Dictionnaire du Moyen Français (1330-1500)

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     FRÈRE     
FEW III frater
FRERE, subst. masc.
[T-L : frere ; AND : frere ; DÉCT : frere]

A. -

[Le lien est d'ordre familial] Beau-frere. V. beau

B. -

[Le lien est d'ordre affectif ou a trait à une appartenance à un groupe]

 

1.

Compagnon et frere d'armes. V. compagnon

 

2.

Frere (d'ordre/de serment). "Membre d'un ordre de chevalerie" : ...ceste honte esceue en ung si hault et noble personnaige, leur frere de serment [dans l'ordre de la Toison d'or], leur estoit [à d'autres frères] une dure passion en ceur, et bien cause d'en faire deul. (CHASTELL., Chron. IV, D., c.1461-1472, 122). Dont, se mal estoit advenu ne esclandre en cestuy noble prince d'Alençon qui en estoit frere [de l'ordre de la Toison d'or], ne vint pas pourtant de la nature de l'ordre, mes de l'infelicité de la personne (CHASTELL., Chron. IV, D., c.1461-1472, 124). ...le duc de Bourgoingne en ce temps cy avoit conclu de tenir au mois de may prochain la feste de son ordre, pour cause que plusieurs d'icellui ordre freres estoient trespasséz. (CHASTELL., Chron. IV, D., c.1461-1472, 273). ...pareillement ne le vouloient les chevaliers ses freres [dans l'ordre de la Toison d'or] honorer droit cy [le duc d'Alençon] ne condempner pour ce que, s'il l'eussent souffert appeller a l'offrande avec eulx, ce eust semblé vilipendence de la justice du roy et que a tort eust fait condempner leur frere d'ordre et privé d'onneur, quant eulx le maintendroient non meffait (CHASTELL., Chron. IV, D., c.1461-1472, 281).

 

3.

RELIG. Frere mineur. "Religieux appartenant à l'ordre fondé par saint François d'Assise" (synon. cordelier) : Lesquelz tous [des ambassadeurs d'Orient] menoit et conduisoit comme moveur de tous eulx (...) ung tresreligieux homme, frere mineur, nommé Loÿs, patriarche d'Antioce, orateur de nostre Saint Pere. Lequel frere mineur, norry et conversant de son tout jeusne eage es marches d'Orient et en ycelles diverses loingtaines regions, tant y estoit congneu et d'auctorité qu'a son pourchas et a sa grant diligence tous les dessusdiz roys et princes, et plusieurs aultres, s'estoient condescendus a faire paix entre eulx et venir a union ensemble pour entendre a la destruction, avecques l'aide des crestiens par deça, du Grant Turcq et de sa puissance (...). Et pour ceste cause voire et a l'instance dudit cordelier (...), ces roys et princes droit cy envoierent leurs ambassadeurs par deça pour y impetrer ayde (CHASTELL., Chron. IV, D., c.1461-1472, 288).
 

Chastellain Martine Moulin


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