. ami, 1357, 87).
 

Guillaume de Machaut Noël Musso

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